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Le Questionnaire : Sylvie Castioni par Carole Schmitz

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Sylvie Castioni : Vérité et Liberté

Après des études à l’Université d’Arts plastiques de Lyon, Sylvie Castioni fait ses premiers pas dans la mode en travaillant pour la presse internationale et notamment pour Vogue, puis, très vite ses portraits seront publiés dans Elle, Harper’s Bazaar, Numéro ou encore Glamour…
En 2010, elle croise la route de l’actrice Léa Seydoux. Une rencontre qui s’avèrera déterminante. En effet leurs séries de photos réalisées avec peu d’artifices déclenchent chez Sylvie l’envie de se spécialiser dans les portraits intimes de célébrités. Résultat : des images qui interrogent la femme et sa représentation. Dans sa quête de vérité et de liberté, elle cherche à donner une dimension profonde et plus spirituelle du corps des femmes. Des images que Sylvie expose régulièrement à Paris et New-York.

En Mai 2022 elle est co-autrice d’une série documentaire de 14 portraits de réalisatrices de cinéma “De l’Ombre à la Lumière” diffusée sur les chaines de France télévisions durant le Festival de Cannes. Aventure qu’elle reproduit cette année.

A suivre donc.

 

Website : www.sylviecastioni.com
Instagram : sylviecastioni

 

Votre premier déclic photographique ?
Sylvie Castioni : C’était vers 8 – 10 ans, j’étais une enfant introvertie, je n’aimais pas le monde qui m’entourait je le trouvais hostile. Je me suis réfugiée dans mon regard sur ce monde pour me sentir en sécurité.

L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?
Sylvie Castioni : Marylin Monroe, elle est l’incarnation Féminine de tout un système patriarcal qui projetai sur elle ses fantasmes et ses attentes. Elle en est morte et aujourd’hui je m’interroge sur la place des icones et des muses dans l’histoire. Les représentations de la figure féminine sont le cœur même de mon travail sur l’image.

L’image que vous auriez aimé réaliser ?
Sylvie Castioni : La première photographie du monde « Point de vue de la fenêtre du Gras » de Niépce l’inventeur du procédé.

Celle qui vous a le plus émue ?
Sylvie Castioni : Celle que j’ai faite de ma fille et son père le premier jour de sa vie. C’était il y a 25 ans.

Celle qui vous a mis en colère ?
Sylvie Castioni : La photographie volée de la princesse Diana à l’annonce de la mort de son père.

Une image clé de votre panthéon personnel ?
Sylvie Castioni : J’en ai plusieurs : des portraits de femmes engagées : Simone de Beauvoir, Jeanne d’Arc, Olympe de Gouge, George Sand, Lauren Bastide … et j’espère un jour avoir le mien !

Un souvenir photographique de votre enfance ?
Sylvie Castioni : La couverture du magazine photo de juin 1994 de Ellen Von Unwerth qui représente Eva Erzigova. J’étais adolescente et j’ai grandi en m’identifiant à ces femmes dont j’admirais la beauté. Dans les années 90, les « super models » envahissaient les médias…

L’image qui vous obsède ?
Sylvie Castioni : Une image que l’on ne regarde pas avec les yeux mais le cœur. Celle où l’on ressent une femme dans sa puissance, sa magie et sa justesse.

Sans limite de budget, quelle serait l’œuvre que vous rêveriez d’acquérir ?
Sylvie Castioni : La Vénus de Milo exposée au Louvre. Elle s’inscrit dans l’histoire des représentations de la figure féminine. C’est sur cette base que bon nombre d’œuvres photographiques de femmes se sont inspirées dans nos sociétés modernes.

Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Sylvie Castioni : La qualité majeure est pour ma part la réceptivité à l’invisible, la disponibilité pour capter l‘essence au-delà des apparences.

Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Sylvie Castioni : Une image qui touche l’inconscient et fait évoluer la conscience collective.

La personne que vous aimeriez photographier ?
Sylvie Castioni : Kim Kardashian. J’aimerais la photographier sans artifices.

Un livre de photos indispensable ?
Sylvie Castioni : « The atlas of Beauty »

L’appareil photo de votre enfance ?
Sylvie Castioni : J’utilisais des appareils jetables, je viens d’une famille modeste . J’ai eu mon premier boitier à 18 ans quand je suis rentrée à l’université. C’était une autre époque ou la patience était de mise car pour voir les développements, on devait attendre deux semaines.

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Sylvie Castioni : Un Canon EOS 5 D mark 4. Je suis pro Canon depuis 20 ans, c’est difficile de changer les habitudes .

Votre drogue préférée ?
Sylvie Castioni : Danser. Danser. Danser.

Le meilleur moyen de déconnecter pour vous ?
Sylvie Castioni : Pratiquer la trans en dansant, Çà m’aide à me re-connecter.

Quelle est votre relation avec l’image ?
Sylvie Castioni : Elle est paradoxale, l’image me permet, tout en explorant mes zones d’ombres, de révéler la beauté du monde. Elle est la maladie et le remède.

Votre plus grande qualité ?
Sylvie Castioni : L’espoir.

Votre dernière folie ?
Sylvie Castioni : Je suis partie seule au japon pour découvrir une autre culture, j’ai cherché du travail sur place, un agent et finalement j’ai travaillé régulièrement la bas durant 10 ans .

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Sylvie Castioni : Un dinosaure, n’oublions pas notre condition de simple mortel. On peut nous aussi disparaitre.

Le travail que vous n’auriez pas aimé faire ?
Sylvie Castioni : Si je pense au travail professionnel celui qui fait gagner sa vie, je dirais tous ceux qui n’apportent pas de la joie et du plaisir et qui se vivent dans la contrainte sans alignement avec sa raison d’être. J’ai beaucoup de chance, j’ai choisi un métier qui me nourrit à tous les niveaux.

Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Sylvie Castioni : Je suis plutôt quelqu’un de raisonnable et la simplicité et l’authenticité sont au cœur de mon approche. Mon extravagance se situe dans le fait que je m’autorise à ne pas en avoir.

Quelles différences entre photographie et photographie d’art ?
Sylvie Castioni : La photographie devient art quand elle délivre un message profond, quand elle s’engage à faire avancer l’humanité. L’art regroupe les œuvres humaines destinées à toucher les sens et les émotions du public. Étant donné que pour moi toutes les photos racontent quelque chose et touchent à un endroit, elles sont toutes de l’art.

La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Sylvie Castioni : Je rêve de découvrir le Pérou, et de faire l’ascension du Machu Picchu. Mon enfance a été marquée par le dessin animé « Les Cités d’Or ». Les civilisations anciennes disparues me fascinent.

L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Sylvie Castioni : Les bras de mon amoureux.

Votre plus grand regret ?
Sylvie Castioni : Je regrette de ne pas être avoir des supers pouvoirs et d’être immortelle afin de profiter de la vraie rencontre entre les hommes et les femmes qui pour moi n’a pas eu encore lieu. On vit dans une société où l’inégalité des genres existe encore et quand çà arrivera je serais probablement morte.

En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, Tik Tok ou Twitter ?
Sylvie Castioni : Snapchat et pourquoi ? Instagram s’est le seul que je maitrise ! Et surtout je passe déjà suffisamment de temps sur celui-ci pour ne pas me rajouter d’autres contraintes.

Couleur ou N&B ?
Sylvie Castioni : Le N&B sans hésiter.

Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Sylvie Castioni : Peu importe pourvu qu’il n’y ai qu’une source de lumière identique à celle du soleil.

Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
Sylvie Castioni : Il y en a plusieurs, Pompéi la ville ensevelie par l’éruption du volcan ou toutes celles disparues ! Héracleion ville d’Égypte engloutie par l’eau. Finalement toutes celles disparues !

Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Sylvie Castioni : Je lui demanderais de poser pour moi. Je le cherche depuis toujours dans mon travail et j’ai l’impression de le connaitre mais je n’ai jamais percé son mystère.

Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Sylvie Castioni : Toutes les femmes inspirantes et inspirées qui m’entourent.

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Sylvie Castioni : La nouvelle fusée SpaceX

Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Sylvie Castioni : Le respect du vivant qui n’est pas compatible avec la société capitaliste actuelle.

Si vous deviez tout recommencer ?
Sylvie Castioni : Je referais le même parcours de vie avec les mêmes épreuves. Chaque expérience aussi difficile soit elle nous permet de grandir et de trouver son chemin.

Le mot de la fin ?
Sylvie Castioni : Il n’y a ni fin ni début, tout est en mouvement perpétuel. C’est le flux de la vie ….

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