Humain·e, Humus et Humilité
“La nature ça n’existe pas (…) il faut repenser les rapports entre humains et non-humains.” – Philippe Descola
Brut de Peaux : c’est l’expédition politico-artistique menée par le binôme photographique Marion Coulomb et Thibaud Ponce afin de s’interroger sur la relation de pouvoir entre l’humain·e et les milieux naturels.
Se déshabiller, déposer leurs armures, a été la base de la construction émotionnelle de leur travail.
Fragile
Nu·es, durant plusieurs heures parfois, iels font l’expérience de se retrouver seul·es et perméables parmi le vivant, une tentative pour faire corps.
Aller au contact des éléments qui piquent, retrouver sa vulnérabilité primitive, se rendre à l’évidence que faire preuve d’humilité face à la grandeur de la nature n’est pas un choix mais une condition pour survivre.
Dans leur binôme photographique, il y a deux chapitres qui s’écrivent dans un ordre hypothétique : la violence de l’homme sur l’environnement ou l’hostilité de la nature et de ses lois qui menacent de déferler.
Un socle immense mais destructible
Humain·e, humus et humilité ont la même étymologie, la terre, le sol, notre socle.
La forêt Amazonienne, de la mousse qui ronge le béton, des écorces noires comme la mort, de la terre rouge délavée. Ce sont les paysages que nous avons traversés.
Dans une humanité qui s’effondre de jour en jour sous sa toute puissance, les constats d’une dégradation du vivant, d’une manière générale, se multiplient.
Vivrons-nous un renversement de pouvoir de la nature sur l’humain ? Ou bien est-il encore possible de prétendre l’utopie d’une unité ?
Marion Coulomb & Thibaud Ponce : Brut de Peaux
@brutdepeaux