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Philippe Ciaparra, Palladium

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Je photographie surtout une atmosphère liée à un lieu.

Je situe mon travail personnel essentiellement dans différents états de l’ouest Américain et au nord du Canada, toutes ces petites villes, ces paysages fantomatiques isolés à l’approche de la nuit et à la lumière improbable, à la population limitée à quelques dizaines de personnes discrètes, peut-être avec un lourd passé diabolique. J’aime cette atmosphère lourde et énigmatique, ou la lumière grise et plombée de ces fins de journée, ou tout est à venir, y est si caractéristique.
Tout ceci est l’axe central de mon travail personnel.

Je ne suis pas un pur photographe de paysage, je photographie surtout une atmosphère liée à un lieu. L’équilibre des formes, le rapport des masses entre elles ainsi qu’un motif central, déterminant pour donner l’axe du cadre, sont les seuls concepts que je m’impose.

Je me suis mis il y à cinq ans à réaliser des tirages au palladium. J’avais découvert ce procédé absolument magnifique vers la fin des années quatre-vingt-dix chez Marc Bruhat, à son atelier de tirages photographiques, qui s’appelait Sillages et se situait à l’époque sur le Quai de la Râpée. Il était spécialisé dans les tirages alternatifs comme le platine/palladium. J’avais été totalement émerveillé par ces tirages au rendu magnifique si particulier et qui me faisait penser à des dessins au fusain au contour irrégulier. Et puis, si je me mettais à pratiquer ce procédé, avec les mêmes gestes qu’un peintre lors de l‘étendage de la solution chimique, alors moi-même pourrais-je être le devenir.

A cette époque, loin de moi était l’idée qu’un jour je pourrais réaliser mes propres tirages selon ce procédé. En effet cette méthode était pour moi obscure et élitiste. Mais je pense qu’il y a aussi une raison beaucoup plus profonde pour ce désir de réaliser des tirages selon cette technique. Cette raison c’est le problème de la stabilité dans le temps de l’image. Comme la plupart des photographes, j’ai cette angoisse, cette peur et ce rejet de l’éphémère, que tous ces paysages photographiés, puissent un jour disparaitre.

Un tirage au palladium, par le fait même du procédé, est éternel.

Philippe Ciaparra

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