Rechercher un article

Nice : Franck Olivas –Flagrances

Preview

Franck Olivas revient au MUSEAAV, avec ses dernières réalisations « photochorégraphiques », deux ans après sa première apparition dans ces sous-sols atypiques, où il avait plongé le public dans l’obscurité totale pour lui faire assister à d’étonnantes séances de photographie et de danse.
Franck Olivas a réuni toute œuvre considérée comme la trace d’une performance, sur tout support et employant tous les médias possibles, œuvres vidéo chorégraphiques, photographies, œuvres plasticiennes, et mémoire du public. Ainsi définie, ces Flagrances ne tiennent pas seulement de ce qui saute aux yeux, mais surtout du constat de détails de l’acte qui vient de se produire, et des réactions esthétiques qui ont été commises. Elles ont valeur de prélèvement d’un phénomène dynamique, vivant, et libre. D’un fait accompli dont l’objectif est à chaque fois atteint, celui d’avoir vécu et fait vivre une chose à vivre.

Les « Figures Libres Imposées »
Dans un théâtre anthropomorphique, à la recherche de la trace, de l’empreinte originelle ? Franck Olivas nous confronte aux limites de notre perception et nous ouvre au monde déroutant de l’aperception selon les critères de l’équilibre dans le déséquilibre, cette suspension parfois chaotique, hors du temps, à mi chemin entre apparence et réalité. En utilisant la photographie et la vidéo, il nous invite à l’exploration des fantasmes en images ré-imaginées, et aux variations multiples des formes. Ses performances sont des courts instants proposés au public, perçues comme des chocs lumineux, et reçues comme des moments de poésie.
Chaque étape est une œuvre. La performance dans un premier temps, réunit l’action de prise de vue et les manifestations de vie aléatoires de ses complices modèles ou danseurs. Dans un second temps, l’image, prélèvement opéré non pas pour rendre compte de ce qui s’est produit, mais plutôt pour suggérer une autre vison, déroutante une fois de plus pour ses spectateurs du moment, en détournant leur mémoire, et en leur offrant le fruit de la sur-réalisation de son regard. Ces œuvres sont liées, et à la fois totalement indépendantes, paradoxe d’une démarche artistique subtile.
Franck Olivas, photographe, va au-delà de la photographie, en proposant aux regards extérieurs de devenirs eux-mêmes des surfaces sensibles à l’image – Il les invite dans la camera obscura –. Et pour ceux qui ont désormais l’habitude d’assister à ses mises en scène, il leur est simplement demandé de vivre l’instant, de lui faire confiance et de se laisser surprendre. Toutes ces mises en scène sont des univers imaginaires, construits sur des trames de fantasmes, dans des espaces réduits, et dont les sujets sont l’expression, l’énergie et les émotions vitales du corps. Exacerbant les formes et leurs mouvements, donnant aux corps la possibilité de se faire oublier, puis d’apparaître grâce à la poésie des gestes dans une nudité capable d’être admirée comme un État d’Être, ces constructions d’images sont des rapts créatifs d’actions dont la finalité et la logique n’est de se produire qu’une seule fois. C’est un principe qui plaît à Franck Olivas se rapprochant des mots de Roland Barthès : « ce que la photographie reproduit à l’infini n’a lieu qu’une fois ». Son but ultime est bien l’Image. Et de donner à la photographie toute sa valeur en tant qu’acte par les scoops esthétiques qu’il organise et réalise.

Franck Olivas – Flagrances
Du 30 novembre au 20 décembre 2012
MUSEAAV
16 bis, place Garibaldi
06000 Nice
France

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android