Le Questionnaire : Roland Neveu par Carole Schmitz
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Roland Neveu : Entre Conflits et Hollywood
C’est en 1973, que Roland Neveu quitte la Bretagne et s’envole pour le Cambodge où la guerre fait alors rage. deux ans plus tard, alors qu’il travaille pour l’agence Gamma, il immortalisa la chute de Phnom Penh assiégée par les Khmers Rouges qui le fit définitivement entrer dans la cours des grands. La motivation chevillée au corps, il se spécialise tout naturellement photographe de guerre et couvrira les conflits aux quatre coins du globe pour les plus grands magazines parmi lesquels Newsweek, Paris Match ou encore Time Magazine. Outre son travail en Asie du Sud-Est, il a également couvert les réalités fracturées de l’Afghanistan, du Liban, de l’Ouganda ou encore du Salvador. En 1979, il rejoint Gamma Liaison à New-York.
Quelques années plus tard, il s’envole pour Los Angeles, une destination qui marque un nouveau tournant dans sa vie puisqu’il devient photographe de plateau à Hollywood. Cinq années durant, il travaillera aux cotés de réalisateurs tels Oliver Stone, Ridley Scott ou encore Brian de Palma pour ne citer qu’eux.
Le virus du grand reportage ne l’ayant jamais quitté, Roland Neveu continue en parallèle de sillonner la planète pour couvrir la chute de Ceausescu en Roumanie, la répression de Tian An Men en Chine, mais aussi la crise des réfugiés kurdes, la guerre d’Afghanistan ou encore la rébellion touarègue en Afrique.
En 1992, l’appel de l’Asie se faisant le plus fort et il part s’installer à Bangkok où il se met à travailler avec la famille de son épouse thaïlandaise, dans la production télé et cinéma. Ensuite, il crée Asia Horizons Books, une société spécialisée dans l’édition de guides touristiques et de beaux-livres
Pratiquement 50 ans après ses débuts son nom reste une référence du grand reportage et la passion de l’image est toujours aussi vive.
Carole Schmitz : Votre premier déclic photographique ?
Roland Neveu : Je crois ne pas m’en souvenir! C’était avec un appareil genre Kodak 126…
L’homme d’images qui vous inspire ?
RN : Au début, Giles Caron puis Don McCullin…
L’image que vous auriez aimé faire ?
RN : Le photo de Nixon sortant de son avion (campagne électorale) par Raymond Depardon.
Celle qui vous a le plus ému ?
RN : Le massacre au Bangladesh par Michel Laurent.
Et celle qui vous a mis en colère ?
RN : L’exécution d’un Vietcong à Saigon en 68 par Eddie Adams.
La qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
RN : Perspicace ou patient (il y en a beaucoup).
Le secret de l’image parfaite, si elle existe ?
RN : Il n’y a pas de secret, il ya seulement des images extra-ordinaires!
L’appareil photo de vos début ?
RN : Nikkormat.
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
RN : Nikon Z7.
Votre drogue favorite ?
RN : Le café.
Votre plus grande qualité ?
RN : La patience.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
RN : On n’a plus besoin de billets de banque…
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
RN : Je ne sais pas encore.
Votre plus grande extravagance en tant que photographe ?
RN : Les jours à ne rien faire.
Votre plus grand regret ?
RN : Il y en a pas mal: de ne pas osé devenir photo-reporter plus tôt!
Instagram, Tik Tok ou snapchat ?
RN : Insta.
Couleur ou N&B ?
RN : Les deux.
Lumière du jour ou lumière artificielle ?
RN : La lumière!
Si Dieu existait lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
RN : Un grand shoot sur un nuage avec une 8×10 et des réflecteurs (il y a déjà le soleil)…
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
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