Fondée en 1973, la Fondation Lluis Carulla (Fundació Lluís Carulla) travaille à la promotion de la langue, la culture et les valeurs qui définissent la société catalane avec la volonté de consolider le sens de l’appartenance.
La Fondation Lluis Carulla découle de l’initiative engagée de Lluís Carulla Canals, à une époque où la répression franquiste imposait un grand silence public sur la langue et la culture catalanes.
La Fondation a reçu différentes récompenses et distinctions parmi lesquelles la Croix de Saint Jordi (Creu de Sant Jordi) et le Prix d’Octobre aux Institutions (Premio Octubre a Instituciones), les deux en 2003.
Parmi les activités de la Fondation Lluis Carulla, de nombreux prix remis annuellement dont le Prix d’Honneur Fondation Lluis Carulla (El Premi d’Honor Lluís Carulla) doté de 50’000 euros au bénéfice d’une œuvre scientifique, culturelle ou civique par la voie d’une personne intuitu personae ou bien d’une entité corporative. Aussi un Musée de la vie rurale (Museu de la Vida Rural), installée en 1988 dans une demeure rurale que possédait la famille Carulla à L’Espluga de Francolí (Conca de Barberà, Tarragona). Ce Musée est entièrement consacré à la préservation et la conservation du patrimoine culturel du monde rural. Depuis son ouverture le Museu de la Vida Rural de L’Espluga de Francolí a reçu plus d’un million de visiteurs et entame maintenant un programme de soutien à la recherche ethnologique et culturelle par l’attribution d’une bourse tous les deux ans.
Je vais terminer sur la Nadala qui fait aujourd’hui l’objet d’un partenariat avec Le Journal de la Photographie pour l’édition 2012 consacrée à la photographie catalane et espagnole.
La Nadala de la Fondation Lluis Carulla est une publication qui vise la divulgation d’un fait représentatif de l’actualité et de la culture catalanes. Les écrivains et historiens les plus prestigieux ont toujours trouvé un espace d’expression dans cette revue annuelle. La Nadala est née en 1967, elle réunit 100 pages en couleur.
La Fondation Lluis Carulla nous a non seulement autorisé à reproduire de larges fragments de la Nadala 2012 mais a aussi contribué à une partie des frais de traduction des textes en français, ainsi que l’Institut Français de Barcelone.
L’institut Français de Barcelone participe d’ailleurs à notre campus virtuel avec l’exposition Urban Quilombo de Sebastián Liste que Yannick Rascouët, son directeur, inaugure demain 13 juin 2013 à sa médiathèque, dans le cadre de « Circuit 2013. Fotografia documental en Barcelona », une création de Photographic Social Vision. Du 1er juin au 31 juillet 2013, Barcelone se transforme en capitale de la photographie documentaire et du photojournalisme. 30 centres d’art, civiques ou galeries offrent au public un large panorama du genre, dont 5 expositions de la dernière édition de Visa pour l’Image. Accès gratuit.
Tout cela corrobore parfaitement les extraits de Pierre Borhan sur le triangle surréaliste de Barcelone, Arles et Paris, en passant par Perpinya.
C’est David Balsells, directeur de publication de la Nadala 2012 qui m’a mise en relation avec la Fondation Lluis Carulla, je vous le présente : Né en 1947 à Lleida (Lérida), il a été conservateur du département photographie de la Fondation Joan Miró de 1985 à 1987. Puis directeur de la Primavera Fotografica de 1988 à 2002. Un festival qui proposait jusqu’à 180 expositions photographiques dans toute la Catalogne. Il a été Conservateur en chef du département photographie depuis sa création en 1996 dans le Musée National d’Art de Catalogne. Il est vice-président de la Fundacio Forvm de Tarragone. Il a reçu en 2011 le Prix National de Culture pour son labeur en Patrimoine Culturel. Une seule note: un grand homme.
Je précise le choix de « labeur » pour définir son œuvre en Patrimoine Culturel : En fondant les départements photographie de la Fondation Miro et du MNAC, David Balsells a étudié, cherché et déterminé les meilleures installations de conservations de la photographie dans chacune de ces deux institutions, constitué les collections les plus prestigieuses en Espagne. Avec David Balsells ce n’est pas en économie mais en patrimoine qu’on parle de « rescate ». Il raconte avec la même passion les grands noms de la photographie espagnole qu’il a connus personnellement qu’un fonds anonyme sauvé de l’oubli et voué à une disparition certaine sans son travail de récupération, il l’a nettoyé, archivé, documenté, pour le rendre à son lieu de naissance sous la forme d’une fondation pour la représentation publique de son trésor perdu… David Balsells vit avec la photographie la tendresse de la sage-femme avec le nouveau-né. Sauf que pour la photographie, le combat de David ne peut se résumer à la grâce aléatoire du hasard. Il trépigne contre l’absence de critère ne permettant pas l’essor d’une profession : patrimoine photographique. Il se fâche contre l’inégalité nationale qui divise et affecte le développement durable en photographie.
Lola Fabry