C’est en s’approchant de la peinture flamande que le photographe breton Vincent Gouriou entre au plus près de l’intime et de sa beauté. Le sujet est ainsi modelé par la lumière dans des mises en scène où la fragilité des apparences peut se muer en force de fiction. Le simple corps nu, non pas érotique mais graphique, est pris comme un objet en interaction avec un autre. Il n’est pas froid, il est comme dans les portraits que réalise l’artiste, pris dans une lumière et une situation qui exprime toute l’émotion et la sensibilité du modèle.
Personnes transgenres, homosexuelles, hétérosexuelles. Où en sont l’identité sexuelle et le genre aujourd’hui ? Vincent Gouriou cherche. Attiré par la marge, il parle des fêlures, avec comme prisme, sa profonde douceur. Finesse des dialogues silencieux, il signe le passage, la musique de l’intime qui n’a pas peur des dissonances, dans une vague d’images silencieuses qui séduisent ou dérangent, mais ne laissent jamais indifférent.
Vincent Gouriou cherche par la photographie à montrer la nuance des corps singuliers. Des différences et des ressemblances. Il s’intéresse aux transformations, qui peuvent être liées à l’adolescence, à la maladie, à la vieillesse. Dans cette série, il s’intéresse donc à l’identité sexuelle et s’interroge sur la normalité. « Je cherche ce qui est universel, j’essaie de trouver un lien entre ces personnes si différentes, mais qui ont pourtant quelque chose en commun : une humanité peut-être ? » Ce quelque chose de sincère, de simple chez chacun, lui renvoie sans doute en miroir cette recherche de lui-même.
Vincent Gouriou, Instants d’abandon
Du 4 mai au 21 juin 2018
Galerie David Guiraud
5 Rue du Perche
75003 Paris
France