Voilà plus de quarante ans que ce portraitiste côtoie parmi les plus grandes stars françaises… et internationales. De Sting à John Malkovich en passant par Alain Passard, Samuel Le Bihan ou plus récemment Francois Hollande, tous un jour ont passé la porte de son studio parisien pour en ressortir avec une image instinctive d’ou émane ces incroyables émotions que Stéphane de Bourgies sait si bien capter.
Tout a commencé très tôt pour le photographe. Il n’a que 16 ans lorsqu’il rencontre le styliste italien Nino Cerruti, qui le charge de photographier l’ensemble de sa collection. Chanel ou encore Saint-Laurent suivront, mais c’est surtout au contact du photographe Henry Coste que le jeune artiste fait une avancée majeure dans son travail : en découlera en effet sa maîtrise du portrait, notamment noir et blanc. À 23 ans à peine, Stéphane de Bourgies entamait ainsi son travail autour de cette technique. Elle allait non seulement devenir sa signature, mais aussi lui offrir un succès immédiat.
S’il voit la vie en noir et blanc, il n’en est pas moins optimiste et toujours souriant, et ce malgré les moments extrêmement difficiles qui ont jalonné sa vie, particulièrement ces dernières années. Sincère, Stéphane est aussi très attachant et d’une grande sensibilité. Il s’intéresse aux gens et va chercher par le biais de sa caméra leurs émotions les plus intimes donnant à ces portraits en mouvement une force très particulière.
Carole Schmitz : Votre premier déclic photographique ?
Stéphane de Bourgies : Les images de Jeanloup Sieff. Il a été le premier photographe qui m’a inspiré et donné envie de faire des photos.
Carole Schmitz : L’homme d’images qui vous inspire ?
Stéphane de Bourgies : Sans hésiter je dirais à égalité Richard Avedon et Irving Penn. Pour moi, il y a eux et ensuite les autres. Ce qui émane de leur travail respectif est vertigineux, la simplicité du fond de leurs studios, cette magie dans la direction de leurs modèles, c’est époustouflant. En photo, il n’y a pas de son et pas d’odeur, il ne reste donc qu’une seule chose c’est le contour, les lignes, les formes et le regard bien entendu.
Carole Schmitz : L’image que vous auriez aimé faire ?
Stéphane de Bourgies : Le portrait de Karl Lagerfeld par Mondino qui est le photographe français que j’admire. Sur cette image Karl Lagerfeld est totalement décalé ce qui lui donne toute cette puissance.
Carole Schmitz : Celle qui vous a le plus ému ?
Stéphane de Bourgies : Le portrait de Richard Avedon par Irving Penn, ou encore celui de Andy Warhol par Richard Avedon. Ce sont pour moi de sublimes images.
Carole Schmitz : Et celle qui vous a mis en colère ?
Stéphane de Bourgies : Je ne suis pas un homme qui éprouve de la colère de manière générale, donc aucune photo ne me met en colère. Certaines peuvent tout au plus me décevoir… car celui ou celle qui les a faite aurait pu mieux faire.
Carole Schmitz : La qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Stéphane de Bourgies : Que signifie être un bon photographe ? Les critères varient selon votre « spécialité ». Pour être un bon portraitiste par exemple, je pense qu’il est nécessaire d’être ouvert aux autres, d’être curieux, à l’écoute et à l’aise quelque soit la personne en face de vous.
Carole Schmitz : Le secret de l’image parfaite, si elle existe ?
Stéphane de Bourgies : C’est très subjectif, car l’image parfaite n’est pas la même pour tout le monde. En ce qui me concerne, je dirais qu’il faut un équilibre, que l’image tienne et qu’il en émane une vraie énergie.
Carole Schmitz : L’appareil photo de vos début ?
Stéphane de Bourgies : Vers l’âge de 11 ans j’ai eu un Instamatic Kodak. Puis vers 14 ans un Lubitel 2, un appareil russe, et plus tard un Zénith qui était également un appareil russe.
Carole Schmitz : Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Stéphane de Bourgies : Depuis 1983, date à laquelle j’ai ouvert mon studio, je suis très attaché à l’Hasselblad. Bien évidemment au fils des années je suis passé de l’argentique au numérique. C’est l’appareil qui est parti sur la lune et qui s’est ensuite retrouvé dans tous les plus grands studios à travers le monde. C’est la Rolls des appareils photos, il est mythique !
Carole Schmitz : Votre drogue favorite ?
Stéphane de Bourgies : L’image et les gens.
Carole Schmitz : Votre plus grande qualité ?
Stéphane de Bourgies : Si j’en crois ce que l’on dit de moi, ce serait la résilience et l’altruisme.
Carole Schmitz : Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Stéphane de Bourgies : Picsou (rires). Je dirais peut-être Charlie Chaplin ou Walt Disney.
Carole Schmitz : Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Stéphane de Bourgies : Gestionnaire de comptes.
Carole Schmitz : Votre plus grande extravagance en tant que photographe ?
Stéphane de Bourgies : Elle est à venir !
Carole Schmitz : Votre plus grand regret ?
Stéphane de Bourgies : Toutes ces personnalités que j’aurais adoré photographier tels Karl Lagerfeld, Johnny Halliday, Ray Charles et bien d’autres.
Carole Schmitz : Instagram ou snapchat ?
Stéphane de Bourgies : Instagram. Je poste beaucoup et je trouve que c’est un outil interessant lorsqu’on s’en sert intelligemment.
Carole Schmitz : Couleur ou N&B ?
Stéphane de Bourgies : N&B évidemment.
Carole Schmitz : Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Stéphane de Bourgies : Lumière artificielle.
Carole Schmitz : Si Dieu existait lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Stéphane de Bourgies : Je lui demanderais évidemment de poser pour moi.
Carole Schmitz : L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Stéphane de Bourgies : La page blanche, car avec elle tout est possible.
Instagram : stephanedebourgies
Site web : bourgies.com
Actu : En exclusivité pour le Shack à Paris, Stéphane de Bourgies a créé 5 coffrets composés chacun de 10 photos d’exception, portraits de personnalités, magnifiques nus et prises de vues végétales. shop.leshack.fr