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Paris: Le musée des archives nationales

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« Tenez-vous droit. Regardez devant vous en veillant à ce que votre tête et votre visage soient dégagés. Adoptez une expression neutre, bouche fermée, sans sourire. » Telles sont les modalités à respecter aujourd’hui, lorsque l’on doit fournir des photographies destinées à illustrer les documents officiels. Avec l’exposition Fichés ?, le musée des Archives nationales nous propose de revenir aux origines de la photographie d’identité.

Se basant sur des archives policières, parmi la multitude d’images et les fiches anthropométriques, on retient un nom, Alphonse Bertillon. Nommé en 1882 responsable du service de l’identité judiciaire, Bertillon est l’un des premiers à introduire la photographie comme un outil d’identification. Réalisant des portraits de criminels dans un contexte où l’anthropométrie et la lutte contre les récidivistes sont à l’ordre du jour, Bertillon élabore des fiches anthropométriques. Comportant un portrait pris de face et de profil, les fiches renseignent la taille, la corpulence de l’individu mais également un bon nombre de mesures, destinées à le différencier d’un autre. La rigueur scientifique pousse le photographe à réaliser des vues d’oreilles, de nez, de front et autres parties du visage, qu’il rassemble ensuite afin de les analyser et d’établir un vocabulaire morphologique précis. Comme s’il voulait établir une typologie du criminel.

Vous apprendrez donc que votre nez peut être concave, convexe, droit, et bien plus encore, mais aussi que les oreilles, dont la forme évolue peu au cours de la vie, sont de très bons marqueurs d’identité.

A l’étage, l’exposition se clôt sur une période plus contemporaine, le XXe siècle. Fiches de renseignements, permis de séjours, passeports, cartes d’identités… Au milieu de tous ces visages, on peut reconnaître le peintre Picasso, ou l’ancien chancelier Adenauer. On y découvre la mise en place progressive et la normalisation de la carte d’identité, sous l’influence du régime de Vichy.

Juliette Deschodt

– « […] Je suis venu chez vous, monsieur Holmes, parce que je sais que je n’ai rien d’un homme pratique et que je me trouve tout à coup aux prises avec un problème grave, peu banal. Vous connaissant comme le deuxième plus grand expert européen…
– Vraiment monsieur ? susurra Holmes non sans une certaine âpreté. Puis-je vous demander qui a l’honneur d’être le premier ?
– A un esprit féru de précision scientifique, l’œuvre de M. Bertillon apparaît sans rivale. »

Conan Doyle, Arthur, Le Chien des Baskerville, 1901

Fichés ? Photographie et identification du Second Empire aux années 60
Jusqu’au 23 janvier 2012

Musée des Archives nationales
Hôtel de Soubise
60, rue des Francs-Bourgeois
75003 Paris

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