La MIA Fair, la fair internationale photographique de Milan, s’exporte vers l’Est. L’édition 2014 de la fair aura lieu en mai en Italie et les organisateurs espèrent renouveler leur succès de l’année dernière. Mais le défi pour la MIA Fair cette année s’exprimera sous la forme de sa première exposition organisée en Asie. Le choix de Singapour pour cette manifestation ne doit rien au hasard.
Aujourd’hui, L’Œil de la Photographie a pu parler à Lorenza Castelli, directrice des expositions de la MIA.
L’Œil : Pourquoi Singapour et comment a commencé la collaboration avec le festival international de la photographie de Singapour ?
Lorenza Castelli : Nous avons décidé d’organiser notre première édition internationale après avoir visité de nombreux endroits dans le monde. Singapour investit énormément dans l’art et dans la culture, et s’est imposée comme la plaque tournante de l’art dans toute la région de l’Asie-Pacifique, attirant de nouveaux talents et des collectionneurs. Singapour constitue une passerelle entre l’Ouest et l’Est, et correspond tout à fait à notre parti-pris, qui consiste à présenter à égalité autant de photographie asiatique qu’occidentale. De plus, l’excellente infrastructure, l’absence de lourdeur bureaucratique et la transparence de l’organisation ici à Singapour en font la destination parfaite pour organiser une fair commerciale.
La collaboration entre la MIA Fair et le festival international de photographie de Singapour s’est initiée au moment de la rencontre avec Gwen Lee, son fondateur. L’idée est de réunir nos forces dans le but de promouvoir le rôle clé que la photographie en est venue à jouer dans la culture contemporaine et le paysage artistique actuel et d’y sensibiliser le public.
L’Œil : En janvier dernier, Singapour a accueilli au même moment deux événements touchant à l’art contemporain : la biennale de Singapore et Art Stage. Singapour investit beaucoup dans l’art et dans la culture, ces deux événements fournissent un exemple de la manière dont il est possible de connecter l’art comme recherche et expérience, et l’art comme business et activité commerciale. Comment la MIA Fair envisage-t-elle de rendre cette connexion réelle et efficiente dans le domaine de la photographie ?
L. C. : Je pense que le partenariat avec le festival de Singapour pourrait être un élément clé de ce processus. Connecter culture et commerce est plus important que jamais, la culture et la recherche sont fondamentales sur le marché de l’art et vice-versa, le marché aide à améliorer la qualité de la production à tous les niveaux. La MIA Fair collabore également à un projet mis au point par Gwen Lee, qu’elle héberge dans son cadre, concernant les photographes d’art originaires de Singapour. De plus, la MIA Fair met en place une plate-forme curatoriale avec Loredana Paracciani, portant sur la zone du Mékong et une autre concernant la péninsule ibérique avec Aristides Santana et Omar Pa Castillo.
L’Œil : Est-ce que vous envisagez d’organiser des événements didactiques et promouvant l’activité de collectionneur ?
L. C. : La MIA Fair promeut fortement l’éducation à la photographie. Son but est de créer un nouveau vivier de jeunes collectionneurs, désirant approcher l’art contemporain par le biais de la photographie, et d’offrir aux collectionneurs d’art expérimentés la possibilité d’apprécier un nouvel événement frais et intéressant.
L’approche pédagogique est fondamentale dans la conception de la MIA Fair ; un programme culturel passionnant prend d’ailleurs place dans son cadre. Des séminaires, des cours magistraux et des tables rondes couvriront une large gamme de sujets, de l’histoire de la photographie à l’étude de son marché, en passant par le monde des collectionneurs et la présentation d’autres modes d’exposition.
Lire la suite de l’interview dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.
MIA – Milan Image Art Fair
Milan, Italie
Du 23 au 25 mai 2014
http://www.miafair.it/
Singapore
Du 24 au 26 octobre 2014
http://www.miafair.it/singapore/