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Paris Photo 2015 : Le prix du livre de l’année par Irène Attinger

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Depuis 2012, le prix du livre de l’année créé par Paris Photo et la Fondation Aperture honore la contribution du livre à l’évolution de la photographie. Pour l’édition 2015, les institutions, éditeurs et photographes ont pu s’inscrire en ligne, entre mai et Septembre. Il y a eu plus de 1000 inscriptions de 60 pays. Un jury de 5 personnes a procédé au choix final parmi une présélection de 35 ouvrages.

Les récompenses suivantes ont été décernées :

Prix du livre de l’année : Illustrated People de Thomas Mailaender chez Archive of Modern Conflict / RVB Books.
Le livre rend compte d’une performance de Thomas Mailaender. L’artiste a sélectionné 23 négatifs originaux dans les archives de Modern Conflict, puis les a directement appliqués sur la peau de modèles avant de les insoler avec une puissante lampe UV, révélant ainsi une image fugace sur la peau. L’artiste a photographié chacun des modèles. Ce sont ces clichés, rythmés par un ensemble de documents photographiques, que Thomas Mailaender rassemble dans cet ouvrage.

Prix du premier livre : You Haven’t Seen Their Faces de Daniel Mayrit chez Riot Books
L’auteur a recherché, sur le système de vidéosurveillance londonien, les images des cent personnes, tenues symboliquement comme les responsables de la crise financière de 2007 – 2010. J’ai présenté ce livre, en juin 2015, sur le Kaleidoscope. (http://www.mep-fr.org/2015/06/24/le-choix-de-la-librairie-20/).

Prix du catalogue photographique de l’année : Images à charge. La construction de la preuve par l’image. Textes de Diane Dufour (introduction) et de différents auteurs, édité par Le Bal et les Éditions Xavier Barral.
Dans ce catalogue, la photographie elle-même est placée au rang de témoin. Publié à l’occasion d’une exposition présentée au BAL, à Paris, ce livre est une passionnante étude historique de la manière dont la photographie a façonné les versions officielles de la vérité. de Diane Dufour et autres

Une mention spéciale du jury a été décernée à Deadline de Will Steacy.

• Les éditions Aperture
C’est en 1952 que paraît le premier numéro de la revue trimestrielle Aperture fondée à San Francisco par un petit groupe de photographes et de critiques (Minor White, Dorothea Lange, Barbara Morgan, Ansel Adams, Nancy and Beaumont Newhall, Ernest Louie, Melton Ferris et Dody Warren). Devenue aussi une maison d’édition Aperture a publié quelque 500 titres.

– My Last Day At Seventeen
Doug DuBois
En 2009, Doug DuBois débute un projet qui se développera sur 5 ans : suivre un groupe de jeunes irlandais demeurant dans le même quartier. Il photographie la fragilité et la perte inévitable de la jeunesse. Au cours des années, les gens sont venus et sont partis, des relations se sont nouées, d’autres se sont dissoutes et des bébés sont nés. Les images de My Last Day At Seventeen existent dans un équilibre délicat entre le documentaire et la fiction.

• Mack
Michael Mack a fondé, à Londres, sa maison d’édition en 2011 et a publié une centaine de livres.

– Hanezawa Garden
Anders Edstrom
Le Jardin Hanezawa est une piste illicite au travers d’un jardin clos à Tokyo, entre le feuillage épais, le bambou mince et des huttes semi-habitées. Le photographe, à la façon d’un détective, catalogue le jardin d’une manière obsessionnelle, enregistrant des détails étranges et périphériques. Les personnages mineurs de ce récit élusif sont des objets ordinaires : une coquille à demi enterrée dans le sol, les carreaux des huttes qui reflètent le ciel ou révèlent la végétation, derrière. Malgré des tentatives innombrables des résidents des environs de préserver la maison et le Jardin Hanezawa, il a été démoli, en 2012, par le promoteur immobilier Mitsubishi.

– The Home Front
Kenneth Graves
Les photographies idiosyncrasiques de Ken Graves captent l’humour et le pathos de l’Amérique dans l’époque de transition des années 1960 – 1970. En la regardant depuis la marge, Ken Graves met en évidence les contradictions inhérentes à l’Amérique et à sa culture modelée à la fois par l’idéalisme et le déclin. Il examine et démonte ces mythes et joue sur la tension entre le rêve américain et une dure réalité.

• Hatje Cantz Verlag
Hatje Cantz Verlag est née de Verlag Gerd Hatje fondée en 1945 près de Stuttgart et qui a commencé à publier de la photographie au milieu des années 1950. En 1990, Gerd Hatje vend sa maison d’édition à l’imprimeur Cantz. L’éditeur a publié environ un millier de livres en 50 ans.

– 25 Ans Ostkreuz Agentur der Fotografen
Au printemps 1990, juste après la chute du Mur de Berlin, et alors qu’ils étaient invités à Paris, sept photographes est-allemands étaient assis dans le café d’un marché couvert où ils ont décidé de créer leur propre agence de photographie. Ils l’ont nommée Ostkreuz du nom d’une station de métro de Berlin-est. C’est à l’occasion de la célébration de leur 25ème anniversaire que les vingt membres actuels de l’agence publient un livre qui retrace l’histoire de l’agence.

– Notes for an Epilogue
Tamas Dezso
Le photographe hongrois Tamas Dezso se concentre sur les marges de la société roumaine et présente les paysages désolés, les usines abandonnées et les régions isolées du pays. Notes for an Epilogue est le témoin des traces, en voie de disparition, du régime autoritaire en place de 1946 à 1989.

• Taschen
Taschen est une maison d’édition allemande fondée en 1980 par Benedikt Taschen à Cologne. Elle est connue pour ses livres d’art bon marché ainsi que pour ses ouvrages sur des thèmes en marge, tels que la photographie érotique. À l’opposé de ces publications « économiques », Taschen édite des ouvrages hors normes et extrêmement coûteux.

– Bettina Rheims Collector
Depuis ses premières photographies, fin 1970, Bettina Rheims a constamment défié le genre photographique. De sa série sur les stripteaseuses de Pigalle (1980) à son travail sur le genre dans Gender Studies (2011), son œuvre bouscule l’iconographie et les thèmes traditionnels, cherchant à s’infiltrer dans l’infime intersection entre deux grandes préoccupations esthétiques : la beauté et l’imperfection. Cette édition collector retrace, grâce à plus de 500 photographies, 35 années de carrière.
Édition limitée à 800 exemplaires numérotés et signés par Bettina Rheims.
Bettina Rheims sera exposée à la MEP dès le 27 janvier 2016.
Je signale en passant, à l’occasion de l’exposition de Bruno Barbey actuellement à la MEP et jusqu’au 17 janvier, le livre Passages paru aux éditions de La Martinière.

• EXB Editions Xavier Barral
Les Éditions Xavier Barral publient, depuis 2002, des ouvrages sur les acteurs du monde de l’art. Chacun des quelque cent livres publiés est un objet singulier.

Agnès Varda : Varda / Cuba
Ce premier ouvrage sur le travail photographique d’Agnès Varda est consacré à la série qu’elle a réalisée à Cuba en 1963, deux mois seulement après la crise des missiles. Fascinée par l’énergie qui règne à La Havane et ses environs, entre socialisme et cha-cha-cha, Agnès Varda rapporte des milliers de photographies prises sur le vif avec l’idée de faire un film. L’artiste crée avec cette série une tension entre images fixes et images animées, c’est-à-dire entre photographie et cinéma, qui réside au cœur de son œuvre.

• Textuel
Les éditions Textuel ont été créées, en 1995, par Marianne Théry et ont publié environ 80 titres.

Le Grand Incendie
Samuel Bollendorff
Ils s’appelaient Rémy, Mohamed, Djamal, Plamen, Lise, Apostolos, Joseph, Dargye, Dorje, Jean-Louis, Kamel, Éric et « ils se sont immolés pour se faire entendre ». Vous en avez déjà entendu parler, mais vous les avez oubliés. Car l’actualité n’a pas de mémoire. Samuel Bollendorff, lui, s’en souvient. Le vide qui a suivi ces immolations, traités comme des faits divers, l’a marqué. C’est pourquoi il a décidé de leur consacrer ce travail.

– L’image partagée. Histoire de la photographie numérique
André Gunthert
Révolution technique autant que phénomène social, le basculement vers l’image numérique appartient au petit nombre des mutations qui ont transformé en profondeur nos pratiques et modifié notre perception du monde. L’ouvrage propose une première histoire de ces nouveaux usages. Il restitue le détail des débats enregistrés au fur et à mesure de leur éclosion : le journalisme citoyen, la culture du partage, la concurrence des amateurs, la reconfiguration de l’information, l’image conversationnelle, la consécration du selfie…

• Contrasto
Contrasto (Rome et Milan) est, depuis 1995, devenu, sous l’impulsion de Roberto Koch, une maison d’édition importante.

Basilico Milano
Gabriele Basilico
Le livre contient 200 photographies sélectionnées dans les travaux de Gabriele Basilico (mort en 2013). En introduction une lettre du photographe à sa ville. Dans ce texte, il motive sa recherche artistique constante vis-à-vis de Milan et la volonté de documenter son paysage urbain. « Milan est une agitation qui devient une manière de faire, les idées doivent se transformer en quelque chose, et la transformation appelle la beauté. Milan produit de la beauté » [Luca Doninelli]

• Librairie Actes Sud
Actes Sud, la maison d’édition fondée en 1969 par Hubert Nyssen et qu’il a léguée à sa fille Françoise en 1977 est devenue, sous l’impulsion de Jean-Paul Capitani un acteur important de l’édition de livres de photographie.

– Une collection.
Maison Européenne de la Photographie

La collection de la Maison Européenne de la Photographie, à Paris, initiée par Jean-luc Monterosso rassemble aujourd’hui plus de vingt mille œuvres représentatives de la création photographique internationale des années 1950 jusqu’à nos jours. Cette anthologie constitue le récit en images d’une collection exceptionnelle.

INFORMATIONS
http://www.parisphoto.com

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