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Paris Photo 2022, « classicisme et haut niveau »

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Comme l’an dernier, la foire internationale dédiée à la photographie prend ses quartiers au Grand Palais éphémère, à deux pas de la tour Eiffel. Panorama de cette 25e édition avec choses vues et entendues.

S’il y a bien quelque chose qui résonne avec les lieux, ce sont les photographies consacrées à la ville de Paris qui émergent ici ou là, comme des trophées magnifiques qui viennent en souligner toute la beauté intrinsèque. Que ce soit chez Karsten Greve avec des dizaines d’Herbert List sur Paris, des Eugène Atget juste à côté ou bien chez Howard Greenberg, les candélabres des rues parisiennes saisis par Charles Marville, nous avons une série d’images qui met en scène la ville lumière et lui rend toutes ses lettres de noblesse.

On notera d’ailleurs que les lampadaires biscornus de Marville se retrouvent au stand de la mairie de Paris, présente à la foire pour la deuxième fois et qui cette année raconte comment les services de la ville travaillent sur la restauration des tirages d’époque.

Les photographies d’Herbert List sont justement l’un des coups de cœur du photographe François Halard, venu visiter les lieux, qui dit avoir « beaucoup aimé ces vues de Paris ».

« Classicisme et haut niveau » cette année affirme de son côté la photographe Valérie Belin, croisée par hasard dans une allée. D’autres qu’ils soient artistes, collectionneurs ou directeurs d’institution préfèrent ne pas répondre, comme gênés de devoir engager leur regard. Pourtant, de l’avis général, ce Paris Photo 2022 est une réussite, une moisson de « grande qualité » selon les mots de Juliette Agnel qui présente ses photographies du Soudan au stand de la galerie Clémentine de la Ferronnière.

« Qualité extraordinaire »

Dans la continuité des années précédentes, on retrouvera les magnifiques vues de New York de Saul Leiter chez Howard Greenberg et aussi, plus inédit peut-être, une sublime allée consacrée à Gordon Parks qui photographie l’ostracisme dont sont victimes les noirs américains, tout en douceur et fantaisie.

La question des noirs américains est d’ailleurs très présente, avec notamment un accrochage dédié aux œuvres de Rosalind Fox Solomon organisé par la Collection MUUS et dont une partie traite justement de la problématique des droits civils américains.

« Cette édition est d’une qualité extraordinaire », avance de son côté Marc Donnadieu, conservateur en chef à Photo Elysée à Lausanne et d’ajouter : « Il y a une articulation très fine entre l’Histoire et le contemporain et comment le passé éclaire le présent. Le hasard fait mettre en conjonction la marche du monde actuel avec notre histoire ». Il prend appui sur le très bel accrochage de la galerie Dupont d’où il sort.

Il est vrai que les accrochages sont souvent réussis, comme celui de la galerie Zander qui nous offre une splendide allée dédiée au travail de Judith Joy Ross ou encore un mur pour exposer le travail de Susan Meiselas sur les danseuses de peep-show. Il y a aussi, pas très loin, l’intéressant dialogue entre Deana Lawson et Sally Mann chez Gagosian.

Enfin, pas complètement absente de l’événement, l’actualité était là aussi, en particulier l’Ukraine. La galerie Alexandra de Viveiros présente plusieurs artistes ukrainiens de haut vol et une série du photographe Boris Mikhaïlov est accrochée au stand de la galerie Suzanne Tarasiève, comme une toile de fond sombre qui flotte tout de même dans ce grand rendez-vous photo.

Par Jean-Baptiste Gauvin

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