Divinités Noires est une exposition de Portraits d’initiés des cultes vaudou, photographiés à l’occasion du Festival des Divinités Noires au Togo en 2011 et 2013.
« Les adeptes du Gorovodou évoquent dans leur culte la mémoire des hommes achetés comme esclaves. Ils aguichent avec les écritures sur leurs visages qu’ils ont blanchi à la poudre de kaolin pour montrer qu’ils sont des sortes de fantômes, probablement des esclaves qui ont été sacrifiés il y a des siècles, mais dont le souvenir ne s’estompe pas. Parfois burlesques, les adeptes « jouent » simultanément la parodie et la terreur, ils veulent provoquer un état à cheval sur le rire et la peur. Par la transe, l’adepte devient l’esclave par excellence : il est « chevauché » par une entité dont il tient mais qui n’est pas tout à fait lui, aux marches de l’identité et à la confluence des temporalités. La cérémonie se balance sur le fil qui se tend entre la réalité et l’imaginaire : ainsi, s’ils feignent de se poignarder, c’est bien pour rappeler la manière dont ils sont morts. Et s’ils semblent insensibles aux coups, c’est qu’ils ne sont pas tout à fait là, en chair et en os : ce sont des images vivantes » Bernard Müller
« Ainsi, à quatre mains, en s’inspirant de certaines œuvres emblématiques, ce duo nomade joue sur différentes temporalités et se réapproprie de grands axes de réflexion. D’ailleurs, s’il est une interrogation qu’ils ont su faire leur et qui trouve un véritable écho dans l’ensemble de leur production, c’est bien celle formulée en 1897 par Paul Gauguin, et titrée D’Où Venons Nous. Que Sommes Nous. Où Allons nous?
C’est avec le poids de cette supplique existentielle, adjointe à une soif d’errances fécondes, qu’en second lieu Dany Leriche et Jean Michel Fickinger parcourent les contrées lointaines d’Afrique et d’Amérique Latine, attirés par les mystères de certaines coutumes survivantes. Aventuriers passionnés, loin du consumérisme des low-cost, Dany et Jean Michel s’aventurent à un autre voyage et bouleversent leur propre paradigme. En binôme, ils tentent de renouer avec une harmonie perdue, en se rapprochant de rituels primitifs et traditions ancestrales. A la découverte d’une humanité préservée, faite de croyances anciennes, de chamans, de grigris, de fétiches, de vaudous, ils vivent l’expérience d’un nouveau quotidien, d’une temporalité autre. Leur fascination éprouvée pour certains rituels consiste à se pencher sur des civilisations survivantes du Brésil, du Togo, Bénin ou Mali, à travers lesquelles l’individu croyant se fait miroir d’une immatérialité sacrée. Il ressort de cette approche plusieurs séries de portraits d’anonymes immortalisés, parés, prenant la pose, fixant l’objectif. Sur le long terme, leur démarche consiste à naviguer au sein de différentes cultures, en interrogeant notamment les interactions entre identité et apparat au service du sacré. » Lolita M’Gouni
EXPOSITION
Divinités Noires
Dany Leriche & Jean Michel Fickinger
Galerie Dettinger-Mayer
16 mai-13 juin 2015
4, place Gailleton
69002 LYON
Tél : 04 72 41 07 80
ouvert du mardi au samedi de 15h à 19h30
le matin sur rendez-vous