Rechercher un article

Studio Harcourt présente « les Femmes d’Exception »

Preview

Pour la première fois un studio photographique français crée un lien reliant la Femme à la Francophonie en une exposition exceptionnelle pour le public chinois. Elle est exceptionnelle à double titre : d’une part elle célèbre les femmes d’exception de Chine et de France dans le cadre du festival Croisements, d’autre part elle célèbre l’héritage culturel français mais un héritage étendu à l’ensemble de la Francophonie. C’est donc une double célébration : la Fête de la Femme commencée depuis le 8 mars, mais aussi la Fête de la Francophonie. Rappelons d’abord que la maison Harcourt est l’un des rares studios photographiques au sens classique encore actifs au monde. En effet à 84 ans la grande dame cofondée en 1934 par une photographe Cosette Harcourt, a traversé toutes les vicissitudes du 20e siècle, depuis les changements de meurs jusqu’aux bouleversements technologiques. Qui aujourd’hui encore se donne la peine d’aller dans un studio de photo pour « se faire tirer le portrait » dans cette société saturée de Selfistes, d’iPhonographes et d’Instagramologues ? C’est le défi que Studio Harcourt veut relever en Chine. Car les portraits de Studio Harcourt restent reconnaissables au premier coup d’œil, justifiant son art unique au fil des âges qui consiste à transfigurer les êtres ordinaires en acteurs, et les acteurs en icônes.

En 2017 lors de son exposition à Paris « Où sont les femmes ? » qui rend hommage aux femmes ayant marqué leur temps, Studio Harcourt rend hommage surtout à sa fondatrice Cosette, qui a débuté sa carrière comme reporter mondain puis comme commerciale au studio Manuel Frères. En 1934, à une époque où les femmes ne possédaient ni le droit de vote, ni l’autonomie financière, et où de nombreux métiers leur étaient interdits, Cosette Harcourt avec les Frères Lacroix s’est lancée dans la création d’un studio de photo, à l’heure où tous les grands studios de renom comme Nadar fermaient leur porte les uns après les autres. Le génie de Cosette consistait à s’appuyer sur des écrivains puis des acteurs du cinéma, ces célébrités, grâce à leur popularité, faisaient vendre aussi les journaux et les revues qui devinrent de parfaites filières d’écoulement de la production massive des images de vedettes à partir de 1942. Le statut du mythe d’Harcourt ne peut donc se passer du cinéma, en raison du nombre d’acteurs et d’actrices qui ont posé devant ses objectifs. Cosette Harcourt a établi le style Harcourt dès 1934, style invariant déjà à l’œuvre au studio Manuel frères. Sa pérennité fait le succès du studio Harcourt avec cette aura du « flou-net » et sa signature estampillée en logo, « La pose » d’acteur allait devenir une vraie « culture maison » pour les équipes successives de photographes d’Harcourt. Ce qui a fait dire à Roland Barthes : « en France on n’est pas acteur si l’on n’a pas été photographié par les Studios d’Harcourt. L’acteur d’Harcourt est un dieu ; il ne fait jamais rien : il est saisi au repos. »

De la même manière qu’un photographe d’Harcourt se demande à chaque fois comment composer un portrait caractéristique d’une écrivaine, ou d’une sportive, d’une ballerine, ou d’une musicienne, avant de procéder à la prise de vue, il pourrait aussi se demander, qu’est ce qui caractérise physiologiquement une francophone ? Avec 275 million de locuteurs, le Français est classé en 2017 sixième langue la plus parlée au monde derrière l’Anglais, le Mandarin, l’Espagnole, l’Arabe et le Hindi. En Chine nous croisons chaque jour de plus en plus de jeunes gens parlant français, dans tous les domaines, des garçons et des filles qui ont fait des études à Paris, à Lille, à Lyon ou Marseille. C’est cette génération qui sera la plus qualifiée pour transmettre à la masse les subtilités de la culture française, du cinéma français, la chanson française, et la photographie française. A la Maison Européenne de la Photographie rue de Fourcy à Paris en ce moment se tient une rétrospective qui s’intitule « La Photographie Française existe, je l’ai rencontrée », gageons que Studio Harcourt fait bien partie de ce patrimoine de la photographie française, il suffit de bien regarder les portraits de cette exposition pour s’en convaincre.

En effet nous avons réuni ici les plus belles icônes d’Harcourt francophones, celles qui remontent aux années 30 comme la Franco-Américaine Joséphine Baker, ou aux années 60, comme ce portrait rare et énigmatique de l’artiste surréaliste italo-argentine Léonor Fini. De l’icône de la chanson française Edith Piaf des années 50 à la jeune chanteuse Franco-Finlandaise Olivia Merilahti. En parallèle à la Francophonie nous avons réuni les portraits trans-générationnels et trans-culturels entre la France et la Chine en mettant l’actrice chinoise Zhou Xun à côté de « la » Catherine Deneuve. Admirons ce télescopage de l’actrice vétéran du cinéma chinois de la 2e génération, l’interprète du « Détachement Féminin Rouge », Madame Zhu Xijuan, dont c’était le premier film chinois présenté à la Mostra de Venise en 1971, avec la top mannequin, « la » Casta (Laetitia) qui est née en 1978, modèle de la Marianne, symbole de la République Française, ou bien de la chinoise championne olympique de voile Xu Lijia avec Florence Arthaud « la fiancée de l’Atlantique »…Tous ces visages sont en fait de parfaites représentantes des Femmes d’Exception, au-delà de leurs fascinantes biographies, toutes ont leur singularité que nous pourrons admirer, contempler, scruter et étudier, sous l’éclairage de la lumière du Studio Harcourt qui nous fournira des indices pour l’inspection et des pistes de réflexions.

 

Jean Loh

Jean Loh is an editor specialized in photography. He lives and works in Shanghai, China.

 

Les femmes en francophonie
Du ! mars au 8 mai 2018
Guangzhou Museum of Contemporary Art
273 Huajiu Road, Zhujiang new town, Tianhe District
Canton, China

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android