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Lucien Clergue par Wally Bourdet

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Wally Bourdet est arlésienne, elle est l’un des premiers modèles de Lucien Clergue : elle a posé pour lui à partir de 17 ans, en 1967, et jusqu’en 1975. C’est l’un de ses modèles qui le connaît le mieux ! Aujourd’hui, on peut la rencontrer au Nord Pinus à la tombée de la nuit.

Une photographie, c’est un arrêt sur image, un moyen d’arrêter le temps, d’en suspendre son cours. Lucien Clergue qui, dans son adolescence, était blessé dans sa chair par la maladie de sa mère, la guerre et les bombardements, a trouvé dans ce moyen d’expression une manière d’arrêter ce cours inexorable de l’usure du temps. Il a cherché à faire des photos intemporelles qui seraient capables de traverser les modes et les tendances. Pendant les séances de photos de nus, il répétait inlassablement : « Ne bouge pas, je t’immortalise, c’est beau comme l’Antique. »
Cet Antique, ce sont les mythes auxquels il a été initié par Jean Cocteau et qui lui ont inspiré Naissance d’Aphrodite ou Née de la vague. Il disait aussi à ses modèles : « Vous êtes de granit. » Ce granit inaltérable, tels les menhirs, le rassuraient sur l’immortalité de cette beauté qu’il recherchait tant.
La photographie lui a permis d’exorciser tous ses démons, surtout la mort.  Les photos de corrida, de charognes, en sont les principaux exemples.

Quand il photographie la nature, il s’attaque au marais stagnant, aux restes de maïs séchés, aux vignes inondées.

Sa quête pour capter l’éphémère ira jusqu’à vouloir arrêter le vent qui chez nous est beaucoup plus représentatif  de la force que l’eau, ce sera Langage des Sables.

Il a aussi porté un regard plus ouvert sur certains sujets. Ainsi dans les années 50, il a photographié les gitans avec tendresse et respect, révélant la liberté du mode de vie de ces enfants du vent et de l’éphémère, ne s’attachant qu’au présent.

On peut suivre dans son œuvre le cheminement d’un homme qui a regardé la réalité en face, la mort avec les charognes, la corrida, un homme qui a poétisé les ruines des bombardements avec les Saltimbanques, puis qui est parti dans l’épuration, presque l’abstraction avec les nus de la mer.

Actuellement, il cherche un autre chemin plus mystique peut-être, avec ses surimpressions sur négatif où le tout-puissant lui donne un coup de pouce pour confondre en « fondu enchaîné arrêté » la peinture religieuse, la corrida et le nu féminin.

La photographie lui doit beaucoup, c’est lui qui a lutté pour qu’elle devienne un art à part entière et puisse occuper sa place dans le monde des arts.

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