Odile Vuillemin : Explorer le monde
Vous la connaissez sans doute comme actrice, mais entre deux tournages, Odile Vuillemin, primée plusieurs fois, s’adonne également depuis plusieurs années, à une autre de ses passion : la photographie. Ainsi au cours de voyages en solitaire, qu’elle considère comme des expériences immersives, dans des contrées dites extrêmes, qu’elle choisit « sans bien savoir pourquoi », cette ethnologue dans l’âme parcourt le monde pour découvrir d’autres rives.
Il n’y a dans ses choix aucune volonté d’extrême à la base, juste l’appel d’un pays. Et si elle aime bien partir toute seule, c’est avant tout pour oublier son bagage culturel et facilité la rencontre avec l’autre.
En somme, Odile Vuillemin a toujours aimé se confronter au monde et à elle-même. De ses explorations elle a ainsi tiré un récit « Latitudes » (publié chez Michel Lafon) drôle et poétique en mots et en images. Elle capture l’essence de ce qu’elle voit, des gens qu’elle croise sur son chemin, des petits bout de vie, d’angoisses ou de rires. Ses images sont une ode à la beauté et à la diversité du monde.
Instagram : odilevuillemin
Votre premier déclic photographique ?
Odile Vuillemin : Je devais avoir entre 8 et 10 ans, c’était en vacances à l’Ile d‘Oléron. On m’avait mis un appareil entre les mains et j’ai commencé à photographier les crabes et les homards que nous venions d’acheter. En revanche la passion pour l’image m’est venue plus tard, probablement sur les plateaux de tournage. En aimant les cadres je me suis forgée naturellement mon propre oeil. J’aime choisir ma parcelle de réalité, ce que je fais aussi dans mes personnages à l’écran. Puis mes voyages ont également apporté leurs pierres à cet édifice. C’est là que j’ai enfin accepté l’idée d’aimer la photographie et de vouloir en faire sérieusement. Je me suis donc achetée un appareil digne de ce nom et j’ai demandé conseil à un photographe de plateau avec qui je m’entends bien. Ce qui m’a permis, enfin, de m’amuser avec l’objet.
L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?
Odile Vuillemin : Sans hésiter Steve McCurry, mêmes peut être ce n’est pas vraiment originale comme réponse. Mais aimant les voyages et ayant une formation d’ethnologue, j’ai toujours aimé la force qui émane de ses images.
L’image que vous auriez aimé réaliser ?
Odile Vuillemin : « Earth rise » une photographie prise par William Anders le 24 décembre 1968, durant la mission d’Apollo 8 vers la Lune. Le cliché et l’expérience sont juste dingues.
Celle qui vous a mis en colère ?
Odile Vuillemin : N’importe quelle image de guerre.
Sans limite de budget, quelle serait l’œuvre que vous rêveriez d’acquérir ?
Odile Vuillemin : En photographie, probablement un ou deux Doisneau. Il a toujours su avec humour, rendre iconiques des moments simples de la vie. Et sinon, un Norman Rockwell. Chacune de ses oeuvres est tellement incroyable.
Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Odile Vuillemin : Le regard sur les choses et la vie.
Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Odile Vuillemin : L’instant sans aucun doute. Car l’instant provoque une émotion.
La personne que vous aimeriez photographier ?
Odile Vuillemin : J’aurai adoré photographier Mandela !
Un livre de photos indispensable ?
Odile Vuillemin : N’importe lequel de Steve McCurry où de T
L’appareil photo de votre enfance ?
Odile Vuillemin : Un Kodak XTRA
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Odile Vuillemin : Un Fuji X30
Votre drogue préférée ?
Odile Vuillemin : Les voyages.
Le meilleur moyen de déconnecter pour vous ?
Odile Vuillemin : Etre seule et voyager. C’est pour moi le meilleur moyen d’aller à la rencontre des autres et de m’immerger dans d’autres cultures.
Quelle est votre relation avec l’image ?
Odile Vuillemin : En tant qu’actrice, il est assez particulier sans être « control freak » de mon image. Mais je ne suis pas forcement hyper à l’aise face à un appareil photo.
Votre plus grande qualité ?
Odile Vuillemin : La persévérance.
Votre dernière folie ?
Odile Vuillemin : Je ne vais pas vous redire qu’il s’agit d’un voyage (rires)… Je dirais donc que ce fut de m’offrir un trench Burberry.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Odile Vuillemin : Des arbres.
Le travail que vous n’auriez pas aimé faire ?
Odile Vuillemin : Inspecteur des impôts ou encore policier.
Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Odile Vuillemin : Peut être de m’être mise à la photo sérieusement.
La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Odile Vuillemin : La Mongolie, le Pérou, le Japon, la Bolivie… et la liste est longue.
L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Odile Vuillemin : Londres, c’est une ville refuge pour moi.
Votre plus grand regret ?
Odile Vuillemin : Ne pas être partie étudier aux Etats-Unis après le lycée.
En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, Tik Tok ou Snapchat et pourquoi ?
Odile Vuillemin : Comme tout le monde j’utilise Instagram, je scroll beaucoup hélas. A mon grand désespoir, je trouve cela très addictif et très déconnecté du réel. A mon sens les réseaux sociaux font l’apologie du néant, sont déconnectés du réel et déshumanisent tout. C’est aussi la raison pour laquelle je refuse les interviews par mails.
Couleur ou N&B ?
Odile Vuillemin : Couleur.
Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Odile Vuillemin : Lumière du jour, car je suis contre les artifices. D’ailleurs je retouche très peu mes photos.
Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
Odile Vuillemin : New York bien entendu. Mais l’est-elle vraiment ou parce que nous l’avons décidé ? Telle est la vraie question. Et je rajouterai également Jodhpur.
Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Odile Vuillemin : Je ne suis pas très selfie à vrai dire. Pour moi Dieu est dans les détails. Je ferais donc quelques macros.
Votre devise ?
Odile Vuillemin : « Je ne suis pas né pour un petit coin de terre ma patrie c’est le monde entier » une phrase de Seneque sur laquelle je me suis beaucoup construite. Elle est tirée des de Lettres à Lucilius.
Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Odile Vuillemin : Katia et Maurice Krafft, Nelson Mandela, Kate Winslet, Thomas Pesquet, Helen Mirren, Seneque, Claude Levy-Strauss et Israel Kamakawiwoʻole
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Odile Vuillemin : Un trou noir.
Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Odile Vuillemin : De la ré-humanisation, de la bienveillance, une reconnections à la nature et à la vraie vie pour donner du sens aux choses. « Laissons le Terre nous soigner. », comme dirait
Si vous deviez tout recommencer ?
Odile Vuillemin : Je ne changerais pas grand chose en fait. Mais je travaillerais peut-être un peu plus la confiance en moi.
Le mot de la fin ?
Odile Vuillemin : Merci !