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Le Questionnaire : Michel Di Maggio par Carole Schmitz

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LA PHOTOGRAPHIE EST UN POINT DE VUE

C’est vers 14 ans,  que Michel Di Maggio commença à emprunter le Régula Sprint de son père, pour principalement photographier sa famille. « Par jeu, probablement, mais avec une pointe de curiosité », explique-t-il . Il se souvient encore du photographe de quartier qui avait fait de bons commentaires sur le cadrage d’un de ses clichés. C’est peut être à ce moment là qu’il a commencé à porter un œil différent sur la photographie . Par la suite, il a acquis un reflex et s’est initié à la photographie argentique noir et blanc dans la magie de la chambre noire d’une MJC. Son engouement pour l’image est né et lui a permis de porter un regard curieux sur le monde et la nature. Il garde en mémoire bien des photographies sorties des magazines, autant de souvenirs, de sentiments, et de références culturelles. Il apprit et ressentit en regardant à travers l’objectif. Cela ne l’a jamais quitté.

Aujourd’hui encore, la photographie lui permet d’apprendre en observant et de transmettre sa vision des choses.

Il affectionne les grands auteurs : les humanistes bien sûr et les incontournables Edward Steichen, René Groebli, Sally Mann , Sarah Moon avec une place privilégiée pour Mario Giacomelli.
Il a également une attirance marquée pour les photographes pictorialistes : Léonard Misonne , Edward Steichen, Heinrich Kühn …

En découvrant ces photographes, il s’est intéressé aux procédés alternatifs comme : Le Platine palladium, l’Héliogravure, le Van dyke et la Gomme bichromatée qui le touchent et l’inspirent. Actuellement , il considère que dans une certaine logique, les photographes japonais s’inscrivent dans la lignée du Pictorialisme (Miho Kajiota , Keiichi Tahara, Kansuke Yamamoto, Maseo Yamamoto). Sans oublier les très contemporains , Isa Marcelli Antonio Palmérini, et Sabrina Biancuzzi.

Ses séries expriment ressentis, sentiments, souvenirs
Le numérique ou l’argentique sont ses outils principalement en monochrome et noir et blanc. Après la prise de vue, il « triture » l’image et la « façonne » en utilisant des superpositions. Il en tire des négatifs pour obtenir des images avec les techniques du Van dyke (récemment) et de la Gomme bichromatée (un procédé découvert par Alphonse Poitevin en 1842). Celle ci lui permet d’intervenir directement sur la photo avec les outils du peintre et ceux du photographe : négatifs pinceaux, et pigments.

Les images, ainsi obtenues transmettent un message, évoquent un souvenir sans aucune forme de hiérarchie.

 

Votre premier déclic photographique ?

Michel Di Maggio : A 14 ans lorsque j’empruntais l’appareil de mon père.

 

L’homme d’images qui vous inspire ?

Michel Di Maggio : Mario Giacomelli, car pour moi, c’est un artiste complet, peintre, poète et bien sûr un grand photographe, il « façonnait » ses photos pour les interpréter avec toute sa subjectivité et leurs donner un langage personnel sans formalisme il disait d’ailleurs:  » l’image se présente dans une architecture intérieure entre l’idée et l’abstraction, la traduction de la réalité en états d’âme, la recherche de nouvelles énergies. »

 

L’image que vous auriez aimé faire ?

Michel Di Maggio : La « jeune fille à la fleur » de Marc Riboud : une photo intemporelle.

 

Celle qui vous a le plus ému ?

Michel Di Maggio : Celle de William Eugene Smith « Minamata » Sur cette photographie emblématique, véritable Pietà iconique, l’amour et la souffrance d’une mère témoignent magistralement de la catastrophe écologique due à la pollution dans la ville de Minamata.

 

Et celle qui vous a mis en colère ?

Michel Di Maggio : La photographie : La mine d’or  de la sierra Pélada de Sebastião Salgado le summum de la cupidité en quelque sorte. « Ils sont, dans un sens, esclaves de l’or. » Sébastian Salgado.

 

La qualité nécessaire pour être un bon photographe ?

Michel Di Maggio : Rester en retrait se faire oublier, avoir la patience du regard.

 

Le secret de l’image parfaite, si elle existe ?

Michel Di Maggio : Elle n’existe pas! « Les plus belles photos sont celles, peut-être, qu’on ne fait pas, parce que si on les avait faites, on aurait gâché quelque chose »  Mario Giacomelli.

 

L’appareil photo de vos début ?

Michel Di Maggio : Un Regula Sprinty, grâce à cet appareil que j’empruntais à mon père j’ai fait mes premières photos, j’ai pu en retrouver certaines que j’avais en mémoire.

 

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?

Michel Di Maggio : Nikon D750, NikonFM2n (argentique) sténopé 35mm 120mm (argentique).

 

Votre drogue favorite ?

Michel Di Maggio : Voir, regarder, observer, rechercher  » le cadre idéal » dans ma tête même sans appareil.

 

Votre plus grande qualité ?

Michel Di Maggio : C’est éventuellement  être  un  contemplatif.

 

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?

Michel Di Maggio : Une femme ! Rosa Parks elle a fait avancer la dignité humaine.

 

Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?

Michel Di Maggio : Photographe!! Un certain type de photographe pour être plus précis avoir comme seul souci de tout photographier et de penser clichés, avoir une frénésie du déclenchement sans trop porter un regard.  Et comme dirait Mario Giacomelli « Je ne fais pas le photographe, je ne sais pas le faire ».

 

Votre plus grande extravagance en tant que photographe ?

Michel Di Maggio : Ce sont mes oublis de « shooter » quelque peu volontaires garder ainsi en mémoire, pour moi ces instantanés, ces moments et profiter pleinement de l’instant.

 

Votre plus grand regret ?

Michel Di Maggio : C’est probablement de ne pas être un peintre.

 

Instagram, Facebook, TikTok ou snapchat ? 

Michel Di Maggio : Instagram peut être mais je ne suis  pas inscrit !

 

Couleur ou N&B ?

Michel Di Maggio : Même si j’utilise la couleur, la photographie en N&B est mon médium de prédilection. A mon sens elle renforce les émotions , elle va plus à l’essentiel et permet de mieux valoriser ses ressentis.

 

Lumière du jour ou lumière artificielle ?

Michel Di Maggio : Je préfère la Lumière du jour, la lumière naturelle qui modèle le sujet capté dans l’instant .

 

Si Dieu existait lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?

Michel Di Maggio : Je lui demanderai de poser pour qu’il se mette à nu … et j’essayerai de le comprendre!!!

 

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?

Michel Di Maggio : L’Image de Francis Perez, 1er prix World Press 2017.

L’homme a pris la nature dans ses nasses et… s’y est empêtré lui même.

 

Website : micheldimaggiophotographies.com

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