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Beyrouth Photomed 2017 : Gilbert Hage, I hated you already because of the lies I had told you

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Exposé cette année à Photomed dans le cadre de sa dernière série intitulée I hated you already because of the lies I had told you, le photographe libanais Gilbert Hage expose ici les raisons qui l’ont poussé à photographier les langues de révolutionnaires arabes.

  

Quelles relations y a-t-il entre les langues et les révolutions ? Comment avez-vous eu cette idée de photographier des langues tirées pour parler des révolutions arabes ?

Les populations arabes étaient impuissantes face aux régimes. J’ai choisi de photographier des langues tirées pour mettre en relief l’acte de refus, avec le symbole d’impuissance par excellence. La langue tirée exprime le refus de l’ordre établi, de l’autorité, une attitude de première résistance qui précède les tentatives pour changer l’état des choses. Dans l’ordre normal, le refus précède le changement pour passer à quelque chose que l’on pense être meilleure même si plus tard il pourrait s’avérer que l’on avait tort.

Combien de photographies avez-vous réalisé ?

Des centaines.

Dans le livre, il y a onze images mais vous en avez exposé uniquement neuf ; quels critères avez-vous adoptés pour ton choix ?

En diversifiant la forme, la couleur, la tension… tout ! Parce que c’est important que ce soit diversifié, la révolte étant multiple. J’ai adopté le même protocole de prise de vue mais j’ai choisi diverses formes de langues. Ces photos ont été travaillées numériquement ? J’ai éliminé tout ce qui renvoie à l’identification, à l’identité pour mettre en exergue le refus ; donc pas besoin de le relier à une identité particulière.

Vous avez photographié en 2005 les Libanais devant la statue des martyrs tenant le drapeau, alors que pour les révolutions arabes vous choisissez de faire une série de langues tirées. Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir deux façons différentes d’aborder ces sujets ?

A Beyrouth, j’ai vécu les manifestations qui ont eu lieu en 2005 suite à l’assassinat du premier ministre M. Hariri. En photographiant les gens dans le lieu symbolique qu’est la place des martyrs, tous brandissant le drapeau national, j’ai voulu relater leur double volonté de se réapproprier, d’une part, le pays, d’autre part, le centre-ville ; le pays resté pendant 30 ans sous la mainmise des militaires syriens, le cœur de la capitale, paraissant inaccessible à bon nombre de gens, depuis sa restauration et son urbanisation luxueuse avec Solidère. Par contre, concernant les révolutions arabes, ce qui est important c’est, tel que je l’ai dit plus haut, le refus, indépendamment de la place, de l’endroit, du lieu ou des personnes.

 

Gilbert Hage, I hated you already because of the lies I had told you
Photomed 2017
18 janvier – 8 février 2017
Rue Mgr Toubia Aoun
Marfaa D5. imm 1301. 5ème étage
Centre ville, Beyrouth
Liban

www.photomedliban.com

 

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