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Paris : Micronations de Léo Delafontaine au 247

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Qu’est ce qui fait qu’un Etat est reconnu comme tel? Le décorum ? La superficie ? La population ? L’autonomie économique ? L’histoire ? Chacune des contrées visitées par ce voyageur des politiques modernes en a les allures : un empereur de pacotille, une monnaie plus élégante que celle du Monopoly, un folklore millénaire, un poste de douane chamarré d’écussons et de drapeaux multicolores, et meme des jeux microlympiques. Seulement, ce sont des micronations, terme fourre-tout défini par le photographe Léo Delafontaine comme “autant de variations postmodernistes de nos différents modèles institutionnels”, qu’il faut a ce titre “comprendre comme autant d’hommages dégénérés et égoïstes du politique”. L’humour ponctue son reportage en douze exemples, reflétant au passage l’autodérision dont font preuve leurs dirigeants autoproclamés nommés cryptarques. Pourtant, en étalant les nombreuses cartes de ce jeu de rôle a échelle 1/1, Léo Delafontaine aborde les questions de la fixation des valeurs, de la répartition territoriale et des prétentions au pouvoir présentes dans la culture. Il photographie autant qu’il collectionne les manifestations du champ de compétence de ces chefs insolites, se pliant au protocole strict qu’ils ont imposé. C’est ainsi qu’il rentre de ses visites officielles avec trois ou quatre nouvelles (micro)nationalités, une fortune qu’aucun bureau de change n’accepte, et une carte du monde aux tracés contestés. Etrangement, ce qui fait du Sealand la micronation la plus légitime de toutes est sa non-reconnaissance officielle par la Communauté Internationale. De cette plate-forme bétonnée de 550 metres carrés accrochée a deux épaisses colonnes plantées au large des cotes britanniques, Léo Delafontaine fait une ile anachronique clamée par un Robinson au short taché d’huile qui l’aurait découverte au milieu des eaux internationales et investie. Ils y ont un poste d’observation – une balançoire de drisses et de planches suspendue au-dessus des vagues plates de la mer Noire – un quartier général avec carte géostratégique et postes de radio, et un service postal a l’effigie des grands navigateurs. Il en va de meme pour chaque micro-nation, fut-elle revendication politique, performance artistique, aubaine économique ou nostalgie identitaire. En quelques attributs, il a cerné ces dernières utopies physiques, dont l’age d’or s’est évanoui avec le couronnement du monde dématérialisé. EXPOSITION Micronations, photographies de Léo Delafontaine Du 12 septembre au 28 octobre 2015 Le 247 247 rue Marcadet 75018 Paris www.le247.fr www.leodelafontaine.com

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