L’univers photographique de Philippe Schuller en vidéos

À l’occasion de la rétrospective consacrée à Philippe Schuller jusqu’au 1^er octobre, les Archives municipales de Lyon proposent, en parallèle de ses clichés, une autre entrée sensible dans l’œuvre du photographe. Cinq courtes vidéos réalisées par des étudiants en cinéma et audiovisuel explorent par différents prismes le regard, la technique et l’univers de cet artiste complet.

Disséquer chaque détail ou prendre du recul sur l’œuvre, s’imprégner du regard des modèles photographiés ou questionner celui des spectateurs… Les cinq binômes du Master 1 « Cinéma et Audiovisuel » de l’Université Lumière Lyon 2, se sont attachés à explorer un angle singulier pour offrir un nouveau point de vue sur le travail de Philippe Schuller. En deux à trois minutes, ils nous offrent de courtes pastilles qui nous font découvrir sa vision de la photographie et du rôle du photographe, dans l’intimité de son atelier et jusqu’à l’intérieur de ses images. Avec douceur et justesse, ils questionnent tour à tour le portrait, la technique, le travail de choix et d’édition, le microcosme qui gravite autour du photographe et les questions de regard, d’interprétation, d’évocation des photographies.

Dans « Portrait d’un portraitiste », Isabelle Bernoux et Liliia Safiullina nous font comprendre les choix de cadre, de couleurs, de décor qui guident Philippe Schuller dans ses portraits dont on dit qu’ils ne sont « pas tristes, mais un peu nostalgiques ». Guidés par sa voix douce et rieuse jusqu’à ce qu’il se prête au jeu de l’autoportrait, on comprend la nécessité du regard dans son œuvre et on l’écoute conseiller chacun à « ne pas avoir peur. À faire plein de photos ».

Cette multitude de clichés est illustrée dans « Un moment de contact » de Li Blache-Chauvet et Reihaneh Jami : pastille qui nous transporte dans le travail de sélection, de choix, l’œil rivé sur la planche contact. « La première a été la bonne. Parfois c’est la dernière, après avoir fait plein de recherches ». Avec humour il nous emmène dans ce travail fait de notes rouges, de clichés entourés, en nous faisant sentir la complexité de faire le choix, de confier son œuvre à d’autres, de faire le deuil d’images qu’on croyait bonnes.

Des images que Philippe Schuller travaille en se rapprochant, pour revenir à l’essentiel, pour être dans l’essentiel d’un moment qui peut paraitre sans intérêt. C’est ce que montre avec poésie « L’essentiel dans la banalité » de Monica Comparelli et Galane Legal qui sonde des recherches en noir et blanc, « quand c’est le sujet qui domine ». On y comprend la volonté d’aller au plus près de l’émotion, de ces moments de vérité, quitte à mal cadrer, quitte à ne pas viser, pour révéler la force d’un instant.

Et dans « Déployer l’image » de Salomé Kerrand et Jules Sanchez, nous basculons de l’autre côté pour découvrir le regard de quatre spectateurs et spectatrices qui se livrent à des interprétations très personnelles de deux clichés du photographes avant que Philippe Schuller lui-même ne dévoile le contexte réel de ces prises de vue. Une vidéo qui montre bien la force évocatrice de la photographie.

Et c’est également ce que nous engage à faire « Rêverie » d’Adrien Forray et Kevin Sigaut qui nous emmène dans une histoire imaginée à partir de clichés du photographe avant de nous inviter à faire de même en nous plongeant dans une série où l’eau nous guide et où chacun peut interpréter l’œuvre, comme bon lui semble.

Une série de vidéos sensibles, qui posent la question du regard et invitent à prendre le temps de comprendre, d’entrer en détail dans des photos, pour réussir à se les approprier réellement.

Philippe Schuller est distribué et représenté par La Maison de Photographes Signatures.

Plus d’informations

Philippe Schuller, Photographies
Une exposition pensée par l’artiste, Marie Maniga et Mourad Laangry
Aux Archives municipales de Lyon
Du 04 mars au 1er octobre 2022
Site internet des Archives Municipales de Lyon