A l’occasion de l’immense exposition de David Chim Seymour et Roman Vishniac à l’International Center for Photography (voir cet article et ce second), la galerie Howard Greenberg présente également une sélection d’images des deux photographes. On y retrouve les images iconiques de Chim, celles des enfants surtout puisque c’est la façon dont son travail est appréhendé aujourd’hui. Les enfants de la guerre, ceux qui la vivent en arrière du front et en ressentent les secousses, ceux qui auront la tache de reconstruire leur pays. Cette omniprésence des enfants est donc un acte politique, militant, davantage qu’une empathie et un humanisme auxquels il serait tentant de le réduire. Les enfants jouent. Ils souffrent, aussi. Ils illustrent le champ des émotions non exprimées par les adultes. Ces images sont engagées, subtilement, loin de l’approche frontale du Chim de la Guerre d’Espagne. Elles touchent peut-être parce qu’elles ont cette capacité à mêler différentes temporalité : le présent, dans toute sa cruauté, mais surtout le futur, incertain. Une photo hantante résume cette complexité : celle d’une fillette, craie à la main, dessinant sa maison dans un déluge de ratures et de lignes entremêlées.
Laurence Cornet
David « Chim » Seymour & Roman Vishniac: Affirmation
Du 1er au 23 février 2013
Howard Greenberg – Gallery Two
41 East 57th Street – Suite 1406
NY 10022 – New York
USA