Le parti-pris du portrait par Jean-Paul Gavard Perret
Pour Betty Tompkins il y a des poissons sans mère et des mers sans poissons. Des filles maigres ressemblent à des clous. Ils sont enfoncés par ce qui rende les hommes marteaux. Ils n’aiment pas les cantatrices mais ils louchent sur le sexe des femmes dont Betty Tompkins pour ses photographies a été longtemps censurée aux USA.
Elle présente ici ces photographies incendiaires (du moins en théorie) qui datent de 1990 à 2024 pour casser certains tabous. Elle ne cherchait pas l’effet d’une vision ni érotique ni pornographique mais poursuit une forme de « simplicité » dont la force d’une telle évidence eut beaucoup de mal pour une telle acceptation.
Créées avec le parti-pris du noir et blanc Betty Tompkins proposa et propose encore une avancée audacieuse là où la chair saturée de solitude telle que la plasticienne là scénarise invente moins une reprise qu’une suture sous le sceau de l’emprise sans partage de l’inconnu. Le corps n’appartient plus à personne qu’à lui-même puisque aborder de pleines présences naturelles contreviennent à l’exhibition des attentes faméliques du X. Et ce dans une vision féministe qui demeure toutefois encore un ordre particulier.
Jean-Paul Gavard-Perret
Betty Tompkins : Just a Pretty Face
Jusqu’au 9 août 2024
Ppow Gallery
392 Broadway
New York, NY 10013
www.ppowgallery.com