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Rafael Levenfeld: –Des livres aux revues

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La photographie catalane dans le contexte éditorial espagnol, Rafael Levenfeld

C’est en 1840 qu’est paru, pour la première fois en Espagne, un ouvrage avec des photos. Il s’agissait du Panorama óptico-artístico de las Islas Baleares avec 39 lithographies réalisées à partir de daguerréotypes de Francisco Muntaner. Et c’est en 1885 qu’Heribert Mariezcurrena a publié le premier reportage en images. Envoyé en Andalousie par La Il-lustració Catalana, il témoignait des désastres provoqués par le tremblement de terre de décembre 1884 qui avait fait plus de 800 morts.
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Reconstituer l’histoire de la photo en Espagne implique d’examiner absolument tout ce qui a été publié, non seulement les livres de photo mais aussi les journaux, les cartes postales ou les affiches. La disparition d’un nombre incroyable d’originaux photographiques pendant et après la guerre civile espagnole, oblige à retracer des auteurs et des périodes à travers tout ce qui a été imprimé.

Dans les années 30, il y a littéralement une floraison d’illustrés. La qualité est également au rendez-vous et l’on peut parler d’un âge d’or de l’édition en Espagne. Plus de mille cinq cents magazines ont vu le jour au cours des trois années de guerre civile. Des journaux comme La Vanguardia ou ABC, des illustrés comme Estampa, Crónica, D´Aci i d´Alla ou Las Cuatro Estaciones, et bien d’autres publications de facture très diverse ont eu recours à la photo, constituant ainsi un immense volume iconographique qui, du point de vue de la quantité, reste inégalé, si l’on excepte l’époque actuelle.

Après la guerre, c’est une autre époque, terrible, faite d’autarcie, où règnent rationnements et misère. Les ressources du pays s’épuisent dans un contexte de féroce répression physique, morale et économique pour la majorité de la classe ouvrière. Du côté de la photo, difficile d’entrevoir un avenir car très peu de matériel photographique, ce qui était logique dans un pays où plus de 50 % des dépenses publiques étaient consacrées à la Défense et où les importations étaient tout simplement bloquées. Pour ne rien arranger, une chape de plomb s’était abattue sur la presse. À l’époque, pour pouvoir exercer la profession de photographe, il fallait présenter un certificat de bonne conduite signé et par la Guardia Civil et par le curé de la paroisse, c’est ce qu’édictaient les normes du syndicat des industries chimiques, dont relevait la profession depuis 1940. Peu de reporters continuèrent d’exercer. À Madrid, Alfonso fut interdit de photographie, ses enfants prirent le relais. Luís Ramón Marín avait abandonné la presse au lendemain de la guerre et mourut peu de temps après. Albero y Segovia et José María Díaz Casariego, interdits d’exercer, bradaient leurs images au journal Pueblo, l’un des rares à oser publier les travaux de photographes proscrits. À Barcelone, Josep Brangulí passait le témoin à ses enfants. Les photographes Joan Bert et Ramón Claret se virent cantonnés à la presse sportive. Centelles, qui était passé par les camps de concentration du sud de la France, dut renoncer au photojournalisme. Et l’on pourrait citer plein d’autres cas de ce genre. Il y a ceux qui étaient partis en exil comme Josep Gaspar en Uruguay ou les frères Mayo au Mexique qui ne firent qu’accentuer la totale absence de créativité de la presse écrite.

Dans ces années d’après-guerre, où s’élaborèrent les principes de base de la culture officielle et catholique, il y eut une petite centaine de publications, il y en avait des milliers auparavant. C’est en 1944 que paraît le premier numéro de la revue Sombras. Il devient très rapidement le porte-parole des clubs de photo de l’après-guerre, même si son contenu manquait totalement d’intérêt. Les meilleurs livres de photo de cette époque sont España mística de Ortiz Echague publié en 1943, ouvrage qui a très peu à voir conceptuellement avec la publication qui en a été faite en 1929 en Allemagne (Spanische Köpfe), et les livres de Nicolés Muller Tánger por el Jalifa et Estampas marroquíes, les deux de 1944.
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Un moment marquant dans l’évolution de la photographie espagnole, c’est en 1955, l’année où José María Artero et Carlos Pérez Siquier deviennent membres de la direction de l’AFAL, “Agrupación Fotográfica Almeriense” (Club de photo d’Almeria), club qui avait commencé ses activités en 1950. À partir de 1956, la revue de l’AFAL contiendra, dans ses pages, la plupart des éléments qui changeront la conception même de la photo, que ce soit au niveau de la création, de ce qui est exposé, de la publication ou de la professionnalisation du secteur. (…). En 1957, l’AFAL se fait l’écho du choc provoqué dans la communauté des photographes par l’exposition “The Family of Man” de Steichen, au Moma de New-York en 1955. « Plusieurs mois ont passé depuis la première fois que nous l’avons lu et notre stupéfaction demeure toujours aussi vive. Le livre de Steichen nous est tombé dessus comme une bombe, comme venant d’une autre planète » commentaient Artero et Perez Siquier dans les pages de la revue de l’AFAL. L’impact de cette manière de concevoir une exposition collective, basée sur un style documentaire classique et humaniste, se fit sentir aussi bien sur les travaux de nombreux photographes que sur la conception des rares expositions photographiques qui eurent lieu dans les années suivantes.

En 1958, l’AFAL publie son ouvrage le plus important, l’“Anuario de la Fotografía Española”, édité chez l’imprimeur Hausr et Menet, avec un tirage de 2500 exemplaires et toute une pléiade d’auteurs proches du groupe. Le succès de vente escompté ne fut pas au rendez-vous, ce qui entraîna, par la suite, des difficultés économiques récurrentes. L’Annuaire se trouva également confronté à la censure. Les nus présentés par Ramón Barcgués ne purent être publiés, bien que les images fussent assez anodines. (…). L’AFAL cessa ses activités en 1963. Sa disparition tenait autant à ses difficultés économiques qu’au tarissement de créativité de la revue et de ses nombreux collaborateurs.

Pour ce qui concerne le livre de photo, la première publication importante est le livre Barcelona de Francesc Catalá Roca, édité en 1954. S’y devine un changement dans la conception visuelle architecturale et urbaine d’une ville si l’on compare avec les photos académiques en vogue à l’époque.

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En 1960, la famille Tusquets rachète Lumen, une maison d’édition familiale consacrée aux livres religieux, qui évoluera plus tard vers la fiction. Ils publient en 1962 Libro de juegos para los niños de los otros (Livres de jeux pour les enfants des autres, n.d.t.) avec des photographies de Jaime Buesa, sur un texte de Ana María Matute. Le livre n’a rien de mémorable mais il est à l’origine de la collection Palabra e Imagen, où un écrivain et un photographe travaillent ensemble sur le même thème. Cette collection a emprunté une formule qu’on trouvait dans des livres de photo à l’étranger et a également adopté un premier essai effectué en 1957, Les Fenêtres, avec des photographies de Leopoldo Pomés sur un texte de Rainer Maria Rilke. (…) Lumen va rapidement publier deux ouvrages importants Neutral Corner sur un texte de Ignacio Aldecoa et des photos de Ramón Masats, de 1962 et Toreo de salón. Farsa con acompañamiento de clamor y murga, sur un texte de Camilo José Cela et des photos de Maspons y Ubiña, réalisé en 1963.
Trois ouvrages se détachent loin devant les autres, selon moi, par ce qu’ils témoignent de créativité en matière d’édition dans l’Espagne de ces années-là. Il y a d’abord Los Sanfermines de Ramón Masats. Même si l’auteur avait déjà commencé ce travail à Pampelune en 1957 et devait le poursuivre au cours des années suivantes, le livre n’est publié qu’en 1963 avec un texte de Rafael García Serrano, chez Espasa Calpe. Ses images impliquent un autre positionnement de l’appareil photo, en coupure radicale avec la longue tradition des fêtes en Espagne.
Le deuxième, Barcelona Blanc i Negre est publié en 1964. L’auteur en est Xavier Miserachs alors âgé de 27 ans. (…) Le regard de Miserachs n’est jamais innocent, et nous pouvons voir dans nombre de ses pages l’influence de William Klein.
Le dernier ouvrage, Izas, Rabizas y Colipoterras est publié lui aussi en 1964, avec des photographies de Joan Colom et un texte de Camilo José Cela. Il appartient à la collection Palabra e Imagen et en est devenu, avec le temps, son livre le plus mythique. Colom avait déjà exposé ce travail dans la Sala Aixelá à Barcelone trois ans auparavant et ne devait le refaire sous cette forme que 35 ans plus tard. Les images correspondent au matériel que Colom avait rassemblé, avec un appareil photo à moitié caché au niveau de la ceinture, dans le Barrio chino de Barcelone. Ce type de reportage, que Colom caractérisait en proclamant « Moi je fais la rue », ne ressemble à rien de ce qui s’était fait jusqu’alors en photographie en Espagne. Bien entendu, il a eu des démêlés avec la censure mais Cela a fait jouer son amitié avec Manuel Fraga Iribarne pour venir à bout des derniers obstacles.

À noter également que c’est en 1963 que la revue Imagen y Sonido voit le jour sous la direction de Josep María Casademont qui s’occupait depuis 1959 de la programmation de la Sala Aixelá de Barcelone. Imagen y Sonido vient en quelque sorte poursuivre le travail de la génération des photographes des années cinquante laissé en plan par la disparition de l’AFAL cette même année.
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Hors d’Espagne, trois livres vont être édités qui, même s’ils ne tiennent qu’une place marginale dans l’œuvre de ses auteurs, le sont par contre pour l’historiographie de l’édition photographique. Il s’agit de Séville en fête (1954) de Brassai, Spanien (1956) de Michael Wolgensinger et Andalousie (1957) de Fulvio Roiter.

Finalement, avec l’apparition de nouveaux illustrés comme La Actualidad Española (1952), Gaceta Ilustrada (1956) ou Triunfo (1946), ce dernier ayant joué un rôle important à la fin des années cinquante, un nouveau journalisme, critique et engagé, se fait jour qui se tenait toujours à la limite du censurable. On y trouvera des reportages des meilleurs photographes d’alors tels que Francesc Catalá Roca, Oriol Maspons, Ramón Masats, Xavier Miserachs, Francisco Ontañón ou Jorge Rueda.

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Au cours de ces années, le seul moment où des générations de photographes ont pu se rencontrer fut l’exposition Primera Muestra de la Fotografía Española, à la galerie Multitud de Madrid en 1976. Y avaient participé quarante photographes qui venaient d’un peu partout, d’Ortiz Echague et Gyenes jusqu’à Garcia Rodero ou Fontcuberta, en passant par Maspons, Miserachs ou Schommer qui relevaient plutôt des années cinquante.
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En juillet 1981 paraît le premier numéro de la revue Photovision. Fondé par Ignacio Gonzalez, Joan Fontcuberta, Rafael Levenfeld et Adolfo Martínez, il boucle une trajectoire au cours de laquelle trois revues, Afal, Nueva Lente et Photovision ont aimanté et catalysé le discours de plusieurs générations de photographes. (…)
Par la suite, dans Photovision, il y eut des auteurs amenés à travailler sur les différents thèmes que proposait l’éditeur de la revue. La présence d’images de Manel Esclusa, Manolo Laguillo, Ferrán Freixa, Humberto Rivas ou Martí Llorens rendait visible le changement esthétique qui s’opérait d’une génération à l’autre, à un moment où la topographie de la ville était devenue une pratique documentaire habituelle pour la presque totalité et la génération de photographes catalans de la fin des années soixante-dix.
Dans les années 80, Photovision, qui en est à son vingtième numéro, connaît son moment de gloire éditoriale avec l’exposition et la publication de Création Photographique en Espagne 1968-1988. De Nueva Lente à Photovision, au Musée Cantini de Marseille en 1988. L’exposition avait pour commissaire Joan Fontcuberta, devenu définitivement l’axe central de la photographie catalane et espagnole de par son travail personnel, ses essais au sein de multiples publications, son travail d’enseignant ou de commissaire d’exposition. (…)

Rafael Levenfeld, Nadala 2012

Texte traduit par L’Institut Français de Barcelone en partenariat avec la Fundació Lluis Carulla

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La fotografía catalana en el contexto editorial español

Rafael Levenfeld


La utilización de la fotografía en un medio impreso en España se produjo por primera vez en 1840, en la obra Panorama óptico-artístico de las Islas Baleares con 39 litografías realizadas a partir de daguerrotipos de Francisco Muntaner. En 1885, Heribert Mariezcurrena fue el autor del primer reportaje gráfico publicado en España, ya que fue enviado a Andalucía por La Il-lustració Catalana, para registrar los desastres provocados por el terremoto acaecido en diciembre de 1884 y que produjo alrededor de 800 víctimas mortales.

En España no se puede reconstruir la historia de la fotografía si no es revisando todas las publicaciones, no solo de los fotolibros sino también periódicos, postales o carteles. La desaparición de infinitud de originales fotográficos ocurrida durante y después de la Guerra Civil española, obliga a revisitar autores y periodos a través de las páginas impresas.
En la década de los años treinta, la calidad y cantidad de las revistas graficas da un salto exponencial conformándose una edad de oro de la edición en España. Más de mil quinientas publicaciones periódicas vieron la luz solo durante los tres años que duró la contienda. Periódicos como La Vanguardia o ABC, revistas gráficas como Estampa, Crónica, D´Aci i d´Alla o Las Cuatro Estaciones y todo un variado conjunto de publicaciones de muy diversa factura, propiciaron un gigantesco volumen iconográfico no superado cuantitativamente hasta la época actual (3).
Finalizada la guerra, surgió un terrible periodo autárquico presidido por el racionamiento y la miseria. Los recursos internos se fueron agotando en un entorno de feroz represión física, moral y económica para la mayoría de la clase trabajadora. Para la creación fotográfica en España, fue muy difícil mirar hacia delante sin casi materiales fotográficos, hecho lógico en un país donde más del 50% del gasto público iba a parar a Defensa y las importaciones estaban claramente obstruidas. Además, para el mundo de la prensa acaeció una tenaza de silencio. Desde ese momento, para poder ejercer el oficio de fotógrafo se debían presentar informes favorables tanto de la Guardia Civil como de la parroquia, siguiendo las normas del Sindicato Vertical de Industrias Químicas, en el que estaba englobada la profesión desde 1940 (4).Pocos reporteros siguieron ejerciendo su trabajo. En Madrid, Alfonso tuvo prohibido ejercer la fotografía, siendo continuado por sus hijos. Luis Ramón Marín abandonó la prensa tras la guerra y murió poco después. Albero y Segovia y José María Díaz Casariego, sin poder trabajar, malvendían sus imágenes al periódico Pueblo, uno de los pocos que se atrevían a utilizar los trabajos de fotógrafos proscritos. En Barcelona, Josep Brangulí dejaba el testigo a sus hijos. Los fotógrafos Joan Bert y Ramón Claret tuvieron que centrar su trabajo en la prensa deportiva. Centelles tras pasar por los campos de concentración del sur de Francia tuvo que abandonar el fotoperiodismo y así muchos otros autores y archivos. Los que se fueron exiliados ahondaron el vacío creativo de las páginas impresas, como es el caso de Josep Gaspar, que se fue a Uruguay o los hermanos Mayo a Méjico.
En estos primeros años de postguerra donde se confeccionaron los principios básicos de la cultura oficial y católica, las publicaciones pasaron, de contarse por miles a no sobrepasar la centena. En 1944 aparece la revista Sombras convirtiéndose enseguida en el principal portavoz de las agrupaciones fotográficas durante la posguerra, aunque su contenido careció de verdadero interés. Los mejores fotolibros de esta década son España mística de Ortiz Echague publicado en 1943, aunque ya muy alejado conceptualmente de su publicación alemana Spanische Köpfe de 1929 y los libros Nicolás Muller Tánger por el Jalifa y Estampas marroquíes, ambos de 1944.

Un hecho fundamental en el devenir de la fotografía española tiene lugar en 1955 cuando José María Artero y Carlos Pérez Siquier toman posición en la directiva de AFAL, que son las siglas de la Agrupación Fotográfica Almeriense, y que había abierto sus puertas en 1950. Las páginas de Afal a partir de 1956, van a ser portadoras de la mayoría de las claves para un cambio a todos los niveles, en la creación, exhibición, publicación y profesionalización del medio fotográfico. (…) El año 1957 fue el año en el que Afal y la mayoría de fotógrafos relevantes recuerdan el shock que les produjo la exposición The Family of Man organizada por Steichen, en el Moma de Nueva York en 1955. Han pasado varios meses desde la primera vez que lo leímos y aún nos dura el asombro: el libro de Steichen nos cayó como una bomba, como venido de otro planeta, comentaban Artero y Pérez Siquier en las páginas de Afal (7). El impacto que tuvo esta forma de concebir una exposición colectiva, basada en un clásico estilo documental y humanista, se vio trasladado tanto al contenido de las obras de muchos fotógrafos como al diseño de las pocas exposiciones fotográficas que acaecieron en los siguientes años.
La gran publicación de Afal fue el Anuario de la Fotografía Española de 1958. Editado en la imprenta Hauser y Menet, con una tirada de 2500 ejemplares y con todo el elenco de autores afines al grupo, no pudo convertirse en un éxito editorial como se presagiaba, por lo que a partir de aquí, Afal tuvo que sobrellevar una pesada carga económica. Otro de los problemas que surgieron con el anuario fue la censura. El conjunto de desnudos presentados de Ramón Bargués no quedaba aceptado para su publicación, a pesar de que las imágenes apenas traslucían nada. (…)El cierre de Afal sucedió en 1963 y vino precipitado tanto por un trasfondo económico como por el agotamiento creativo de la revista y de su nutrida lista de colaboradores.

En el terreno del fotolibro durante esos años, la primera publicación importante es el libro Barcelona de Francesc Catalá Roca, editado en 1954. En él podemos vislumbrar un cambio en la concepción visual arquitectónica y urbana de una ciudad comparada con las fotografías académicas reinantes. (…)
En el año 1960 la familia Tusquets se hizo cargo de Lumen, una editorial familiar dedicada a libros religiosos, para evolucionar más tarde hacia una editorial de ficción. En 1962 publican Libro de juegos para los niños de los otros, con fotografías de Jaime Buesa, y texto de Ana María Matute. El libro no supera las expectativas que había creado pero da origen a la colección Palabra e Imagen, donde un escritor y un fotógrafo trabajarían conjuntamente en un mismo tema. Esta colección recogió formulas similares empleadas en otros fotolibros internacionales y adaptó también el pequeño esbozo abierto por el libro de 1957 Les Fenetres, con fotografías de Leopoldo Pomés y texto de Rainer Maria Rilke. (…) Muy pronto Lumen publica dos importantes obras, Neutral Corner con texto de Ignacio Aldecoa y fotos de Ramón Masats, de 1962 y Toreo de salón. Farsa con acompañamiento de clamor y murga, con texto de Camilo José Cela y fotografías de Maspons y Ubiña, realizado en 1963.
Los próximos tres libros suponen, a mi entender, la cima de la creación editorial española de esos años. El primero es Los Sanfermines de Ramón Masats. Aunque el autor ya había comenzado su trabajo en Pamplona en 1957 y lo seguiría completando en años sucesivos, el libro no se publica hasta 1963 con texto de Rafael Garcia Serrano y editado por Espasa Calpe. Sus imágenes suponen un corte radical en el posicionamiento de la cámara en la larga tradición de las fiestas en España.
El siguiente libro está publicado en 1964 con el título Barcelona Blanc i Negre y tiene como autor a Xavier Miserachs que en aquellos momentos tenia 27 años. (…) La mirada de Miserachs nunca es inocente, y en muchas de sus páginas podemos ver el influjo que William Klein ejerció sobre el autor.
El último libro Izas, Rabizas y Colipoterras está publicado también en 1964, con fotografías de Joan Colom y texto de Camilo José Cela. Pertenece a la serie Palabra e Imagen y el paso del tiempo lo ha convertido en su libro más mítico. Colom ya había expuesto este trabajo en la sala Aixelá tres años antes y no lo volvería a hacer de forma individual hasta 35 años después. Las imágenes corresponden a la documentación que Colom realizo en el Barrio Chino, con una cámara medio escondida a nivel de la cintura del fotógrafo. Esta forma de construir el reportaje y del que Colom pregonaba: Yo hago la calle, no tiene similitudes anteriores en la fotografía española. Su publicación tuvo problemas evidentes de censura, pero el propio Cela solventó los últimos obstáculos gracias a su amistad con Manuel Fraga Iribarne (9).
Unos últimos apuntes editoriales para estos años. En 1963, sale a la luz la revista Imagen y Sonido bajo la dirección de Josep María Casademont que desde 1959 se encargaba de la programación de la sala Aixelà de Barcelona. Imagen y Sonido viene en parte a continuar la labor de la generación de fotógrafos de los años cincuenta que quedaba truncada con la desaparición de Afal en ese mismo año.
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Fuera de España se editan tres libros que, aun no siendo importantes en el corpus central de la obra de los autores, si lo son para la historiografía de la edicion fotográfica. Estos son, Séville en fete (1954) de Brassai, Spanien (1956) de Michael Wolgensinger y Andalousie (1957) de Fulvio Roiter.
Por último, la aparición de nuevas revistas graficas como fueron La Actualidad Española (1952), Gaceta Ilustrada (1956) o Triunfo (1946), pero importante a finales de los años cincuenta), dibujaron un nuevo periodismo, critico y comprometido, que caminaba siempre por el borde de lo que la censura podía permitir. En sus páginas podemos encontrar reportajes de los mejores fotógrafos del momento como, Francesc Catalá Roca, Oriol Maspons, Ramón Masats, Xavier Miserachs, Francisco Ontañón o Jorge Rueda.

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El único punto de reunión generacional en esos años fue la exposición Primera Muestra de la Fotografía Española, en la galería Multitud de Madrid en 1976. En ella concurrieron cuarenta fotógrafos de proveniencias muy dispares y que iban desde Ortiz Echague y Gyenes hasta Garcia Rodero o Fontcuberta, pasando por los años cincuenta con Maspons, Miserachs o Schommer.
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En julio de 1981 aparece la revista Photovision. Fundada por Ignacio González, Joan Fontcuberta, Rafael Levenfeld y Adolfo Martínez, supone el cierre de una trayectoria en la que tres revistas, Afal, Nueva Lente y Photovision han aglutinado y catalizado el discurso de distintas generaciones de fotógrafos. (…)
En posteriores números de Photovision siguieron apareciendo autores bajo los diferentes temas que proponía la editorial. Fundamental fue la presencia de imágenes de Manel Esclusa, Manolo Laguillo, Ferrán Freixa, Humberto Rivas o Martí Llorens para constatar un cambio estético y generacional, en un momento donde la topografía de la ciudad se había convertido en una práctica documental habitual para la casi totalidad de la generación de fotógrafos catalanes de finales de los años setenta.
La culminación de la primera etapa editorial de Photovision en los años ochenta llegó con la exposición y publicación Création Photographique en Espagne 1968-1988. De Nueva Lente à Photovision, en el Musée Cantini de Marsella en 1988 y que coincidió también con el número 20 de la revista (13). El comisario fue Joan Fontcuberta, convertido ya en el eje central de la fotografía catalana y española por su trabajo personal, sus ensayos en múltiples publicaciones o en su labor docente o curatorial. (…)

NADALA 2012
Fundació Lluis Carulla

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