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Paris : Weather Man, d’Evgenia Arbugaeva

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Les coins reculés de la planète en fascinent beaucoup. Du confort de nos maisons chauffées, nous nourrissons des visions romancées d’explorateurs et de scientifiques travaillant dans des lieux fantastiques tels que l’Arctique. Avec les aurores boréales dansant dans le ciel, des plaines infinies de neige et de glace et les ténèbres tombant pendant six mois, la nature peint une toile excitante qui permet à l’imagination de s’envoler.

La photographe Evgenia Arbugaeva connaît bien cette toile. Elle a grandi à Tiksi, dans la république de Sakha, un port maritime russe du nord situé sur la côte de la mer de Laptev. Son père, un éleveur de huskies rares de l’est sibérien, a inculqué à enfants un amour de la nature et de l’aventure, un esprit qui guide ses choix aujourd’hui sur ce quoi photographier.

Cependant, la photographie n’a pas été une vocation immédiate. « Je voulais être peintre mais je n’étais pas très bonne », dit-elle en riant tandis que nous discutons. « J’ai toujours aimé les voyages extrêmes. Alors après la fac, j’ai voyagé pendant un an avec des gardiens de troupeaux de rennes d’une tribu nomade dans mon pays. La république de Sakha est un endroit intéressant et j’ai de la chance d’être née là-bas. Il y a beaucoup de coins et d’endroits à explorer dans la République et je voulais aller voir ce qu’il y a avait là-bas. »

Tandis qu’elle voyageait avec les gardiens de troupeau de rennes, elle a lentement commencé à prendre des photos. Alors que l’année progressait, l’idée de créer un projet photographique du voyage a commencé à se formuler. « Ce fut très intuitif », dit-elle.

Excitée par les possibilités de narration qu’offrait la photographie, elle s’est inscrite à l’International Centre for Photography (ICP) à New York en 2008. « New York a été une expérience qui a changé ma vie », dit-elle, bien que ce ne soit pas son premier séjour aux USA. Lorsqu’elle avait 15 ans, elle a passé un an dans le Connecticut comme étudiante étrangère. « L’ICP est un endroit assez spécial. Travailler avec tous les étudiants qui étaient aussi passionnés de photographie que moi et avec des enseignants que j’admirais tant et être capable de voir les expositions à New York… Dédiant tout mon temps à la photographie, j’ai tellement aimé et ça a commencé à ouvrir beaucoup de choses pour moi. Une fois seule, j’ai commencé à explorer par moi-même. ».

Depuis qu’elle a obtenu son diplôme en 2009, Evgenia a travaillé pour National Geographic Magazine et a eu ses récits photographiques publiés dans The New Yorker et le magazine allemand Mare parmi d’autres. Elle a réussi à obtenir des bourses et des parrainages.

« Je suis consciente des difficultés de l’industrie photographique, et je ne dirais pas que c’est facile pour moi, et quand je venais juste de commencer, c’était extrêmement dur, comme ça l’est pour de nombreux jeunes photographes. En ce moment, j’ai la chance d’avoir assez de travail, mais je génère ce travail moi-même, je ne suis pas une photographe de commandes. J’essaie d’explorer mes propres idées et je réalise mes propres projets et je collabore ensuite avec des magazines et publications. J’ai aussi eu beaucoup de chance car les sujets sur lesquels je travaille en ce moment sont intéressant pour les gens. On verra ce qui arrivera dans le futur, mais j’ai foi dans le monde de la photographie. »

Lire l’intégralité de l’article dans la version anglaise de L’Œil.

EXPOSITION
Weather Man, d’Evgenia Arbugaeva
Jusqu’au 14 avril 2015
Galerie In Camera
21, rue Las Cases
75007 Paris

www.incamera.fr
www.evgeniaarbugaeva.com

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