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Micheline Pelletier par Jean-François Camp – Ombres et Lumières du Monde

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L’œil de la Photographie, une rubrique de JFC à l’occasion de l’exposition de Micheline Pelletier à la Villa Tamaris Pacha, Centre d’Art de La Seyne sur Mer, jusqu’au 3 novembre 2019, sous la Direction de Jacqueline Franjou.

L’exposition « Ombres et Lumières du Monde » de Micheline Pelletier est construite d’après le parcours impressionnant de cette photojournaliste à la recherche du temps passé. C’est aussi une leçon magistrale de savoir-faire mais aussi et surtout d’un regard féminin sur les trente dernières années. Micheline a traversé le monde, du Cambodge au Kazakhstan, de l’Érythrée au Groenland enregistrant toutes les dérives et convulsions de notre planète. Mais c’est dans les portraits qu’elle excelle, car elle sait mettre ses personnages à l’aise, avec sa bienveillance naturelle. Les portraits de Catherine Deneuve, de Salman Rushdie, de Ionesco, d’Elie Wiesel comme de l’abbé Pierre sont forts et élégants. Je reste aussi subjugué par ses images terribles de Sierra Leone et d’Iran pendant la révolution de Khomeiny. Micheline Peltier est une très grande artiste dont le talent et la délicatesse nous ramène une moisson d’informations sur ce qui se passe de l’autre côté du mur ainsi que sur la personnalité de nos illustres contemporains. Le cadre de la Villa Tamaris reste pour moi, l’un des plus beaux écrins architecturaux pour la présentation de photographies en grand format – unique en France.

Jean-François Camp

 

Voici aussi les texte de Françoise Giroud et de Cyril Bruneau.

Je cherche un adjectif pour qualifier Micheline Pelletier, et je trouve : intrépide, elle est intrépide.

Devant le serpent qui se balance au-dessus de son lit en Afrique équatoriale où, en 1973, à 20 ans, elle photographie les pygmées, ou devant Lech Walesa buté, qui refuse de quitter son fauteuil pour figurer dans la série des prix Nobel de la Paix, elle ne se laisse pas ébranler.

Grâce à quoi, personne n’a pu la dissuader d’entreprendre cette série qui, en toute logique, paraissait irréalisable et à y consacrer presque deux ans.! Les portraits des vingt-cinq prix Nobel de la Paix en témoignent.

Je l’ai toujours connue courant le monde comme s’il s’agissait de la banlieue, le dos un peu douloureux comme tous les photographes parce que leur sac d’appareils sont trop lourds.

Après l’Afrique équatoriale, reporter à l’Agence Gamma où elle est restée 10 ans, elle à couvert le Cambodge après les Khmers Rouges, l’Iran de l’Ayatollah Khomeiny, la Pologne de Walesa, les enfants de la famine en Ouganda, l’infibulation à Djibouti, des choses plus gaies aussi : les parcs nationaux américains, dont les photos sont exposées en 1980 au Centre Canon-Beaubourg, les haies de Normandie dont elle fait un recueil. Mais sa vocation, c’est l’actualité.

En 1989, elle rejoint l’agence Corbis Sygma, traite des sujets de société, suit l’Abbé Pierre dans le désert du Hoggar, et « met en boîte » les personnalités politique, littéraires, vedettes du spectacle, des médias, françaises et étrangères… Capter la lumière particulière d’un visage, elle sait

Photographiés une fois, tous s’abonnent à elle parce qu’elle a le don de mettre ses modèles en confiance. En face d’elle, on se décrispe, on oublie combien l’œil d’un appareil peut être malveillant.

Alors, elle a une « écurie » brillante où se trouve même Salman Rushdie dont elle a fait, accompagnée de Bernard-Henri Lévy, les premières photos en liberté.

Son travail est publié dans tous les grands magazines internationaux, Paris Match, Figaro Magazine, Time Newsweek, Stern, Focus, Sette, Sunday Times Magazine…

Françoise Giroud

 

Photographe et journaliste, Micheline Pelletier, a parcouru la planète depuis quarante ans au service des plus grandes agences de presse internationales
Tout le monde a en mémoire une de ses photographies d’artistes, d’écrivains ou de « héros » de notre temps, sans toujours savoir qu’elle en est l’auteur.

En marge de ses reportages sociaux ou politiques, sa large palette, son intérêt et sa curiosité pour le monde nous entraînent des Pôles à l’Amazonie, de l’Ethiopie au Kazakhstan. Comme un écrivain transcende la réalité avec les mots pour seuls outils, la photographe jouant des lumières de l’aube et du crépuscule, nous entraîne loin des beaux livres touristiques, vers des paysages mystérieux et poétiques.

Elle nous fait découvrir un carnaval de Venise suranné et décadent tendant un miroir à la Venise du XVIIIe.
Revenant au XXIè siècle et grâce à l’évolution techniques de nos boitiers numériques, elle nous offre une promenade romantique dans les parcs de nos châteaux du Grand Siècle, sous les pluies de lu- mière des plus beaux feux d’artifices.

A partir du 21 septembre 2019, la Villa Tamaris Pacha lui rend hommage en nous offrant des éclats de son parcours.

Cyril Bruneau
Directeur artistique de lu Festival Œil en Seyne

 

Ombres et Lumières du Monde Itinéraire du photo-journaliste Micheline Pelletier
Du 21 septembre au 3 novembre 2019
Villa Tamaris : Avenue de la Grande Maison
83500 La Seyne-sur-Mer

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