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Nelli Palomäki : en prise fraternelle

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La photographe finlandaise questionne la relation familiale à travers d’intrigants portraits. Une réflexion sur les liens et les différences entre chaque individu à voir à la Galerie Les filles du calvaire à Paris.

Les mains posées sur un visage, le visage contrarié par ces mains…Chez Nelli Palomäki, les portraits vibrent de ces étonnantes prises entre personnes d’une même famille. Un frère et un frère, deux sœurs, trois enfants…tous se tiennent, s’agrippent, s’attrapent par les mains. C’est la matérialisation du lien familial que souligne ainsi la photographe dans d’élégants clichés en noir-et- blanc. On songe d’emblée au poème « Les chercheuses de poux » d’Arthur Rimbaud :

Quand le front de l’enfant, plein de rouges tourmentes, Implore l’essaim blanc des rêves indistincts,
Il vient près de son lit deux grandes sœurs charmantes Avec de frêles doigts aux ongles argentins.

Pareils à ces « deux grandes sœurs charmantes », les personnages des photographies de Nelli Palomäki astiquent l’autre comme s’il lui cherchait les poux. Certains se laissent faire, d’autres se rebiffent. Il y a une crispation autour de ce moment tendre ou tortueux selon la nature de la relation fraternelle.

Noël 


« Ces portraits montrent la proximité physique entre frères et sœurs et soulignent simultanément le malaise d’être si proche. (…) Il est captivant de voir la façon dont certains frères et sœurs sont unis, alors que d’autres souffrent d’être si proches », explique la photographe. De fait, les yeux des personnes photographiés parlent. Ils disent l’état de cette relation où se font parfois des comparaisons, des rivalités. Ils disent aussi un étrange amour, ineffable, chargé d’une profondeur mystique. Sont-ce les liens du sang qui nous font être liés aux êtres de sa propre famille ou la construction individuelle au gré du temps ? Est-ce inné ou acquis ? Et comment, dans les schémas préexistant, se fait le chemin personnel ? C’est toutes ces questions que suscite le travail de Nelli Palomäki et peut-être plus encore à la veille des fêtes de Noël où sont interrogées de nouveau ces notions.

Jean-Baptiste Gauvin

 

 

Nelli Palomäki, Shared
30 novembre 2018 au 12 janvier 2019
Galerie Les filles du calvaire – 17 Rue des filles du calvaire
75003 Paris

www.fillesducalvaire.com/

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