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Les coulisses de la Carte blanche PMU avec Benoit Cornu

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20 000 euros, une exposition au Centre Pompidou, un livre aux éditions Filigranes : la Carte blanche PMU soutient la création photographique contemporaine. Entretien avec Benoit Cornu, directeur de la communication du PMU, également président du jury de l’édition 2016.

Comment est née l’idée de la Carte blanche PMU qui fête son 7e anniversaire cette année ?

Jusqu’à la création de cette Carte blanche, nos actions de mécénat étaient essentiellement tournées vers l’hippisme et le patrimoine, donc en lien direct avec l’univers du PMU. Dans les années 2008-2009, nous avons voulu modernisation notre image, loin du cliché du parieur coiffé d’un béret et la cigarette à la bouche. Dès cette époque, nous pensions que la photographie pouvait nous permettre d’y parvenir. Grâce au téléphone, elle était en train de devenir un média du quotidien pour tous. Mais comment réunir les deux univers ? Le hasard a bien fait les choses puisque que nous avons rencontré Diane Dufour et Raymond Depardon qui, à l’époque, travaillaient à la création de l’espace d’exposition du Bal. Cet endroit avait été jusqu’au début des années 1990 le plus grand PMU de France. Cette histoire commune nous a forcément rapprochés !

La Carte blanche a-t-elle évolué depuis sa création ?

Pour les deux premières éditions, il n’y avait pas d’appels à candidature. Avec Diane Dufour, nous avons d’abord eu l’idée de choisir un artiste et de lui proposer de porter son regard sur notre univers. Les deux premiers lauréats ont donc été sélectionnés de manière arbitraire. Le premier fut Malik Nejmi parce qu’il photographie les gens avec bienveillance, ce qui correspondait à notre ambition de montrer la réalité du PMU sans stéréotype. On lui a donné une carte blanche pour photographier nos clients. Le deuxième fut Mohamed Bourouissa, à qui on a demandé de travailler sur le thème des supporters. J’avais été marqué par sa série Périphérique. Finalement, il a fait une autre proposition, autour du papier et c’était vraiment réussi.

Vous avez donc changé de formule à partir de la 3e édition.

Nous nous sommes dits : soyons plus ambitieux en faisant un appel à candidature et choisissons les lauréats avec un jury. Nous avons proposé aux artistes de travailler sur l’univers du jeu et des paris. Nous ne leur imposons aucune contrainte, si ce n’est celle du temps puisque le travail doit être réalisé en un temps assez court.

Vous leur laissez donc une grande liberté d’interprétation du thème.

C’est dans leur intérêt et dans le nôtre. Nous cherchons des artistes qui ne manquent pas de nous surprendre. Ce fut le cas avec Olivier Cablat qui a fait un travail d’archéologue sur notre univers. Surtout, nous sommes fiers de la diversité des approches du thème depuis sept ans, comme en témoignent les travaux de Kourtney Roy, ou encore de Thierry Fontaine l’année dernière. Chacun d’entre eux a posé un regard spécifique sur notre univers et c’est extrêmement riche.

Comme en témoigne encore cette année l’exposition de Anna Malagrida, la lauréate 2016.

Anna Malagrida, quant à elle, a passé énormément de temps avec les joueurs dans deux PMU parisiens. La dimension humaine est très importante dans son travail. Elle est parvenue à capter le lien social qui se crée dans les bars. C’est un des rares endroits où on peut parler à son voisin sans le connaître.

La Carte blanche PMU est-elle vouée à évoluer ?

Nous souhaiterions faire circuler davantage l’exposition. Elle est présente au Centre Georges Pompidou pour trois semaines et ensuite accrochée dans nos bureaux, mais nous souhaiterions aller plus loin encore.

Propos recueillis par Sophie Bernard

Exposition
Cristal House, Anna Malagrida, Centre Pompidou, exposition du 28 septembre au 17 octobre 2016, dans la Galerie de photographies, entrée libre.
Commissariat de Karolina Ziebinska-Lewandowska, assistée de Françoise Vogt et Emmanuelle Etchecopar-Etchart

Livre
Cristal House, anglais et français, co-production Carte blanche PMU, ouvrage conçu par whitepapierstudio, éditions Filigranes, 25 euros

www.carteblanchepmu.fr

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