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Les droits des photographes au cœur d’une campagne de communication de l’ADAGP

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« Une photo, ça se paie » rappelle l’ADAGP cette campagne de communication percutante qui alerte pour la 3e année consécutive sur le manque de reconnaissance du métier de photographe.

« On te paye déjà pour la version papier, on ne va pas te repayer pour le web ! » « Non, ce n’est pas rémunéré, mais il y aura une super visibilité ! » « C’est une toute petite retouche, tu ne vas pas nous la facturer ! ». Entendues dans des agences de publicité, comités de rédaction ou festivals photo, ces petites phrases font malheureusement partie du quotidien des photographes.

Pour remettre leurs droits au cœur des débats, l’ADAGP, société française de perception et de répartition des droits d’auteur dans le domaine des arts visuels, affichera ces discours à l’occasion des Rencontres d’Arles en juillet et sur les réseaux sociaux. Une déclinaison visuelle et percutante qui marque la troisième année de la campagne « Une photo, ça se paie » portée en collaboration avec Les Agents Associés, le CLAP, Les Filles de la Photo, France PhotoBook, le réseau Diagonal, la Saif et l’Union des photographes professionnels (UPP). Ces structures s’associent ainsi à cette démarche initiée en 2022 par la commission Photographie de l’ADAGP avec pour objectif d’alerter sur le manque de reconnaissance de la profession.

Cette année-là était publiée le rapport sur le financement de la production et de la diffusion d’œuvres photographiques de Laurence Franceschini qui faisait état d’un « paradoxe préoccupant pour le secteur » selon l’ADAGP. « Alors que la photographie est au cœur de notre culture, la circulation des images étant intensifiée par la révolution numérique, les photographes ne bénéficient toujours pas d’un partage équitable de la valeur ainsi générée. Entre 2001 et 2017, leurs revenus ont même baissé de 18 %. La précarisation du métier de photographe a été accentuée par le développement de microstocks et autres banques d’images, offrant un grand nombre de photographies à très bas prix (voire gratuites), dans lesquels même les institutions publiques ou les médias piochent volontiers, sans s’interroger sur les conséquences fortement préjudiciables pour les photographes. »

Un constat qui a mené la commission photographie de l’ADAGP a lancé la première édition de la campagne : une occasion de porter la voix des photographes en demandant des mesures au ministère de la Culture, notamment une sensibilisation du secteur de la presse aux enjeux de la photographie ou une incitation des institutions culturelles à acheter et diffuser de la photographie de la scène française. L’année suivante, la structure remettait l’accent sur la question des crédits photos (limiter l’utilisation du “DR”, questionner la problématique des métadonnées, etc), en précisant qu’en 2022, selon l’ARCOM « seules 3 % des photos publiées en ligne sont créditées ».

Avec ces affiches colorées mêlant textes et photographies d’Alexis Pazoumian, de Julien Pebrel qui, interrogé à ce sujet en 2022 regrettait le manque d’informations des jeunes photographes sur leurs droits ou de Yohanne Lamoulère qui questionnait également ce paradoxe entre augmentation du nombre de photographes et précarité du métier, l’ADAGP et ses partenaires espèrent cette année marquer les esprits et mettre l’accent sur « des enjeux de rémunération évidents dans d’autres secteurs culturels, mais non appliqués aux photographes. » Une campagne à découvrir dès le … juillet.

 

Pendant les Rencontres d’Arles, découvrez la programmation de l’ADAGP et notamment :

Mercredi 3 juillet à 14h – Table ronde: « Les dynamiques de l’engagement collectif des professionnels du secteur de la photographie »
34, rue du Docteur Fanton – Arles – Court Fanton.

 

Note de la rédaction :

« Une photo, ça se paie ». C’est exactement le dilemme que nous vivons quotidiennement à L’Œil de la Photographie.
Nous ne payons pas les photographes : nous n’en avons pas les moyens. C’est notre rêve qu’un jour , les abonnements, les agendas, les bannières et les partenariats atteignent un niveau où il sera possible de rétribuer le photographe. Nous n’avons pas atteint ce niveau.

Par contre, vu notre audience : la première mondiale dans notre catégorie, conduit à de belles surprises. Pour exemple, ce mail reçu hier matin :

« Salut,
The edition of L’Oeil de la Photographie, Thursday, June 20, was especially wonderful for me. It introduced me to the work of  Yasuhiro Ishimoto, and immediately I ordered two of his books! »

Jean-Jacques Naudet

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