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Namsa Leuba, Ya Kala Ben et The Kingdom Of Mountains

Preview

In camera présente deux séries de Namsa Leuba, Ya Kala Ben (2011) et The Kingdom Of Mountains (2014), des mises en scène réalisées en pleine nature qui questionnent la représentation de l’identité africaine.

Namsa Leuba a pris l’Afrique à cœur, ce continent auquel elle appartient tout autant qu’à la Suisse, où elle est née, à Neuchâtel, en 1982. Père suisse, mère guinéenne : double culture, double exposition, et de l’audace, résolument. Cette « euro-africaine » telle qu’elle aime à se définir, arpente l’Afrique sous toute latitude, y recréant sans complexe son propre contexte, ainsi Ya Kala Ben – Regard croisé en dialecte malinké -, sa première série réalisée en Haute-Guinée, dans le village familial, en 2011. Objectif : « La représentation de l’invisible ». Il s’agissait, écrit-elle, « de toucher l’intouchable », c’est-à-dire d’interpréter les rituels liés à la cosmologie des Guinéens, avec « ces statuettes qui font partie d’un dispositif cérémonial ». Un geste très artistique. D’où ces personnages devenus symboles sur papier, et réciproquement, posant dans des costumes sur mesure, telles des figurines façonnées entre ciel et terre, sous influence d’un miroir désacralisé.

Trois années plus tard, au Lesotho, non loin du barrage de Katse, Namsa Leuba mettra en scène The Kingdom of Mountains, construisant une nouvelle histoire, emplie d’étrangeté et de réel. Pris dans un cadre naturellement montueux, ces portraits majestueux s’attachent à traduire une certaine forme « d’hybridité culturelle », reflétant « la dualité de mon héritage personnel ». Ce ne sont pas des portraits documentaires, précise-t-elle, plutôt des propositions imaginaires, puisqu’elle a, à chaque fois, stylisé l’image. Ses buts : questionner l’identité africaine. Etudier l’ethnocentrisme. Renverser les clichés. Namsa Leuba appartient à une génération libérée des raideurs argentiques et des fuseaux horaires. Elle était il y a peu en Afrique du Sud avec les Zulu Kids. À l’automne dernier, à Lagos, au Nigeria. Toujours déterminée à synthétiser son goût pour l’urbanité et la mode, la scénographie et l’accessoire, et ce désir de mouvement qui annonce les femmes éprises d’indépendance. À Paris, la voici enfin…

Brigitte Ollier

Brigitte Ollier a travaillé durant plus de 30 ans comme critique photo au journal Libération et est aujourd’hui auteure indépendante.

 

Namsa Leuba, Ya Kala Ben et The Kingdom Of Mountains
in camera galerie
Dans le cadre du Mois de la Photo du Grand Paris 2017
Du 23 mars au 27 mai 2017
21, rue Las Cases
75007 Paris
France

www.incamera.fr

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