Never Land est le pays de nulle part, c’est un endroit où les enfants ne grandissent jamais, un monde imaginaire où tout est parfait. Lorsque j’ai débuté ce travail à la Foire du Trône, j’ai imaginé que les garçons et les filles présents sur le lieu venaient renouer avec leur enfance. Comme dans l’enfance, ici le temps s’écoule d’une manière particulière, tout le monde, tout ce monde est consacré au jeu, au plaisir, à l’amusement et le temps y est aboli. Comme l’enfance est un moment de la vie, la fête foraine est un abrégé du monde, un condensé de la société.
Que vient-on chercher ici, qu’espère-t-on trouver dans ce monde du factice et du carton pâte ? C’est un monde révolu et qui pourtant fascine. C’est un monde où l’on peut monter à cheval, conduire un hélicoptère, voler, sauter, utiliser une arme, espérer gagner de l’argent, déguster des gaufres dans une même paire d’heures ! C’est un monde hors-norme qui nous extirpe de notre monde. Il fascine par ses lumières, par ses bruits, par ses sensations « toujours plus vite et plus haut, toujours plus fou, toujours plus fort ».
Les visages rencontrés sont des instants d’innocence superficielle, on vient ici jouer à être, on vient ici pour être un autre. On se fait belle, on se fait beau, on est sous les lumières, on joue et on s’émerveille.
Comme à Neverland, on accède à ce monde en rêvant ou en volant, comme à Neverland ce monde à mille visages, chacun y trouve ses rêves, ses désirs, et son masque.
