Rechercher un article

Life, David E.Sherman –Lee Miller

J’ai vécu avec Lee Miller et Roland Penrose, qui était amené à devenir plus tard son mari, de la fin de 1941 jusqu’après que la guerre soit terminée. C’était une sorte de ménage à trois, mais Roland était dans l’armée britannique, et ainsi le ménage à trois devint un ménage à deux. Après la libération de Paris, Lee et moi avons vécu ensemble à l’hôtel Scribe à Paris. Je l’encourageais à devenir une correspondante. Elle répondait, « Pour Vogue ? »

Je répondais, « Bien sûr. »

Lee et moi étions quasiment inséparables. Nous avons assisté ensemble à la libération du camp de Dachau. Puis nous avons pu nous rendre à l’intérieur du quartier général d’Hitler à Munich. Lee et moi sommes tombé sur un vieux monsieur qui parlait à peine anglais, nous lui avons donné une cartouche de cigarettes, et lui avons dit : « Faites nous faire le tour de Munich. »
Il nous a montré la maison d’Hitler, et j’ai photographié Lee prenant un bain dans la baignoire d’Hitler – c’est devenu un des clichés mémorables du livre The Lives of Lee Miller (Les vies de Lee Miller).

Est-ce qu’elle vous a photographié à votre tour dans la baignoire d’Hitler ?

Elle l’a fait, mais je ne sais pas ce qu’est devenu cette photographie. Nous échangions sans arrêt nos appareils. J’ai utilisé le sien pour le cliché où elle est dans le bain. Assez fréquemment, mes photos paraissaient dans Vogue et les siennes dans Life.

Nous avons rejoint le quinzième régiment d’infanterie, où Lee était très connue, et sommes allés avec eux à Berchtesgaden [la maison de campagne d’Hitler]. Il y avait des troupes SS dans les bois tout autour, et nous étions terrifiés à l’idée de leur servir de cibles… Nous pillions tout ce que nous pouvions. Je récupérais tout ce sur quoi je pouvais mettre la main, dont les œuvres complètes de Shakespeare avec les initiales d’Hitler imprimées dessus, en or, sur la reliure, que j’ai revendues il y a quelques mois pour 10000 dollars. J’ai pris Shakespeare en raison de ma passion pour les livres. Roland Penrose a toujours une grande saucière en argent que Lee lui avait ramenée.

Après la guerre, Penrose s’est vu décorer du grade de chevalier des arts britanniques pour son travail, et Lee, une fille venue de Poughkeepsie, état de New York, est devenue Lady Penrose, ce qui l’a ravie.

(Interview du 15 août 1993. Extrait de : John Loengard, LIFE Photographers: What They Saw, Boston, A Bullfinch Press Book, 1998)

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android