La Photographie, un atavisme familial.
Fils du photographe de presse Jean-Louis Atlan, David est comme il le dit lui-même, tombé dans la marmite dès sa plus tendre enfance sans pour autant envisager de faire de cette passion familiale un métier. Son avis à cette époque était de devenir cuisinier, mais face à la dureté de ce métier, il ne parvint pas à se projeter dans ce style de vie et révisa sa copie, choisissant de succomber à l’atavisme familial.
Il n’avait que 8 ans lorsqu’il suivait déjà sur père sur certaine prise de vue, notamment sur des plateaux de tournage de film. Mais cette partie du métier de Jean Louis Atlan n’était qu’un parenthèse, puisqu’il passait la grande majorité de son temps à couvrir les conflits aux quatre coins du globe. C’est donc tout naturellement qu’il confia son fils à Gérard Rancinan qu’il considérait être le meilleur. Nous sommes dans les années 90, et c’est en portant les caisses et les balcars de ses ainés qu’il apprit petit à petit le métier de photographe. Rigueur et précision était à cette époque les maitres mots. Et puis, un jour, envoyé photographier Henri d’Orléans, il est lancé dans le grand bain. Point de Vue lui achètera ses images 5.000 frs, mais hélas elles ne paraitront jamais.Déception pour le jeune photographe, qui ne jettera pas l’éponge pour autant. Très vite il sera publié dans VSD et Gala avant de devenir un des photographes permanents de Point de Vue.
Depuis, David a fait son chemin. S’il travaille régulièrement pour les plus grandes marques de luxe, il se considère surtout comme un photographe de presse de indépendant. Son univers : capter et immortaliser les personnalités de tous horizons.Très apprécié, à la fois pour son travail de qualité, mais également pour son humour et son humilité, il est conscient de la superficialité de son métier sous certains égards. « Je ne suis pas un témoin de mon époque, je ne couvre aucun conflit, aucune famine ou autre, je photographie simplement des gens qui vont bien dans des palaces… Je n’ai aucune gloire à tirer de cela me semble-t-il ! Je considère que ce que je fais est de l’entertainment. C’est très agréable, mais pas indispensable soyons honnête. »
Il est évident que si David Atlan fait les choses sérieusement, il ne se prend pour autant jamais au sérieux, affirmant avec beaucoup d’auto-dérision qu’il sait fort que la semaine suivant le parution de ses reportages, ses photos serviront à emballer le poisson !
Aujourd’hui, la cinquantaine assumée, des images plein la tête et toujours en quête d’aventures nouvelles, peut-être acceptera-t-il, au détours d’une idées qui le séduira, d’exposer son travail ou de faire un livre… mais demain est un autre jour !
Votre premier déclic photographique ?
David Atlan : Au sens littéral, avec l’appareil de mon père, Jean-Louis Atlan photographe de news et de plateaux sur le tournage de « La moutarde me monte au nez » avec Jane Birkin et Pierre Richard. Il me donnait 1 franc à chaque prise de vue.
©Jean-Louis Atlan
L’homme d’images qui vous inspire ?
David Atlan : Irving Penn sans hésiter.
L’image que vous auriez aimé faire ?
David Atlan : Celle prise par Neil Amstrong de Buzz Aldrin sur la lune, que j’ai la chance d’avoir dédicacée par Buzz Aldrin lui même.
Celle qui vous a le plus ému ?
David Atlan : La poignée de main Rabin-Arafat avec Bill Clinton que mon père a réalisé.
©Jean-Louis Atlan
Et celle qui vous a mis en colère ?
David Atlan : Celle de Omayra Sanchez par Franck Fournier, un vrai traumatisme.
©Franck Fournier
La qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
David Atlan : La curiosité.
Le secret de l’image parfaite, si elle existe ?
David Atlan : La chance ! Sans elle, c’est dur. Les idées et le talent se travaillent, mais pas la chance…
L’appareil photo de vos début ?
David Atlan : Un Nikon FE2
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
David Atlan : Un Canon R5
Votre drogue favorite ?
David Atlan : Les pistaches
Votre plus grande qualité ?
David Atlan : Mon pain au levain fait maison.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
David Atlan : La terre.
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
David Atlan : Dictateur, quoi que… (rires)
Votre plus grande extravagance en tant que photographe ?
David Atlan : La liberté.
Votre plus grand regret ?
David Atlan : J’ai eu la chance de croiser la route de Nelson Mandela à l’occasion de la cérémonie d’investiture de Bill Clinton en 92, mais hélas je n’ai jamais eu la chance de le faire poser pour moi !
Instagram, Tik Tok, Facebook ou snapchat ?
David Atlan : Insta bien sur ! Et Tik Tok si mes enfants « millennials » veulent bien expliquer au boomer que je suis à quoi ça sert!
Couleur ou N&B ?
David Atlan : Le noir et blanc n’existe pas, d’où sa force. Personne ne voit en N&B, c’est à la base un procédé chimique de sels d’argent.
Lumière du jour ou lumière artificielle ?
David Atlan : Jour jour jour…
Si Dieu existait lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
David Atlan : J ‘ai sur le bras un tatouage en araméen archaïque qui dit « Ni dieu ni maitre »… cela répond à votre question?
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
David Atlan : Un masque abandonné dans la nature.