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Paula McCartney

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Paula McCartney observe patiemment la nature : les oiseaux, les arbres et, plus récemment, l’eau sous sa forme solide. Cette derniere série est exposée pendant un mois supplémentaire a la Klompching Gallery de Brooklyn, à New York, pour accompagner poétiquement la fin de l’hiver. Ce sont des photographies à peine plus grandes que les pages d’un cahier d’esquisses, accrochées par ensembles : les flocons poussières qui forment des constellations abstraites, ceux dont les dessins évoquent les filandreux pétales des fleurs de pissenlit et ceux qui tombent en dessinant des traînées blanches dans le ciel noir.

Au milieu de ces trois variations géométriques autour de la neige figurent des études visuelles de la glace. Ces portraits abstraits révèlent la matière et les formes sculpturales que prennent tour à tour banquises, icebergs, montagnes, congères, stalactites et autres monuments édifiés par l’eau lorsqu’elle se fige. L’esthétique de la photographe est aussi froide et épurée que son sujet, l’hiver, et le parcours de l’exposition rend justice à la sophistication du travail de Paula McCartney.

« La scénographie est le résultat d’un dialogue avec l’artiste », explique Debra Klomp Ching. Les œuvres se répondent dans l’exposition comme s’il s’agissait d’une retranscription visuelle de leur conversation. Au milieu des photographies de flocons et autres fleurs sauvages dont les ramifications évoquent l’aspect mathématique inhérent a tout élément naturel, la géométrie des glaces ajoute une variable à l’équation. La photographe ne se laisse jamais impressionner par son sujet, même quand sa monumentalité fait perdre la notion d’échelle. Rigoureusement, elle l’organise par motif et par forme, affirmant l’approche scientifique insinuée dans le titre : « Un guide pratique de la neige et de la glace ».

Et comme dans le guide de Rebecca Solnit, A Field Guide To Getting Lost (Un guide pratique pour se perdre), Paula McCartney parvient ainsi a révéler ce qui se cache de l’autre coté de la familiarité. « Certainement, pour les artistes de toutes sortes, l’inconnu, l’idée de forme ou d’histoire non encore survenue est ce qu’ils vont rechercher. C’est la tâche des artistes d’ouvrir des portes et d’inviter le spectateur dans l’inconnu, l’étrange, sur un mode prophétique ; c’est de là que vient leur travail, même si sa réalisation signale le début d’une longue période d’appropriation méthodique. Les scientifiques aussi, comme J. Robert Oppenheimer l’a fait remarquer un jour,  »vivent toujours au bord du mystère – à la frontière de l’inconnu ». Mais ils transforment l’inconnu en connu, le ramènent dans leurs filets pour le faire émerger ; les artistes vous emmènent plutôt à la découverte de cette mer sombre », écrit Rebecca Solnit qui, comme la photographe, a grandi en Californie.

A Field Guide to Snow and Ice
Paula McCartney
Jusqu’au 29 mars 2014
Klompching Gallery
111 Front Street
Suite 206
Brooklyn, NY 11201
USA

http://klompching.com
http://www.paulamccartney.com

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