Virginie Plauchut, photographe française née en 1976, travaille essentiellement en argentique. Entre documentaire et mise en scène, Les disparus est un questionnement de l’autre et de soi. Elle mène depuis plusieurs années un travail autour de l’enfance.
En France, chaque année, un enfant disparaît sans jamais être retrouvé. Ils se prénomment Estelle, Cyril, Jérôme, Marion ou encore Léo, on croise leur visage d’enfant au détour d’une affiche dans les aéroports, les gares ou les commerces.
Les familles vivent depuis des années dans l’attente d’une nouvelle, d’une certitude ou, à défaut, d’un début de piste. Des familles condamnées au pire : ne pas savoir. Des familles qui malgré le temps qui passe, ne baissent pas les bras et gardent l’espoir de revoir un jour leur enfant ou du moins de savoir ce qui est arrivé ce jour-là…
Retrouver les lieux, ces lieux où ils ont été vus pour la dernière fois. Ces paysages ordinaires qui sont liés à la disparition d’un enfant que l’on recherche encore et qui gardent toute l’épaisseur du secret.
En 2013, la disparition de 47 759 mineurs signalés, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. La grande majorité (près de 46 800) de ces mineurs inscrits au Fichier des personnes recherchées (FRP) sont des fugueurs, auxquelles il faut ajouter 379 enfants enlevés ou détournés, le plus souvent par un parent, et 582 disparitions particulièrement inquiétantes. Les cas de disparitions inquiétantes où la piste criminelle est estimée très plausible concernent « 184 enfants ».