Álvaro Canovas : Contrastes & paradoxes.
Photographe réputé pour son travail de photojournalisme et sa capacité à capturer l’essence des événements les plus marquants du monde contemporain, Álvaro Canovas s’est fait un nom en tant que reporter-photographe au sein de grands magazines et journaux, dont Paris Match, où il a travaillé pendant plusieurs décennies.
Sa carrière est marquée par une diversité impressionnante de sujets et de styles, allant de la couverture des conflits mondiaux aux portraits intimes de personnalités influentes. Ce qui le distingue, c’est avant tout son regard empathique et sa capacité à saisir des moments de vérité brute, des instants où l’humanité se révèle dans toute sa complexité. Son approche du photojournalisme est à la fois directe et subtile, cherchant non seulement à documenter, mais aussi à provoquer une réflexion chez le spectateur.
Álvaro Canovas a parcouru le monde, couvrant des événements majeurs tels que les conflits au Moyen-Orient, les crises politiques en Amérique latine, et des catastrophes naturelles en Asie. Ses photographies sont souvent imprégnées d’une forte charge émotionnelle, mêlant esthétique et reportage pour créer des images qui racontent une histoire bien au-delà du cadre.
En parallèle à son travail de terrain, Canovas a également développé une œuvre plus personnelle, explorant des thèmes tels que la condition humaine, la mémoire collective, et les transformations sociales. Ses expositions et publications révèlent une fascination pour les contrastes et les paradoxes de la vie moderne, qu’il capture avec une sensibilité qui lui est propre.
Álvaro Canovas est une figure incontournable du photojournalisme français, apprécié autant pour son talent technique que pour sa capacité à engager le spectateur à travers des récits visuels puissants.
Website : www.alvarocanovas.com
Instagram : alvaro.canovas
Votre premier déclic photographique ?
Álvaro Canovas : Probablement la lecture d’un vieux livre de photo du magazine Life qui était à la maison.
L’homme ou la femme d’image qui vous a inspiré ?
Á.C. : Richard Avedon.
L’image que vous auriez aimé prendre ?
Á.C. : Je ne me suis jamais posé la question.
Celle qui vous a le plus ému ?
Á.C. : Le portrait « Sad Marilyn » pour rester chez Avedon.
Et celle qui vous a mis en colère ?
Á.C. : Toutes celles qui parlent des horreurs de la guerre.
Quelle photo a changé le monde ?
Á.C. : Je ne pense pas qu’une image seule ait ce pouvoir.
Et quelle photo a changé votre monde ?
Á.C. : Sans doute une photo de James Nachtwey extraite de son livre « Faits de Guerre » (« Deeds of War ») paru à la fin des années 80.
Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans une image ?
Á.C. : Sa force narrative.
Quelle est la dernière photo que vous ayez prise ?
Á.C. : Un portrait de mes filles Stella et Elektra.
Une image clé de votre panthéon personnel ?
Á.C. : Une veuve en Afghanistan qui en laissant tomber son voile m’a permis par accident de photographier son visage pourtant interdit, c’est une image, un moment clé pour moi.
Un souvenir photographique de votre enfance ?
Á.C. : L’odeur des boîtes de pellicules Kodak que j’ouvrais par dizaines dans le bureau de mon père pour en respirer l’odeur.
Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Á.C. : La patience, en tout cas dans mon domaine qui est l’actualité.
Qu’est-ce qui fait une bonne photo ?
Á.C. : Sa force narrative.
La personne que vous aimeriez photographier ?
Á.C. : Chaque jours je croise des inconnus dont j’aimerais faire le portrait.
Un livre de photos indispensable ?
Á.C. : Richard Avedon: An Autobiography.
L’appareil photo de votre enfance ?
Á.C. : Un des Nikon FM de mon père.
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Á.C. : Des Sony Alpha et un Leica Q2.
Comment choisissez-vous vos projets ?
Á.C. : Principalement dans l’actualité, il faut que le sujet m’intéresse, soit d’un intérêt pour les lecteurs de Paris Match et qu’ils soient réalisables, je veux dire raisonnablement réalisables.
Un projet à venir qui vous tient à cœur ?
Á.C. : Je suis trop superstitieux pour en parler.
Votre drogue préférée ?
Á.C. : Le travail.
La meilleure façon de déconnecter pour vous ?
Á.C. : Pêcher au bord d’une rivière.
Quel est votre rapport personnel à l’image ?
Á.C. : Je vois le monde à travers un cadre, une composition.
Par qui aimeriez-vous ou auriez-vous aimé être photographié ?
Á.C. : Le photographe anglais John Stewart à fait mon portrait quand j’avais 7 ans, je m’arrête là !
Votre dernière folie ?
Á.C. : Louer deux semaines l’été dernier un Dammuso, qui est la maison traditionnelle de l’Île de Pantelleria.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Á.C. : Une image d’arbres ou d’une rivière, de nature en tout cas.
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Á.C. : Je ne veux pas être réincarné en étant condamné à faire le métier que j’aurais cité ici, mais je pense que tous les vrais métiers sont nobles.
Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Á.C. : Les mois, les années que j’aurais passés à attendre le bon moment.
Quelle est la question qui pourrait vous faire déraper ?
Á.C. : J’ai appris avec le temps à contrôler mes émotions.
Quelle est la dernière chose que vous avez faite pour la première fois ?
Á.C. : J’ai réalisé avec succès une sauce authentique pour la salade César.
La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Á.C. : Le Japon ou je vais bientôt, ce n’est pas mon premier voyage là-bas mais c’est une sorte de continuité dans la découverte.
L’endroit dont vous ne vous lassez pas ?
Á.C. : Chez moi.
Votre plus grand regret ?
Á.C. : C’est trop tôt pour le dire, enfin j’espère…!
En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, Tik Tok et pourquoi ?
Á.C. : Instagram même si je ne maîtrise pas ses subtilités.
Couleur ou N&B ?
Á.C. : Noir et Blanc sans être un ultra-orthodoxe sur la question.
Lumière du jour ou lumière studio ?
Á.C. : Le mélange des deux.
Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
Á.C. : New-York évidemment.
Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Á.C. : De poser pour moi.
Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Á.C. : Si cette chance m’était offerte j’inviterais ceux de ma famille et de mes amis disparus… je suis un nostalgique.
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Á.C. : N’importe quelle image traitant de la pollution atmosphérique ou autres.
Si vous deviez tout recommencer ?
Á.C. : Je gagnerais sans doute beaucoup de temps.
Après, qu’aimeriez-vous que l’on dise de vous ?
Á.C. : J’aimerais surtout que mes filles disent de moi que j’étais un père merveilleux.
La chose que l’on doit absolument savoir vous concernant ?
Á.C. : Que je cherche un bon prof de guitare…
Un dernier mot ?
Á.C. : N’ayez pas peur.