Les photographies de Margaret Watkins sonnent comme les refrains d’une chanson romantique. Elles se regardent avec délicatesse et incitent au souvenir. Elles sont comme les fleurs rares que l’on s’abstient de cueillir. Vouloir les toucher ou les posséder porterait presque atteinte à leur pureté, mieux vaut rester à distance et profiter du simple plaisir de les admirer.
C’est l’indissociable lien que Watkins voyait entre la musique et la photographie qui l’a poussée à réaliser les 95 élégantes œuvres aujourd’hui exposées dans une rétrospective au Musée des beaux-arts canadien. En 1923, à la demande d’un magazine qui préparait un portrait d’elle, la photographe résuma d’ailleurs sa vie en ces quelques mots : « Née à Hamilton, en Ontario, nourrie de musique et d’images. » Margaret Watkins n’est pourtant restée qu’une partie de sa vie au Canada, émigrant à l’âge de 24 ans à Boston puis à New York, où la vie culturelle intense lui fait assouvir sa passion pour de nombreux concerts ou opéras.