Je suis parisien. Je me souviens encore de l’odeur des Halles au début des années 60 où vous pouviez manger un riche au pot-au-feu ou des huîtres à 3h du matin après avoir dansé dans un club et puis, à 6 heures du matin, regarder le soleil se lever. Jour et nuit, les classes supérieures mélangées avec les rustres et les putes. Et vous pouviez obtenir tout ce que vous vouliez.
J’ai été élevé dans un couvent, comme un garçon en pleine croissance, avec des religieuses, assistant à la messe, prenant la communion… ces expériences ont sans aucun doute fait l’homme que je suis. Elles m’ont donné une vision différente et particulière de la vie ; un code moral strict que je garde encore aujourd’hui. Chaque fois que je reviens à Paris, je m’arrête au Café de Flore à Saint-Germain. Peut-être que je suis comme les saumons qui nagent jusqu’au lieu de leur naissance – moi aussi je reviens toujours à mes racines.
J’ai la chance de bien connaître ma ville, mais il y a encore des moments où je découvre de nouveaux terrains de jeux ; des lieux qui m’excitent et me laissent sans souffle, comme Paris ne peut que le faire. J’ai un vif souvenir de la ville en août ; c’est toujours tranquille alors que tous les Parisiens sont partis en vacances. J’ai regardé le ciel et c’était le plus pur, le plus beau bleu. Yves Klein bleu. Guerlain, le parfumeur, a nommé un parfum en hommage à Paris et ses beaux cieux : L’Heure Bleue. Si vous la visitez, n’oubliez pas de regarder au-dessus de vous à L’Heure Bleue. L’heure bleue. Vous ne l’oublierez jamais.
Ne vous trompez pas ! Paris est donneuse, elle donnera tout ce qu’elle a comme une femme amoureuse, mais ne la trahissez pas ! Je peux vous assurer qu’elle se comportera comme une femme très jalouse.
Michel Haddi
Michel Haddi : La légende / Paris, l’heure bleue
Publié par MH Publishing
120 £
