John Rankin Waddell alias Rankin : En phase avec l’air du temps
Rankin est une icône de la photographie contemporaine dont l’œuvre a transcendé les frontières et les générations. Connu pour son style audacieux et son approche novatrice, il a photographié certaines des personnalités les plus emblématiques de notre époque, des stars de la musique et du cinéma aux leaders d’opinion et aux modèles de renommée mondiale.
Depuis ses débuts avec le magazine Dazed & Confused, cofondé avec Jefferson Hack, Rankin a toujours su capturer l’essence de ses sujets avec une franchise et une sensibilité qui lui sont propres. Son travail, qui va de la photographie de mode à des projets plus personnels et intimes, révèle une capacité unique à raconter des histoires puissantes à travers l’objectif de son appareil photo.
Au cours de ce questionnaire, nous allons découvrir de multiples facettes de la personnalité de Rankin, ses inspirations, ses techniques et sa vision de l’art photographique, en plongeant dans un univers fascinant, où chaque image est une invitation à voir le monde sous un nouvel angle.
Website : www.rankinphoto.co.uk
Votre premier déclic photographique ?
Rankin : Je dirais que ce fut probablement à l’âge de 16 ou 17 lorsque j’ai vu une couverture de ELLE Grande Bretagne que j’ai trouvé incroyablement moderne. Et puis il y a eu cette photo réalisée par Gert Mankowitz qui à fait la couverture de l’album du groupe de rock The Jam.. Une image extraordinaire.
L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?
Rankin : Je ne suis devenu photographe qu’à l’âge de 20 ans. Au préalable, en sortant de la projection du film Top Gun avec l’un de mes amis, lui a voulu devenir pilote, et il l’est devenu, et moi j’ai voulu devenir réalisateur et je suis devenu photographe. C’est ce film de Tony Scott, dont je suis un grand fan, qui m’a permis de réaliser que je voulais être créatif.
L’image que vous auriez aimé réaliser ?
Rankin : La photo de Mick Jagger par David Montgomery.
Celle qui vous a le plus ému ?
Rankin : N’importe quelle image de Don McCullin.
Et celle qui vous a mis en colère ?
Rankin : N’importe quelle image de Tyler Shields m’agace.
Quelle est selon vous l’image qui a changé le monde ?
Rankin : Je n’en ai aucune de précise en tête, mais il est certain que le travail du photographe Don McCullin a eu un vrai impact sur le monde.
Et celle qui a changé votre monde ?
Rankin : Un autoportrait que j’ai réalisé à l’âge de 21 ans.
Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans une image ?
Rankin : Il y a deux choses qui m’intéressent dans une image : Ce qu’elle me fait resentir et quelle réflexion elle suscite en moi.
Quelle est la dernière photo que vous avez prise ?
Rankin : C’était une image test relative à une idée pour un projet en cours.
Une image clé dans votre panthéon personnel ?
Rankin : Une photo de mes parents.
Un souvenir photographique de votre enfance ?
Rankin : Si je suis devenu photographe, c’est en partie parce que je n’avais pas vraiment de souvenirs photographiques de mon enfance. La photo c’est un peu la mémoire de nos vies. Donc, en cherchant bien, me revient à l’esprit cette photo de moi assis sur le toit de la voiture de mon père alors que nous partions en vacances.
Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Rankin : Aimer ses sujets.
Le secret de l’image parfaite, si elle existe ?
Rankin : Celle qui vous fait ressentir des émotions.
La personne que vous aimeriez photographier ?
Rankin : Je n’ai pas ce genre de désir.
Un livre de photographie indispensable ?
Rankin : « Sur la Photographie » de Susan Sontag.
L’appareil photo de votre enfance ?
Rankin : Un Yashika.
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Rankin : J’utilise différents appareils de différentes marques.
Comment choisissez-vous vos projets ?
Rankin : En fonction de mon intuition, et si mon intuition me dit d’y aller mon cerveau suit !
Comment décririez-vous votre processus créatif ?
Rankin : Généralement chaotique, mais c’est souvent du chaos que naissent les plus belles choses. Tous ceux qui me connaissent savent que c’est dans les situations les plus chaotiques que je suis le plus calme.
Un projet à venir qui vous tient particulièrement à cœur ?
Rankin : Pour être sincère avec vous, je pense que je n’ai pas encore tout à fait muri le projet qui potentiellement me tient le plus à cœur…je suis encore en phase de recherche. C’est donc une sorte de work in progress !
Votre drogue préférée ?
Rankin : Prendre des photos.
Quelle est votre relation avec l’image ?
Rankin : Amour / Haine.
Par qui aimeriez-vous être photographié ?
Rankin : Richard Avedon.
Votre dernière folie ?
Rankin : Je préfère ne pas en parler !
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Rankin : Il n’y en a pas.
Quelle est la question que je pourrais vous poser et qui vous rendrait fou ?
Rankin : La question qui m’agace le plus et que l’on me pose souvent est : « Quelle est la personnalité publique que vous rêveriez de photographier ? ».
Aïe… je vous l’ai posé …
Rankin : (Rire). C’est juste, mais le reste de vos questions sont si intéressantes que je ne vous en ai pas tenu rigueur !
Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Rankin : Voyager en Business.
Quelle est la dernière chose que vous avez faite pour la première fois ?
Rankin : J’adore cette question. Je la trouve excellente, mais la vérité est qu’en ce qui me concerne je ne m’en souviens pas ! Alors au hasard, je vous dirai que j’ai probablement utilisé une application que je n’avais jamais utilisé auparavant.
La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Rankin : La Chine que je trouve fascinante.
L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Rankin : Amalfi.
Votre plus grand regret ?
Rankin : Un shooting que j’ai réalisé il y a longtemps pour le New York Time et dont après coup je n’étais pas satisfait du tout.
En matière de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, TikTok ou Snapchat et pourquoi ?
Rankin : Je ne suis pas très réseaux sociaux, mais j’utilise Instagram qui me semble le plus adapté à mon travail.
Couleur ou noir et blanc ?
Rankin : Les deux.
Lumière naturelle ou artificielle ?
Rankin : Cela va en surprendre plus d’un mais je dirai la lumière du jour.
Quelle ville pensez-vous être la plus photogénique ?
Rankin : J’hésite entre Paris et Rome…
Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Rankin : Je lui demanderai de poser pour moi.
Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Rankin : Un diner en tête à tête avec Charlie Chaplin me rendrait fou de joie. C’est un personnage étonnant qui me fascine beaucoup.
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Rankin : Phillip Toledano a sorti un livre « Another America » avec rien que des images créées avec l’intelligence artificielle. Cela représente à mon sens l’image parfaite de l’état actuel de notre mode.
Que manque-t-il dans le monde d’aujourd’hui ?
Rankin : L’empathie, la patience, et le manque.
Si vous deviez tout recommencer ?
Rankin : Je ne serais pas photographe c’est sûr, car il y en a trop aujourd’hui, je serais donc réalisateur.
Qu’aimeriez-vous que l’on dise de vous après…
Rankin : Sans doute que j’ai fait de mon mieux ! En tout cas j’ai essayé. Mais en réalité si je suis honnête avec moi-même, je me fiche pas mal de ce que les autres pensent de moi .
Un dernier mot ?
Rankin : La photo est l’amour de ma vie.
