Rigoureux et impliqué
Directeur artistique à ses heures, Jean-Francois Jaussaud est un des photographes les plus demandé en matière de life style, et ses images sont publiées dans les plus grands magazines de The World of Interiors, AD, ELLE et ELLE Decor, à T Times magazine, Vogue, Wallpaper, Marie Claire, ou encore Harper’s Bazaar… dans plus d’une vingtaine de pays.
Fort de son expérience et de ses nombreuses collaborations dans les milieux aussi variés que l’art, le design, la mode, l’architecture ou la décoration, le photographe a développé ces dernières années, son activité dans plusieurs domaines. Projets éditoriaux pour les magazines haut de gamme, conception de visuels, réalisation de livres ou encore recherches personnelles.
Il a également plusieurs ouvrages à son actif notamment Louise Bourgeois Femme Maison publié en 2019 chez Albin Michel. Il a également réalisé de nombreux livres privés pour des collectionneurs d’art. Son travail est exposé dans des galeries depuis 2012.
C’est à l’occasion de sa prochaine exposition au Hangar que Jean-François Jaussaud s’est prêté au jeu de notre « Questionnaire ».
Carole Schmitz : Votre premier déclic photographique ?
Jean-François Jaussaud : Mon grand-père était passionné de photographie, un grand amateur, qui maîtrisait la prise de vue et le laboratoire. J’ai toujours été fasciné par ses appareils à plaques de verre et tout le processus autour de la création d’une image. Le clic était enclenché, puis il se déclencha quand j’ai croisé la grande photographe Dominique Issermann. J’étais à la recherche d’une place d’assistant photographe, j’ai frappé à la porte de quelques-uns de ceux que j’admirais avec mon petit portefolio : Helmut Newton, Paolo Roversi…Tous très sympathiques, me félicitant en m’encourageant à persévérer. Seule Dominique avec une grande franchise et justesse a critiqué mes images en mettant en avant mon manque de rigueur et d’implication personnelle ! Le déclic … c’est avec elle que j’ai travaillé et passé deux années formidables !
CS : L’homme d’images qui vous inspire ?
Jean-François Jaussaud : Robert Frank.
CS : L’image que vous auriez aimé faire ?
Jean-François Jaussaud : La première photo connue. Le point de vue du Gras de Nicéphore Niepce. Pour l’idée d’avoir réussi à capter et fixer la lumière !
CS : Celle qui vous a le plus ému ?
Jean François Jaussaud : Robert Mapplethorpe, self portrait 1988, un bouleversant autoportrait, où le photographe, se sachant mourant, les traits creusés par la maladie, pose avec une canne à la tête de mort.
CS : Et celle qui vous a mis en colère ?
Jean-François Jaussaud : La photo de Nick Hut de la petite fille brulée au napalm pendant la guerre du Vietnam en 1972, malheureusement toujours d’actualité.
CS : La qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Jean-François Jaussaud : Sentir la lumière.
CS : Le secret de l’image parfaite, si elle existe ?
Jean-François Jaussaud : C’est un secret.
CS : L’appareil photo de vos débuts ?
Jean-François Jaussaud : Instamatic Kodak.
CS : Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Jean-François Jaussaud : Pinhole Box, Chambre photographique, Hasselblad 500, Polaroid 180, Nikon F3HP, Canon EOS 5DMark3 ou bien pas d’appareil du tout, j’aime aussi travailler avec la lumière seule. J’aime expérimenter, c’est l’idée qui définit l’outil.
CS : Votre drogue favorite ?
Jean-François Jaussaud : L’air que je respire.
CS : Votre plus grande qualité ?
Jean-François Jaussaud : N’être sûr de rien.
CS : Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Jean-François Jaussaud : L’origine du monde de Gustave Courbet.
CS : Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Jean-François Jaussaud : Tous les autres.
CS : Votre plus grande extravagance en tant que photographe ?
Jean-François Jaussaud : Rentrer en conversation avec la lumière.
CS : Votre plus grand regret ?
Jean-François Jaussaud : Ne pas m’être écouté plus souvent !
CS : Instagram, Tik Tok ou snapchat ?
Jean-François Jaussaud : Instagram.
CS : Couleur ou N&B ?
Jean-François Jaussaud : Les noir & blanc sont aussi des couleurs.
CS : Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Jean-François Jaussaud : Celle qui me fait vibrer. La lumière du jour parce qu’elle nous englobe. La lumière artificielle très ponctuelle.
CS : Si Dieu existait lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Jean-François Jaussaud : J’aime beaucoup la phrase de Man Ray qui répondait à la question: Est-ce que vous croyez en dieu? « Demandez lui plutôt s’il croit en moi ». Dieu n’existe pas, c’est pour cela que je photographie les humains, dieux et démons.
CS : L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Jean-François Jaussaud : La manie du selfie, une version moderne du mythe de Narcisse.
Instagram : jeanfrancoisjaussaud
Actualité :
– Exposition à Bruxelles au Hangar photo art center, du 22 Avril au 18 juin, https://www.hangar.art/future autour de son travail avec Louise Bourgeois
– Exposition à Photo London avec la Galerie Podgorny Robinson du 12 au 15 mai également autour de Louise Bourgeois, https://photolondon.org/exhibitors/2022-2/podgorny-robinson-gallery/
– Exposition à la galerie Podgorny Robinson à Saint Paul de Vence, du 5 mai au 1er Juin : https://www.pr-gallery.com/artists-1 Avec un éventail de mes différents travaux, Louise Bourgeois, la série Marseille le Panier et mes natures mortes au Polaroid.