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Raymond Corriveau

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Ataausiit

Grâce à mes pérégrinations dans le développement des médias communautaires au Québec au début des années 1970, j’ai eu la chance de recevoir une offre pour développer un projet de communication (Ataausiit- 1974-76) dont la source relevait d’un programme de communication par satellite (STT). Le satellite avait de nombreuses fonctions militaires dont nous ignorions tout, mais le programme disposait d’un maigre budget d’exploitation d’interface. Nous avons donc testé de petites soucoupes pour établir des liens satellitaires dans les zones éloignées des villages inuits, tels les camps de pêche, par exemple. Mais, la majorité de nos efforts a été consacrée à l’établissement de radios communautaires qui demeurent toujours en activité à ce jour. L’idée des radios nous est venue après le constat que la création de stations télévisuelles autochtones n’était pas viable avec les moyens techniques de l’époque. Pendant près de trois ans, j’ai donc effectué des voyages sur les deux côtes où la population inuit avait des villages en territoire québécois.

L’ensemble de l’histoire est raconté dans mon petit livre que l’on retrouve sur mon site à l’adresse :
https://raymondcorriveau.files.wordpress.com/2022/03/avant-nousf-optimale.pdf 

 

L’anecdote de la photo de l’infirmière et du bébé
J’avais le souvenir de cette jeune infirmière rencontrée quelques jours auparavant pour qui j’éprouvais un sentiment non équivoque. C’est la dernière chose à laquelle je m’attendais avant de venir au Nord. J’apprenais un peu plus tard que nous devrions partir mes copains de chasse et moi tôt le lendemain matin pour aller porter un petit bébé malade. La précarité du petit nous obligeait à opter pour l’hôpital du Kuujuak. Le père ne pouvait laisser seul le reste de la famille. Nous savions que la journée serait difficile, très difficile. Pour arriver le plus rapidement possible, il nous faudrait affronter la marée en sens inverse.
Chaque heure de la nuit, le père a donc bougé les embarcations pour qu’elles soient rapidement fonctionnelles au petit matin. Le retour fut à l’extrême limite de l’épuisement. Mes deux jeunes compagnons ont donné un effort surhumain, tant et si bien que j’étais le seul apte à me rendre avec le bébé à l’hôpital.

À mon arrivée, quelle ne fut pas ma surprise de remettre le poupon à une infirmière. La photo du bébé désormais en pleine forme a été prise quelques semaines plus tard. J’ai en effet rencontré souvent l’infirmière par la suite. À vrai dire, je la rencontre encore tous les jours depuis près de 50 ans. C’est ma conjointe Françoise.

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