L’auto édition est une pente glissante. La technologie nous a donné la possibilité de faire ce qu’on veut à un prix que nous pouvons payer. Mais où se situe la frontière entre le livre, la revue, le catalogue et le journal. On t-il même besoin d’en être un? Il est devenu difficile de le savoir, difficile de le dire. Une impression d’éditeur évoque un certain statut, un groupe d’individus rare et sélectionné qui peut formellement se dire auteur. Mais le secret de polichinelle de l’industrie est rapidement dévoilé : de nombreux livres sont subventionnés.
Lilla Szasz est une jeune photographe hongroise pour qui 2012 annonce des choses prometteuses. Récemment, elle a publié Mother Michael Goes to Heaven, une collection de petit format de portraits de trois prostituées, deux hommes et une femme, dans leur maison à Budapest au cours d’une période d’un an. Comme Szasz fait la connaissance de ses sujets, les photographies deviennent de plus en plus intimes et l’espace entre eux s’effondre en une tapisserie de couleurs, d’émotions et d’esprit. Nous ne sommes pas des voyeurs mais des amis, aspirés dans un monde que peu comprennent.
Comme Szasz l’explique: « Dans mes photos, j’ai essayé de mettre en valeur les différentes strates de leurs relations. Rien n’apparaît comme ce qui semble être au premier abord ou à la première entrevue. Il n’y a rien de tel qui représente la réalité, il n’existe pas de vérité éternelle; chacun de nous a sa propre réalité. J’ai écrit ce qu’ils m’ont dit – c’était leur réalité. Et j’ai pris des photos – pour montrer ma réalité ».
