Sesto San Giovanni, à la périphérie de Milan, à la fin de le XIX siècle était l’un des plus important centres industriels dans le nord de l’Italie. Au début, il y avait surtout des filatures, au fil des décennies, la ville a mis l’accent sur l’acier avec de grandes usines Marelli, Breda et Falck. La crise des années 70 a commencé à toucher l’économie et sa production. Lentement, pendant les annés 90, les usines ont commencé à fermer. Cela arrive même à des géants et, il y a une décennie, l’aciérie Falck est démolie, ses usines emploient environ un million et demi de mètres carrés de terrains dans la ville. Fondée en 1906 par Giorgio Enrico Falck, avec l’ouverture du hangar Union, suivie par d’autres à Concordia, Victoria et Vulcain, l’importance de l’usine a grandi jusqu’à devenir le plus grand groupe sidérurgique privé italien.
Pour témoigner de la fin d’une époque est appelé, en 1999, Gabriele Basilico, l’un des photographes de paysage urbain les plus importants.
Basilico travaille depuis longtemps dans les hangars, devant les bulldozers qui détruisent un élément important de l’histoire industrielle italienne. Basilico dit: « Falck était un lieu de ruines spectaculaires, la cessation de la production était accompagnée d’un silence rompu par un simple battement d’un oiseau en vol, ou par des rafales de vent dans les plaques. Une atmosphère dense, malgré l’inactivité, toujours tendu, imprégné de l’odeur de l’huile minérale mélangée avec la poussière et les débris de fer et de ciment. Une perception de l’espace inexorablement lié à un temps qui s’est arrêté et a quitté le sillage d’une mémoire intense du passé ». Il poursuit : « Ceci, plus que tout autre, il devient un travail sur la mémoire, peut-être même sur la nostalgie, où l’espace vidé évoque des images, des visages, des sons et de présence d’un autre temps. Lorsque, tôt ou tard, dans cette vaste zone se lèvera une nouvelle partie de la ville, la mémoire de l’aventure des usines du 20ème siècle en acier aura disparu. Peut-être que le devoir de préserver la mémoire culturelle et civique pour les générations futures sera confié à la photographie ».
On associe également ce travail de mémoire avec les photographies de Beyrouth, prises en 1991: un travail terrible et poétique (même si Basilico n’aime pas trop ce mot).
Il y a la majesté des édifices imposants, où résonne encore l’écho d’une conception du travail qui a disparu. Et celui du regard de Gabriele Basilico, capable de saisir dans les murs l’humanité, comme le cœur des gens et de la ville qui bat.
L’exposition montre les images du Falck Sesto San Giovanni et des œuvres de peinture de Domenica Regazzoni.
Laura Incardona
Gabriele Basilico – Domenica Regazzoni
L’usine et la ville
jusqu’à Décembre 22, 2012
Galérie BelVedere
Via Santa Maria Valle 5
20100 Milan
Italie
