En occident, les féministes se battent pour une société plus égalitaire. Mais ailleurs ? Dans certaines sociétés traditionnelles, les femmes assument depuis toujours des rôles sociaux et spirituels prépondérants. Egalité, respect mutuel entre les sexes, liberté accordée à tous et à toutes. Chez ces peuples, les femmes sont reconnues dans leur singularité et leurs compétences.
Pierre de Vallombreuse est parti à la rencontre de quatre peuples d’Asie du Sud-Est où les lignées féminines occupent une place décisive dans l’organisation familiale et sociale. Des peuples ou naître femme n’équivaut ni à une condamnation ni à un châtiment. Chez les Khasi, société matrilinéaire et matrilocale du Nord-Est de l’Inde, les enfants reçoivent à la naissance le nom de leur mère et la plus jeune des filles de la fratrie hérite de l’ensemble des terres et biens familiaux. Chez les Palawan, tribu des Philippines très peu hiérarchisée, hommes et femmes vivent en parfaite égalité, accordant une importance toute particulière aux valeurs nobles de bonne volonté, de générosité et d’entraide. Au Sud-Ouest de la Chine, la condition de la femme est unique chez les Moso, peuple qui pratique toutes les formes du Matriarcat dans la mesure où l’éducation des enfants est ici confiée aux oncles maternels. Enfin, les Badjao, en Malaisie, abolissent toute forme de hiérarchie et prônent une civilisation égalitaire et libertaire, qui laisse la part belle aux femmes.
Attachantes et intrigantes, ces fillettes, jeunes femmes, mères et grands-mères témoignent à travers les clichés et le regard si proche et respectueux de Pierre de Vallombreuse de leur liberté et de leur épanouissement, dans des endroits parfois très isolés.
Pierre de Vallombreuse
C’est au contact de Joseph Kessel, grand ami de ses parents, que Pierre de Vallombreuse ressent très tôt l’envie d’être un témoin de son temps. Depuis près de trente ans, il sillonne le monde inlassablement pour témoigner de la situation des peuples autochtones. Loin des quêtes d’exotisme suranné et mensonger, il se bat pour le respect et la juste représentation de ces populations menacées, agressées,fragilisées, dont l’héritage est d’une incroyable richesse. Il a constitué un des plus importants fonds contemporains ethno-photographiques sur 43 peuples autochtones : plus de 140 000 clichés rendent ainsi hommage à la précieuse diversité du monde.
Souveraines est son 4e livre sur cette question.
Chaque ethnie photographiée souligne la multiplicité des réponses aux conditions de vie imposées par la nature et l’histoire. C’est dans ce contexte qu’il aborde aussi la notion de racines. Solidement ancrés dans leur territoire ou soumis à l’épreuve du déracinement, les « Hommes Racines » rencontrés dans le monde entier, font face aux profondes mutations qui affectent notre modernité. Les peuples autochtones sont trop souvent les premières victimes anonymes des guerres, conflits religieux, de la prédation économique, des désastres écologiques, pénurie alimentaire, déforestation, réchauffement climatique, pollution, guerre de l’eau, autant de questions cruciales qui, loin d’être locales, concernent notre humanité toute entière
Photographe pour différents magazines (Géo, Le Figaro magazine, Le Monde, Newsweek, El País, The Independant, etc.), ses photos ont fait le tour du monde. À l’origine de nombreuses expositions, il est l’auteur de livres importants sur les peuples autochtones dont Peuples (Flammarion, 2006) et Hommes Racines (La Martinière, 2012).
EXPOSITIONS
SOUVERAINES : Ces peuples où les femme sont libres
Pierre de Vallombreuse
Du 13 octobre au 21 novembre 2015
Galerie Argentic
43 rue Daubenton
75005 Paris
France
http://www.argentic.fr
Du 22 octobre au 20 novembre 2015
Espace Krajcberg
21 av du Maine
75015 Paris
http://www.espacekrajcberg.com
LIVRE
SOUVERAINES : Ces peuples ou les femme sont libres
Editions Arthaud
Les photographies de Pierre de Vallombreuse
Textes de Tristan Savin, rédacteur en chef de la revue Long Cours, critique littéraire à Lire et L’Express et reporter pour GÉO.
39.90 €
192 pages