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Le Questionnaire : Jean-Jacques Debout par Carole Schmitz

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Jean-Jacques Debout : Suivre son instinct

 Interprète et compositeur à succès, Jean-Jacques Debout traverse les époques. Infatigable, et connu pour être sans filtre, l’artiste a vécu mille vies, a côtoyé les plus grands artistes avant quils ne deviennent des icônes, a noué des amitiés inimaginables. De Charlie Chaplin à Mick Jagger, de Jean-Paul Belmondo à Johnny Hallyday, ou encore de Marlène Dietrich, tous ont croisé sa route et marqué sa vie par incroyables anecdotes dont certaines, qu’il a décidé de partager dans son livre « La Couleur des fantômes » récemment sorti chez Talent Editions.

Mais, s’il est fasciné depuis toujours par la musique et les mots, il l’est aussi part l’art au sens large du terme, et particulièrement par la photographie, l’occasion pour nous de le soumettre à notre questionnaire.

 

Instagram : jeanjacquesdebout

 

Votre premier déclic photographique ?
Jean-Jacques Debout : Ce fut à l’occasion de ma communion solennelle, on m’avait offert un petit Kodak à soufflet que j’ai d’ailleurs toujours gardé en souvenir. Bien entendu je ne m’en sers plus. Je garde de merveilleux souvenirs avec cet appareil. A l’époque j’habitais à Saint-Mandé et j’adorais aller me promener près du lac pour y faire des photos.

L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?
Jean-Jacques Debout : J’ai été au cours de ma vie amis avec de nombreux photographes de grands talents. Parmi eux Robert Doisneau qui d’ailleurs étais mon maitre. Mais il y avait également Sam Lévin qui travaillait entre autre pour Harcourt, Lucien Clergue qui travaillait beaucoup avec Cocteau, Sarah Moon qui à l’époque où nous nous sommes connus travaillait avec Jean Cacharel, Luc Fournol, Marc Hispard et bien entendu Jean-Marie Périer dont une des images qu’il a réalisé de moi, fait la couverture de mon livre «  La couleur des fantômes » que je viens de sortir.

L’image que vous auriez aimé réaliser ?
Jean-Jacques Debout : Celle de cedessin de Banksy qui représente une petite fille qui voit s’envoler son ballon.

Celle qui vous a le plus ému ?
Jean-Jacques Debout : Celle du corps d’un petit Syrien âgé de 3 ans seulement, mort noyé dans le naufrage d’une embarcation de migrants.

Celle qui vous a mis en colère ?
Jean-Jacques Debout : cette photo de Jeff Widener d’Associated Press réalisée Place Tiananmen le 5 juin 1989 de ce petit homme debout, dressé seul devant une longue et haute colonne de blindés. Elle me saisit encore ne serait que d’y penser.

Une image clé de votre panthéon personnel ?
Jean-Jacques Debout : Cette image de Victor Hugo durant son exil, assis sur le rocher des Proscrits et réalisée par son fils Charles.

A cela je rajouterai également un dessin de Jean Cocteau réalisé pour la Principauté de Monaco et qui représente un voilier avec deux yeux.

Un souvenir photographique de votre enfance ?
Jean-Jacques Debout : L’image du Général de Gaulle prononçant son discours au micro de la BBC à Londres.

Sans limite de budget, quelle serait l’œuvre que vous rêveriez d’acquérir ?
Jean-Jacques Debout : Le petit arc de triomphe du Carrousel.

Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Jean-Jacques Debout : Selon moi, un bon photographe est celui qui sait capturer instantanément un moment vrai. Il faut donc qu’il soit instinctif.

Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Jean-Jacques Debout : Qu’est ce que la perfection ? Ma grand-mère me disait toujours : «  A chacun son mauvais gout ». Une image parfaite pour moi ne le sera pas forcément pour d’autre. L’idée de l’image parfaite est donc toute relative.

La personne que vous aimeriez photographier ?
Jean-Jacques Debout : La Vierge Marie.

Un livre de photos indispensable ?
Jean-Jacques Debout : N’importe lequel de Man Ray qui a magnifiquement symbolisé le surréalisme.

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Jean-Jacques Debout : Toujours un Kodak. Je suis très fidèle à la marque. Et en général j’achète toujours le dernier sorti.

Votre drogue préférée ?
Jean-Jacques Debout : Le sorbet citron.

Le meilleur moyen de déconnecter pour vous ?
Jean-Jacques Debout : Pouvoir m’allonger pour me vider l’esprit en écoutant du Jazz.

Quelle est votre relation avec l’image ?
Jean-Jacques Debout : Elle est constante, car où que je sois je passe mon temps à tout détailler, car tout m’intéresse.

Et avec votre propre image ?
Jean-Jacques Debout : Inexistant. Je ne suis pas mon type d’homme, et ne supporte ni de me voir dans un miroir, ni de me voir en photo.

Votre plus grande qualité ?
Jean-Jacques Debout : Probablement de me moquer de tout ce qui ne m’intéresse pas.

Votre dernière folie ?
Jean-Jacques Debout : Avoir acheter un piano droit qui a un son de mandoline.

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Jean-Jacques Debout : La colombe de la paix de Picasso.

Le travail que vous n’auriez pas aimé faire ?
Jean-Jacques Debout : Militaire en période de guerre. L’idée de devoir tuer quelqu’un me serait insupportable.

Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Jean-Jacques Debout : Sans nul doute de m’être lancé dans la production des spectacles de Chantal Goya. Etre parti de rien pour occuper l’espace du Palais des Congrès à Paris… Tout les producteurs à l’époque me prenait pour un fou.

La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Jean-Jacques Debout : Mexico.

L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Jean-Jacques Debout : Les jardins du Palais Royal à Paris

Votre plus grand regret ?
Jean-Jacques Debout : De ne pas avoir pu être Frank Sinatra.

Couleur ou N&B ?
Jean-Jacques Debout : N&B

Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Jean-Jacques Debout : Tout dépend de la saison. Aux beaux jours ce serait plutôt lumière naturelle, et en hiver un peu de lumière artificielle.

Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
Jean-Jacques Debout : Il y en a tellement… et parmi elles New-York évidemment. Arriver par la mer et voir la Statue de la Liberté est époustouflant. Et puis New-York est une ville symbole qui est l’impossible rêve de beaucoup.

Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Jean-Jacques Debout : Je lui demanderai sans hésiter de poser pour moi ! Et ensuite nous bavarderions.

Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Jean-Jacques Debout : Charles Trénet, Jean-Paul Goude, Coluche, Marie Laforêt, Chantal Goya, Salvador Dali, Léonard de Vinci à qui je demanderai de présider la table, et surtout de venir accompagné de la Joconde.

Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Jean-Jacques Debout : Il manque des gens tel Saint Exupéry

Si vous deviez tout recommencer ?
Jean-Jacques Debout : J’aimerais sans doute devenir pêcheur dans le port de Sète.

Le mot de la fin ?
Jean-Jacques Debout : Le dernier pantalon n’a pas besoin de poche.

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