Nino Migliori et Costa Gavras, les grands noms de Photomed 2013
Têtes d’affiche de l’édition 2014 d’un festival qui cherche à mêler chaque année artistes reconnus et jeunes prometteurs, l’un a pu faire le déplacement, l’autre est absent. Le premier, Nino Migliori est un maître de la photographie italienne, le second, Costa Gavras, est plus connu pour ses films que pour ses clichés. Leurs carrières les opposent mais ils ont un point commun, ce petit truc en plus qui sublime le réel et la vie quotidienne pour nous montrer « les gens » tout simplement.
Nino Migliori est parfois encore méconnu, même dans son pays natal, l’Italie. Pourtant, l’octogénaire a traversé le temps, tout comme sa photographie. Dans les années 1950, il se balade dans son pays et déclenche toujours au bon moment pour capter le mouvement ou l’immobilité. Un plongeur parfaitement horizontal, des frères volants en apesanteur pendant leur partie de badminton, très loin de l’image austère que l’on peut avoir d’un monastère, des hommes attablés dans leur bistrot de quartier. Des compositions que l’œil de Nino Migliori sait immortaliser. L’humour qui se dégage souvent de ses photographies reflète bien l’homme tel qu’il est. Simple, souriant et passionné comme aux premiers instants. Ces dernières séries explorent les possibilités des photogrammes, hydrogrammes et scénogrammes, techniques qu’il a expérimentées parfois par accident : « J’ai encore tant à découvrir, tellement que j’aurais sans doute besoin de deux vies pour y arriver ». Nino Migliori est un homme libre, comme il le confie : « Arrivé à Paris, clichés sous le bras, je vais à la rencontre de Cartier-Bresson. Il me propose un contrat chez Magnum mais cela nécessitait d’accepter d’être payé parfois six mois plus tard. J’avais une famille à nourrir, j’ai dit non. Je ne l’ai pas regretté, car j’ai ainsi toujours été libre, même si je n’ai jamais vécu de la photographie…» Infatigable, il continue d’aller à la rencontre des « gens ». Tombé amoureux de Beyrouth au premier regard, il souhaite revenir pour prendre des photos de cette ville et de ses habitants « qui semblent tellement vivants ».
Vivants, les visages qui peuplent les photos de Costa Gavras le sont également. Pour la première fois, il ouvre sa photothèque au spectateur. Une plongée dans la vie intime du réalisateur auteur de L’Aveu, Clair de Femme et Missing, mais aussi dans les coulisses de ses tournages et de la vie des stars qu’ils côtoient. Yves Montand, Simone Signoret, Romy Schneider, Dominique Blanc, au naturel. Comme chez Nino Migliori, les « gens » sont en noir et blanc. Costa Gavras ouvre son album de famille et nous permet de découvrir en toute simplicité des visages qui nous semblent si familiers.
FESTIVAL
Photomed
Du 17 janvier au 16 février 2014
. Exposition Nino Migliori :
Byblos Bank
Headquarters, Elias Sarkis Avenue, Ashrafieh
. Exposition Costa Gavras :
Souk des bijoutiers
Beyrouth
Liban
http://www.festivalphotomed.com/index.php/lib/Photomed