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Mois de la Photo 2014 : Six personnalités en quête d’intime, à la galerie Françoise Paviot

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Six photographes, choisis par six personnalités du monde de la photographie, se sont engagés dans une recherche Au cœur de l’intime – un des thèmes du Mois de la Photo cette année – à l’invitation de la galeriste Françoise Paviot. On trouvera dans le dépliant distribué à l’entrée de la galerie, une présentation du travail des artistes par la personnalité qui les accompagne. Il faut lire le beau texte d’introduction de Françoise Paviot sur cette notion d’intime à une époque qui l’est si peu : elle y décrit cette photographie qui suggère et évoque comme l’une des gardiennes du temple.

La quête commence par l’apparition fantomatique d’une robe blanche dans le paysage. Bogdan Konopka, choisi par Michelle Debat, a trouvé cette robe, peu après la disparition brutale de sa fille. Une robe présence/absence qu’il installe sur un mur lézardé, dans une armoire, dans la nature, ou floue, suspendue au-dessus des tombes d’un cimetière, avant de la brûler dans une dernière image cathartique. Un travail infiniment émouvant, théâtral et délicat qui est aussi une invitation à l’imagination.

La jeune Turque Irem Sozem compose elle une constellation de pensées et de sensations reconstruites autour d’un autoportrait songeur et sensuel. Nathalie Gallon, qui la présente, nous dit qu’elle tient une forme de “journal des émotions”. Des émotions qui se matérialisent dans une bulle qui flotte dans les arbres, un corps alangui sur une route de forêt, une silhouette qui se baigne dans une mer aux horizons larges ou un paysage de toits brumeux : les éléments de son monde intérieur, onirique, élégant et singulier.

Iris Sara Schiller s’est elle attaquée à l’intimité de l’extase. Elle a photographié à Rome, la sculpture de la bienheureuse Ludovica Albertini par le Bernin, sommet du baroque italien. En isolant le visage de la sculpture, Jacqueline Frydman nous dit qu’elle « donne corps et vie à Ludovica et l’entraîne par tourbillons vers l’érotisme de l’extase ». Et accentue cette confusion troublante du charnel et du spirituel.

La photographe américaine Ann Mandelbaum, choisie par Anne Racine, a photographié les spectateurs d’une salle de spectacle. En retravaillant ses images, qui en acquièrent une qualité très picturale, elle a isolé chacun des personnages, exposant leur attitude : l’ennui, le sommeil, la tristesse, le recueillement attentif. Un moment suspendu à la fois public et privé.

C’est sous de grands draps colorés que Benjamin Deroche, proposé par Guy Bourreau, convoque l’intime de meubles que l’on ne peut que deviner, suggérant une vie antérieure dans ces espaces vides.

Alors qu’enfin, les petits formats d’Aubie Golombek, qu’accompagne Jean-Claude Lemagny, donnent à voir des gros plans d’une matière organique que l’on peine à identifier : un travail sur la suggestion, l’intuition, la palpitation.

Six photographes, six univers qui donnent des versions très différentes d’une intimité dont les infinies et subtiles déclinaisons échappent à une définition unique pour appartenir finalement à l’idée que chacun y projette.

EXPOSITION
Dans le cadre du Mois de la Photo 2014
Six personnalités en quête d’intime
Jusqu’au 20 décembre 2014
Galerie Française Paviot
57, rue Sainte-Anne
75002 Paris
France

http://www.paviotfoto.com

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