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Miss Rosen –Book Review

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C’est en 1950 que Fred Herzog acheta son premier appareil. Il commença à travailler en couleur pour faire ce qu’il décrit comme “du journalisme intime dans un environnement urbain. Ils appellent cela la photographie de rue maintenant… J’apprécie de me retrouver dans certains coins de rue où les gens se sont rassemblés, ou d’autres espaces publics, des lieux où je pourrais sentir que l’atmosphère convient à n’importe qui. C’est là que je voudrais passer du temps. C’est ce genre d’endroits que je voudrais prendre en photos. Je voudrais montrer comment sont les gens, sans idéologie manichéenne du bon ou du mauvais type.”

L’oeuvre de tout une vie est assemblée dans une collection intime, l’une des meilleurs de l’époque. Publié sous le nom de Fred Herzog: Photographs (Hatje Cantz), le volume présente une sélection impressionnante d’oeuvres éditées et séquencées à partir des années 1950-2000, fournissant un aperçu impressionnant de l’iconographie de la vie urbaine dans la seconde moitié du XXe siècle.

A photographier les rues de Vancouver, en Colombie-Britannique, le monde d’Herzog révèle la beauté de l’ordinaire. Comme les années passent et les styles changent, ce qui était autrefois banal prend aujourd’hui la patine du « bon vieux temps » à mesure qu’il vieillit. Avec l’avantage de cadres bien composés, le monde d’Herzog est un de ces lieux où le fond prend l’espace du centre pour nous inciter à nous confondre dans la lumière brillante mais subtile de la vie quotidienne.

Comme Herzog l’explique avec à propos: «J’ai été un peu influencé par les commentaires reçus à propos de mes premières images aux environ de l’année 1957. D’une certaine manière, j’ai su que j’avais ce que je voulais, dès cet instant. Je m’imaginais déjà montrer ce à quoi la ville ressemblait à des gens de peut-être cinquante ou cent ans de mon époque [c’était] un peu comme mon oeuvre assignée, et il me semblait que j’avais comme un don pour elle. J’estime que l’homme qui a pris ces photos est quasiment une personne différente. »

En 1957, Brassaï arrive en Amérique. Il a voyagé d’avril à juillet, marquant un tournant dans sa carrière de photographe. En 1951, l’artiste pris part à l’exposition très populaire MoMa, Five French Photographers, aux côtés d’Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Izis et Willy Ronis, marquant son entrée dans le monde de l’art. Extrêmement bien reçu, Brassaï a ensuite exposé son travail basé sur sa série de graffiti au musée en 1956. L’année suivante, il arriva à New York; son oeuvre concernant cette période est recueillie dans le magnifique volume, Brassaï in América 1957 (Flammarion).

Ici nous profitons d’un aperçu de la vie urbaine de New York, depuis Coney Island jusque Times Square. Et New York, dans son infatigable évolution nous prouve que plus ça change, plus ça reste identique. Les photographies de Brassaï nous donnent un aperçu de l’espace entre le privé et le public, les moments où les masques tombent pour exposer les gens dans leur authenticité au moment où on les expose dans un bref moment, fixés sur la pellicule pour l’éternité. Brassaï est un maître de l’espace personel que nous occupons inébranlablement quand nous libérons notre intimité dans un instant sans équivoque.

Le volume comprend également une collection d’images prises à partir de ses voyages plus tardifs en Amérique. Une échappée le long du fleuve Mississippi le conduira à la Nouvelle-Orléans, une ville de suggestions à l’image, pleine d’esprits et de fantômes. Les photographies de Brassaï saisissent la magie de cet environnement alors que les appels mystérieux de la ville passent par le sexe, la musique, et Dieu…

Brassaï était originaire de Hongrie, et parmi ses compatriotes, la photographie est devenue l’une des formes les plus puissantes de communication. Comme Robert Capa le souligne, « Il ne suffit pas d’avoir du talent, vous devez aussi être hongrois” dit-il en faisant sienne la fierté que l’on peut ressentir à la manière dont sa nation a profondément contribué au développement du milieu. Eyewitness: Hungarian Photographers n the Twentieth Century. Brassaï, Capa, Kertész, Moholy-Nagy, Munkácsi (Royal Academy of Arts, Londres, distribué par Abrams) donne un aperçu magnifiquement produit du travail de ces artistes emblématiques.

En considérant les influences historiques sur le pays au cours du XXe siècle et la manière dont chaque artiste est esthétiquement lié à manifester les changements dynamiques de l’époque, Eyewitness offrent un aperçu provocateur du développement de chaque artiste dans un contexte historique plus large.

L’étendue de l’oeuvre est impressionnante par son exploration du milieu. Que ce soit des expériences dans le surréalisme, le photojournalisme, la mode, le portrait, les natures mortes et les nus, les images recueillies ici représentent des monuments sculpturaux en homage à l’influence durable de l’image en deux dimensions. Chacun de ces artistes a offert sa propre compréhension du monde telle qu’elle est transmise par la photo; le résultat produit un regard riche et dense sur la guerre et la paix, la vie et la mort, la beauté et la souffrance, mais bien plus encore, sur le courage personnel.

Sara Rosen

Publication

Fred Herzog, Photographs
Fred Herzog in conversation with Stephen Waddell, texts by Claudia Gochmann. German/English. Hatje Cantz, 2010.
ISBN 978-3-7757-2811-9

Exposition

Fred Herzog
Jusqu’au 29 octobre 2011

Les Douches, la galerie
5, rue Legouvé
75010 Paris
Tel. +33 (0)1 78 94 03 00

Eyewitness: Hungarian Photographers n the Twentieth Century
By Péter Baki, Colin Ford and George Szirtes
Abrams, 2010
ISBN: 1-905711-76-X

Brassaï in America, Agnès de Gouvion Saint-Cyr, Flammarion, 2011.
ISBN: 978-2-08-020084-6

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