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Le Questionnaire : Thomas Millet par Carole Schmitz

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Thomas Millet : L’Art du Portrait

Thomas Millet se destinait d’abord à larchitecture avant de devenir l’assistant de Denis Rouvre. En octobre 2000, il part comme photographe de lexpédition « Wanaume » : 170 000 km en Land‐Rover et deux ans de voyage de Paris à Cape Town en passant par le Moyen‐Orient et lAfrique de lEst, suivi dune traversée de lAmérique du Sud. De retour en France, Thomas Millet entame la série des « Portraits cachés », tout en assurant la direction artistique de lEspace Guillaume Expo à Paris. Il se consacre par ailleurs à des projets corporate pour la BNP, les autoroutes SANEF ou encore Dexia, et conçoit notamment la pochette de lalbum Well drive home backwards du groupe électro‐pop Cocosuma. Ses « Portraits cachés » sexposent ensuite à Paris puis à Arles, mais Thomas Millet poursuit également ses activités de muséographie au mémorial Charles de Gaulle de Colombey‐les‐Deux‐Églises, pour la forêt de Jupille (Sarthe) puis dans le cadre de lexposition du centenaire de Paul Ricard à Marseille et sur l’île des Embiez (Var). Il mene en parallèle un travail sur les routes et la mobilité dans le monde, entame un nouveau tour du monde entre 2009 et 2010, voyage au cours duquel il entame la série « Sans gravité ».

En 2011, il crée avec Carla Talopp plasticienne, illustratrice, designer textile et graphique, Karma Milopp studio et s’établie dans le Gers. Depuis 2017, tous deux revisitent lart du portrait de famille. Pour ce faire, ils déjouent les codes traditionnels, les modèles prennent ainsi la pose devant les toiles aux motifs inattendus de jungle ou de fonds sous-marins imaginées par Carla avant d’être ré-éclairés par Thomas. Résultat, des images pleine de poésie et de gaieté.

 

Instagram : thomasmillet77

 

Votre premier déclencheur photographique ?
Thomas Millet : J’ai commencé à faire de la photo dans mes premières années d’école d’architecture, je passais plus de temps au labo noir et blanc qu’en amphi. Très vite après j’ai rencontré Denis Rouvre que j’ai assisté pendant 1 an. Le voir travailler a été décisif.

L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?
Thomas Millet : Salgado a un parcours de vie incroyable, et ses images sont magnifiques. Les photographes du collectif Tendance floue.

L’image que vous auriez aimé réaliser ?
Thomas Millet : Celles de Thomas Pesquet depuis l’espace. Les Beatles traversant Abbey Road.

Celle qui vous a le plus ému ?
Thomas Millet : Une photo de Tim Walker d’un arbre dans une salle de bain.

Celle qui vous a mis en colère ?
Thomas Millet : Toutes les images de guerre.

Une image clé de votre panthéon personnel ?
Thomas Millet : Autoportrait en train de sauter nu dans le Salar de Uyuni. Cette image a clôturé mon tour du monde, c’était la synthèse parfaite de ce voyage : une sensation de totale liberté et d’énergie vitale. Ça a été de début d’une longue série photographique qui a abouti sur un livre « Sans gravité » (Ed. La Martinière).

Un souvenir photographique de votre enfance ?
Thomas Millet : Mon grand-père faisant notre portrait mon frère et moi, toujours au même endroit année après année, en Bretagne.

Sans limite de budget, quelle serait l’œuvre que vous rêveriez d’acquérir ?
Thomas Millet : J’aimerais beaucoup vivre avec un oeuvre de George Rousse, Philippe Ramette ou Dijikstra Rineke.

Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Thomas Millet : Curiosité et empathie.

Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Thomas Millet : Etre au bon endroit au bon moment … la chance.

La personne que vous aimeriez photographier ?
Thomas Millet : En temps que portraitiste j’adore toute typologie de visage, j’aime être face aux gens qui n’ont pas l’habitude d’être photographiées. A travers le Studio Nomade, que j’ai créé avec ma compagne l’artiste Carla Talopp, nous réalisons des portraits d’une diversité très enrichissante tant du point de vue humain qu’artistique. Au départ nous nous adressions aux familles autour de nous, aujourd’hui le projet nous amène à traverser les frontières, du centre social de notre commune à une communauté de femmes indiennes dans le Kérala, en passant par le festival Portrait(s) à Vichy (2018).

Un livre de photos indispensable ?
Thomas Millet : The others, d’Olivier Culmann.

L’appareil photo de votre enfance ?
Thomas Millet : Mon père m’a amené dans un magasin de jouets afin d’acheter un cadeau pour un enfant de mon âge. J’ai choisi un appareil photo Fisher Price bleu et jaune. Il m’était en réalité destiné. J’avais 6 ans et j’ai été tellement surpris. Mon père est décédé peu de temps après.

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Thomas Millet : Un Canon.

Votre drogue préférée ?
Thomas Millet : Le cannabis … Le voyage.

Le meilleur moyen de déconnecter pour vous ?
Thomas Millet : Le bricolage ! Nous vivons dans un ancien corps de ferme dans le Gers et la rénovation est sans fin… mais j’y trouve mon compte, tout en revenant finalement à mes premières amours, l’architecture !

Quelle est votre relation avec l’image ?
Thomas Millet : Permanente, j’observe énormément les gens, les paysages. Je suis un contemplatif.

Votre plus grande qualité ?
Thomas Millet : Ce n’est pas à moi de répondre à cette question. J ‘espère être une personne sympathique.

Votre dernière folie ?
Thomas Millet : Me baigner (nu, bien entendu) dans un lac gelé dans les Pyrénées le week-end dernier.

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Thomas Millet : Un arbre.

Le travail que vous n’auriez pas aimé faire ?
Thomas Millet : Un travail répétitif où les jours se ressemblent.

Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Thomas Millet : Depuis 10 ans j’ai entamé une série au long cours où je fais intervenir ma propre famille. Nous nous lovons dans le paysage au gré de nos errances. C’est une série qui parle de la relation au corps, à la nature, au lien humain. C’est le projet Love.

Quelles sont, selon vous, les passerelles entre la photographie et le design ?
Thomas Millet : L’harmonie de la composition.

La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Thomas Millet : J’ai beaucoup voyagé de mes 20 ans à mes 35 ans, J’aimerais beaucoup rencontrer les derniers peuples primaire d’Amazonie ou les Inuïts s’il en existe encore.

L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Thomas Millet : N’importe où, tant que je suis avec les gens que j’aime

Votre plus grand regret ?
Thomas Millet : Je n’en ai pas.

En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, Tik Tok ou Snapchat et pourquoi ?
Thomas Millet : Je ne suis pas très actif sur les réseaux sociaux, je regarde un peu Instagram mais beaucoup trop à mon goût.

Couleur ou N&B ?
Thomas Millet : Couleur.

Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Thomas Millet : Les 2 ensemble.

Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
Thomas Millet : Rio de Janeiro.

Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Thomas Millet :…. Non merci je préfère le laisser là où il est.

Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Thomas Millet : Alain Damasio, Claire Nouvian, Fabcaro.

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Thomas Millet : Il y aune image de Philippe Ramette dans laquelle il marche à la verticale sur une falaise Pour moi le monde ne va pas si mal c’est l’homme qui ne sait pas comment se positionner dessus.

Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Thomas Millet : Du bon sens.

Si vous deviez tout recommencer ?
Thomas Millet : Ce serait dommage.

Le mot de la fin ?
Thomas Millet : Merci.

 

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