Kristian Gavoille : Photographe par accident.
Né au bord du fleuve Congo, Kristian Gavoille a grandi sur la côte Méditerranéenne.
S’il a suivit des études d’architecte et de designer, il rêvait bien avant cela de devenir océanographe, puis moniteur de voile à Banyuls sur Mer, le village de sa grand-mère.
Au final, le destin en décidera autrement, et il sera aussi photographe.
En 1986, il démarre comme principal collaborateur de Philippe Starck avant d’ouvrir sa propre agence au début des années 90. Elu créateur de l’année en 1992, sa carrière prend un tournant international. Il réalise avec Valérie Garcia des concepts de boutiques de Paris à Tokyo en passant par Milan ou encore New-York, des hôtels et du mobilier d’ailleurs exposé à Milan, Bilbao, Barcelone, Osaka et New-York.
Mais, depuis toujours, la photographie rode …. Adolescent, le livre « Nées de la vague » lui a fait découvrir la photo érotique et 44 ans plus tard il réalisera 24 images qu’il montrera à l’occasion d’une exposition intitulée « Toutes nues » à la Galerie Rue Sans Fraise à Paris.
« Il y a toujours eu un appareil photo dans ma famille », explique-t-il. Pour lui, tout part de l’imaginaire, et à bien observer, dans tous ses projets, il y a un dénominateur commun : des jeux d’ombres et de lumière, mais aussi l’amour du beau, de la différence et ce besoin viscéral de vouloir bousculer le regard et vouloir aller toujours plus loin.
A quelques jours de l’ouverture des Rencontres d’Arles auxquelles il participe en Off, c’est le photographe qui a bien voulu se prêter au jeu de notre Questionnaire !
Votre premier déclic photographique ?
Kristian Gavoille : Le chat de mon parrain, j’avais 11 ans. Je ne connaissais rien au Rolleiflex de ma mère, et prise en plein soleil la photo semblait avoir été prise de nuit. Je l’ai trouvé très jolie et n’ai jamais fait confiance à l’automatique.
L’homme d’images qui vous inspire ?
Kristian Gavoille : Ils sont deux. Jeanloup Sieff pour son grand angle et Lucien Clergue pour l’amour de la mer et du nu.
L’image que vous auriez aimé faire ?
Kristian Gavoille : Tout le travail de Peter Beard qui a su mélanger tous les arts sur une même photo.
Celle qui vous a le plus ému ?
Kristian Gavoille : C’était à New York 15 jours après l’attentat du World Trade Center, un condensé de photos prises pendant cette tragédie. Ce livre d’amateur était à vendre pas très cher je l’ai feuilleté et l’ai reposé au sol sur sa couverture… C’était trop tôt.
Et celle qui vous a mis en colère ?
Kristian Gavoille : Une femme qui dort dans la rue en plein Paris au XXI siècle.
Une image clé dans votre panthéon personnel ?
Kristian Gavoille : Une photo de Lucien Clergue de la série née de la vague, un paréo de mer et d’écume entoure un ventre nu…magnifique.
La qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Kristian Gavoille : Être aux aguets et écouter.
Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Kristian Gavoille : L’image imparfaite m’intéresse beaucoup plus.
La personne que vous rêveriez de photographier ?
Kristian Gavoille : Une femme sans doute.
Un livre photo indispensable ?
Kristian Gavoille : N’importe quel livre de Newton.
L’appareil photo de vos débuts ?
Kristian Gavoille : Un Zénith E.
Celui que vous utilisez actuellement ?
Kristian Gavoille : Un Sony Alpha avec un seul objectif un 24mm ouverture 1.4.
Votre drogue préférée ?
Kristian Gavoille : La mer et la bière.
La meilleure façon de se déconnecter pour vous ?
Kristian Gavoille : Naviguer en dériveur sur la grande bleue.
Votre plus grande qualité ?
Kristian Gavoille : Ne rien lâcher.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Kristian Gavoille : Le Père Noël.
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Kristian Gavoille : Trader.
Les valeurs que vous souhaitez partager à travers vos images ?
Kristian Gavoille : Faire tomber le banal dans l’extraordinaire.
La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Kristian Gavoille : Les iles Samoa.
L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Kristian Gavoille : C’est un endroit prés du village où est née ma grand-mère, l’anse de Paulille avec la Méditerranée entourée de vignobles.
Votre plus grand regret ?
Kristian Gavoille : Après un très grand feu de garrigue dans les Corbières, je suis au milieux de la campagne calcinée, l’odeur acre du bois carbonisé envahit le peu d’air qui reste quand un jogger passe devant moi en courant. L’image est magnifique la campagne est noire, le sportif est lumineux dans le soleil du soir, j’ai mon appareil photo à la main je le laisse passer paralysé par cette scène surréaliste et par le triste message qu’il fait passer.
Instagram, Facebook, Tik Tok ou snapchat ?
Kristian Gavoille : Instagram
Couleur ou N&B ?
Kristian Gavoille : 95% de N&B
Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Kristian Gavoille : lumière du jour même quand il y en a peu.
La ville la plus photogénique selon vous ?
Kristian Gavoille : Pas une ville un pays : l’Inde tu t’assois au bord du trottoir et tu fais 12 livres en un après midi.
Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Kristian Gavoille : Je regarde le ciel mais je ne le vois pas.
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Kristian Gavoille : Un homme qui meure dans un carton au XXI siècle et le massacre des dauphins aux iles Féroé.
Si je pouvais organiser un dîner spécial pour vous, qui aimeriez-vous voir autour de la table ?
Kristian Gavoille : Peter Beard, Joe Strummer, Sophia Loren et Charlotte Rampling, Sylvain Tesson et Paul Watson.
Que manque-t-il dans le monde d’aujourd’hui ?
Kristian Gavoille : On n’a pas besoin d’être tous copains mais si on pouvait se respecter.
Et si tout était à refaire ?
Kristian Gavoille : Ce serait chiant!
Actualité :
Son exposition : OnephotoOnedayOneyear (au 5bis rue des moulins à Arles)
du 04 au 10 Juillet dans le cadre du Arles Off pendant les rencontres d’Arles.
365 photos qui représentent une année d’images sur Instagram.
Tirage unique en sublimation sur métal en 20×20 cm
Website : kristiangavoille-photographe.com
Instagram : kristiangavoille