Une photo reçue pour la Saint Valentin. Son auteur : Olivier Garros. Un souvenir : son portfolio dans PHOTO au moment où j’entrais au magazine il y a un siècle. Un échange de mails plus tard, le texte original de l’époque et quelques images de ce formidable coloriste qu’est Olivier Garros !
Le texte est d’Yves Bourde, un des étonnants personnages qui traversèrent la vie de PHOTO.
Jean-Jacques Naudet
Olivier Garros
La revanche d’un forçat de la publicité
Un amoureux fou de la couleur: voilà comment se définit le jeune photographe Olivier Garros, vingt-huit ans, petit-neveu de l’aviateur Roland Garros et fils du comédien Maurice Teynac. Et il explique: “Je suis fasciné par la couleur pure. Ne croyez pas qu’il y ait la moindre prétention dans ces propos. La couleur possède une vie propre, elle est vivante; j’éprouve à son égard, sans exagérer, une attirance curieuse, quasi physique.”
Ce métier, il le pratique depuis trois ans, après avoir été coursier d’une agence américaine à Paris, la “Fooke, Cone and Belding”, puis assistant du directeur de production, ce qui lui a permis de connaître toutes les “ficelles” de la publicité, depuis la conception jusqu’à l’impression en passant par la maquette et la réalisation. Dans ce métier pourtant, on lui laisse peu de liberté. Il sait bien qu’il n’est pas le seul à s’élever contre le peu de confiance qu’ont les “clients”, à l’égard des photographes. “C’est décourageant, démoralisant, d’être pris pour une machine à faire des photos.” Son travail est exclusivement publicitaire et se partage entre des clients tels que Lancôme, Payot, Dior et Le Bourget. « J’adorerais faire aussi de la mode rédactionnelle, mais je dispose de bien peu de temps. Et quand j’en ai un peu, je fais des photos pour moi que l’agence “Fotogram” diffuse. Ce qu’elles représentent? De la couleur, des couleurs, encore et toujours, photographiées au moyen de très peu de matériel: une cellule Lunasix, un boîtier Nikon, un 24, un 85, un 180 mm, un Micro-Nikkor de 55 mm; et exclusivement de l’Ektachrome X, acheté et développé dans le même laboratoire, ce qui donne des résultats aussi bons que le Kodachrome. Vous pouvez d’ailleurs en juger.”
Yves Bourde